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¿82 DE L'AIRE DES ESPECES.
Ainsij les espèces qui luibiteiit dans 3 régions, etc., décroissent
de nombre plus ou moins vite, selon l'aire moyenne des espèces, de chaque
groupe. On pourrait construire sur ces chiffres des courbes de décroissance,
qui seraient caractéristiques de chaque famille ou genre, et qui
donneraient encore un moyen de contrôler les résultats obtenus par les
diverses méthodes.
On voit, pour le dire en passant, que la naturalisation d'espèces par le
fait des cultures, ne change guère les proportions.il y a plusieurs de ces
espèces dans les Crucifères ; mais qu'importe ? Leur chiffre est insignifiant
à côté de 75 pour 100 d'espèces d'une seule région, et de 16 pour 100
d'espèces de deux régions. L'effet principal qu'elles produisent est de prolonger
la courbe à son extrémité vers des quantités de peu d'importance, comme
1 espèce sur 1000 dans 10 ou 11 régions, tandis que, sans naturalisation,
l'espèce la plus répandue existerait seulement dans 7 ou 8 régions.
Quant aux variations amenées par les découvertes d'espèces et de localités
qui se font tous les jours, on peut les estimer en comparant les monographies
de certains groupes, à des époques successives. Il suffit de voir
les proportions d'espèces indiquées dansl , 2, 5, etc., des mêmes régions
aux deux époques.
COMPARAISON DE L'AIRE DES ESPÈCES D'ÂPRÈS DES OUVRAGES
PUBLIÉS A DES ÉPOQUES SUCCESSIVES.
NOMS
DES GK00PK8 (o).
Campanulacées.
la
Anoviacées . . .
Id
Anlirriiinécs
( tribu j. . . .
Tel
Salvia
Id
Myrsincacées . .
Id
('anipniiulacces,
AiionaccfS, Aiitinhiiiées
et
Salvia [b) épocjue
id. époque.
OUVr.AGIvS liMPLOYliS
sxjn 100 Esi»v;cj-:s nombuiî dk ciîlli'.s quî. sont indìquùiìs dans :
ET LKUR DATIi.
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tb bC
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kl
co lO
AIpli. T)C. Moiiofil-,,. 11
1830 3îl 84,6
89,4 10,ii 1,6 1,6 1,3
l.l. Proclr. 7, 1839. . . ti-rò
1,6 0,5 0,5
Systcnia 1, 1818. . 105 90,5 7,0 1,9
AIhlp3h2. DC. Uev. A.n o. u., 204 90,2 5,9 0,5 0,5
Cliavauiios, IMononr.,
1833 . 107 70,0 19,6
3,8 2,8 3,8
Beiilh. ill Proclr. 10, I8/4G 152 75,0 14,4 5,3 2,0 1,3
lienlh. Uh. 183-'-3l). . 283 84,8
9,5 3,2 1;4 1,1
Bciith. in Proclr. 12, 'lS/18 410 8G,8
92,6
8,8 2,0 1,0 1,-
A. ne. 1«Mném. 1857. 178
5,6 0,6 0,0
o,à
0,6
A. DC.proclr.v, 8,18/i4 314 91,7 5,4
0,7
1830, 1833,183/i. 806 83,5 îl,0 2,5 1,5
1839,1832,1846,1848. 1189 8t5,8 8,6 2,4 0,8
0,8
Ptv
5 -o^) 3
10,0 9,5
9,8
30,0
25,0
15,2
13,2
8,3
83,5 16,5
86,8 ¡13,2
(а) J'aurais voulu pouvoir comparer un plus grand nombre de familles ou genres, mais
il est rare que des travaux monographiques aient été faits avec le môme soin, à peu près
dans le même esprit, à deux époques différentes, sur le même groupe naturel.
(б) Je n'ai pas compris dans ce résumé les Myrsinéacées, parce que mou premier tra-
METÎTODK POTIU CALCTJLKR H/AIRE DES ESPÈCES. 48 3
Voici, en résumé, ce qu'on peut conclure de ce tableau :
1° Le nombre des régions où l'on connaît les espèces très répandues, augmente
à mesure des découvertes. Ainsi, en 1830, aucune Campanulacée
n'était indiquée dans plus de 6 régions; en 1839, i! y en avait une dans
huit régions (la môme espèce connue précédemment dans 6).
2° Il y a un déclassement analogue de plusieurs espèces dans les diverses
catégories. Certaines espèces, qui étaient connues dans une région, sont
ensuite classées dans deux ou trois; celles qui étaient connues dans deux,
passent à. être indiquées dans trois ou quati^e, etc.
3" En même temps, on découvre une quantité d'espèces propres à une
seule région.
Zi" Ce dernier changement l'emporte sur les autres, car dans les quatre
groupes (sauf un) et dans l'ensemble d'un millier d'espèces, la proportion
des espèces propres à une région a augmenté. En d'autres termes,
on découvre plus d'espèces nouvelles et locales que de localités nouvelles
des espèces anciennes. Telle est du moins la marche depuis
vingt ans.
En sera-t-il toujours de même? C'est douteux. Lorsqu'il y a encore des
régions peu ou point connues, les botanistes qui les visitent s'empressent
d'en rapporter les espèces les plus remarquables, celles surtout qui leur
paraissent nouvelles; ensuite, on parcourt plus complètement ces mômes
pays, et l'on y découvre des espèces tout à fait locales, qui avaient échappé
aux premiers investigateurs ; enfin, arrive une dernière période, où l'on
ramasse tout, et où les Flores locales et les herbiers ne laissent ignorer la
présence d'aucune espèce, même de celles qui sont communes avec d'autres
pays. Il y a actuellement bien plus de régions dans les deux premières
périodes d'investigations que dans la troisième. L'Europe tempérée, les
régions arctiques, les bords de la Méditerranée, le Caucase, les Canaries
et Madère, les États-Unis, sont presque les seules régions où il y ait à
découvrir plus de localités d'espèces connues que d'espèces absolument
nouvelles. Dans le reste du monde, c'est l'inverse. On est même surpris de
la quantité d'espèces nouvelles qui ont été découvertes récemment au Cap,
au Brésil, dans l'Orient, c'est-à-dire dans des pays qu'on croyait déjà passablement
connus. Cela vient de ce que ces régions n'avaient pas été explorées
à fond. Elles n'avaient pas encore passé par la seconde période, où l'on
découvre les espèces tout à fait locales. De vastes régions, comme l'intérieur
de l'Afrique, de la Nouvelle-Hollande, de Bornéo, même le centre de
vail, en 1837, n'avait pas été fait absolument dans le même esprit que le dernier en 1844
Il traitait essentiellement des espèces asiatiquefs ; les autres étaient considérées ^nmmni '
rement, surtout quant aux localités.