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 A98  DE  L'AIRE  DES  espèces.  
 tale,  et  que  les  omissions  ont  dû  porter  principalement  sur  les  Monocotylédones  
 (Carex,  Graminées).  En  comparant  les  espèces  de  la  Grande- 
 Bretagne  avec  les  Flores  des  États-Unis,  les  calculs  doivent  être  assez  
 justes,  même  pour  les Monocotylédones  ; en  comptant  le  nombre  des  sousrégions, 
   les  omissions  doivent  être  déjà  nombreuses  ;  enfin,  par  le  dernier  
 mode,  elles  doivent  être  tellement  nombreuses,  que  le  résultat  ne  mérite  
 aucune  attention.  
 La  Flore  de  l'empire  russe  par  Ledebour  présente  une  subdivision  de  
 ce  vaste  territoire  en  seize  sous-régions,  de  grandeur  à  peu  près  égale,  
 s'étendant  de  la  Laponie  à  l'Amériquc  occidentale,  et  des  conspectus  
 résument  les  sous-régions  dans lesquelles  chaque  espèce  est  connue  jusqu'à  
 présent.  J'ai  fait  la  somme  des  espèces  et  la  somme  des  sous-régions  ;  il  
 est  clair  qu'en  divisant  ce  second  chiffre par  le premier,  on obtient le  nombre  
 de  sous-régions  occupées  par  les  espèces  en moyenne.  Je  trouve  ainsi  que  
 5316  Dicotylédones  sont  dans  2,8  sous-régions.  
 1050  Monocotylédones  —  3,2  —  
 6366  Pliancroffames  2 , 9  
 M.  Charles  Martins  (a)  a  dressé  avec  beaucoup  de  soin  la  liste  des  
 espèces  des  îles  Feroë,  puis  il les  a  comparées  avec  les  Flores  d'Europe  et  
 d'Amérique.  Voici  un  résultat  qui  ressort  de  cette  comparaison  :  102  Phanérogames  
 sont  communes  à  l'Islande,  aux  îles  Feroë  et  Shetland,  et  à  
 toute  l'à  Finance.  Dans  ce  nombre,  il  y  a  65  Dicotylédones  et  37  Monocotylédones. 
   La  Flore  des  îles  Feroë  ayant  192  Dicotylédones  et  80  Monocotylédones, 
   la  proportion  des  espèces  très  i-épandues  est  de  3/i  pour  100  
 pour  les  premières,  et  de  46  pour  100  pour  les  secondes.  
 Il  ressort  de  tous  ces  faits  combien  les  Cryptogames  proprement  dites  
 (Amphigames,  Agames,  Protopliytes,  suivant  les  auteurs)  ont une  aire  généralement  
 plus  étendue  que  les plantes  des  autres  classes.  Quel que  soit  le  
 pays  que  l'on  envisage,  quelque  distantes  que  soient les régions  comparées,  
 toujours l'extension  immense  des  Amphigames  est  indiquée  par  une  petite  
 proportion  d'espèces  locales  et  par  une  forte  proportion  d'espèces  communes. 
   Sans  doute si les Champignons  étaient  énumérés  dans les Flores,  avec  
 le même  soin  que  les Lichens  et les Algues,  on  aurait  un  peu  plus  d'espèces  
 bornées  à  une  seule  région  et  une  aire  moyenne  un  peu  moins  grande,  
 mais  la  différence  d'avec  les  autres  classes  est  si  frappante  que  le  résultat  
 principal  subsisterait  toujours.  
 (a)  Essai  sur  la  végél.  des  îles  Feroè\  dans  Foy.  en  Scandinavie,  etc.,  de  la  Recherche^  
 géog.  phys.,  II,  p.  353.  
 AinE  DES  ESPÈCES  SELON  LES  CLASSES.  ¿99  
 Les  /Ethéogames  (Cryptogames  vasculaires,  Monocotylédones-Cryptogames, 
   Cormophytes-Anophytes,  suivant  les  auteurs)  ont  une  aire  moyenne  
 moins  étendue,  qui  diffère  beaucoup  dans  les  Flores  qu'on  envisage,  
 évidemment  à  cause  des  familles  dont  cette  classe  est  composée.  Dans  les  
 régions  boréales  de notre  hémisphère,  où  les Mousses  l'emportent  de  beaucoup  
 sur  les  Hépatiques  et  les  Fougères,  les  Jithéogames  ont  une  extension  
 égale  ou  presque  égale  à  celle  des  Amphigames.  Dans  les  régions  
 australes  elle  est  moins  grande,  à  cause  de  l'abondance  des  Jungermannes  
 et  dans  les  régions  intertropicales,  à  cause  des  Fougères.  Pour  l'ensemble  
 des  pays, Taire moyenne  est  certainement  moins  vaste  que  celle  des  Amphigames. 
   
 Les  Monocotylédones  paraissent  moins  répandues,  mais  il  faut  se  défier  
 de  conclusions  tirées  des  flores  actuellement  connues,  qui  sont  presque  
 toutes  extra-tropicales.  Évidemment  dans  les  pays  où  les Graminées,  Gypéracées  
 et  Joncées  forment  la  masse  principale  des  Monocotylédones,  les  
 espèces  de  cette  classe  ont  une  aire  moyenne  plus  grande  que  celle  des  
 Dicotylédones,  et  plus  petite  que  celles  des  Jlthéogames.  Si  l'on  possédait  
 pour  le  Brésil,  la  Guyane  et  en  général  les  pays  intertropicaux,  des  
 Flores  où  les  Orchidées  fussent  aussi  complètes  que  les  Graminées  le  sont  
 dans  nos  ouvrages  sur  l'Europe,  l'extension  moyenne  des  Monocotylédones  
 serait  moins  grande.  Je  remarquerai  cependant  qu'elle  dépasse  celle  des  
 Dicotylédones  d'après  les  Flores  de  la Nouvelle-Hollande,  des îles  de  la  Société, 
  du Cap,  du Congo,  des  Canaries,  et probablement  aussi  du  Mexique  et  
 du Pérou,  si l'on  s'attache  aux  collections  rapportées  par  MM.  de  Humboldt  
 etBonpland.  Quelques  Flores  d'îles  australes  font  exception  à  cet  égard,  
 mais  elles  renferment  un  nombre  d'espèces  si  faible que  leur  poids  dans  la  
 balance  générale  est  tout  à  fait  insignifiant.  L'aire  moyenne  des  Monocotylédones  
 paraît  donc intermédiaire  entre  celle des  /Ethéogames  et  celle  des  
 Dicotylédones.  
 Celle-ci  est  en  conséquence  la  plus  restreinte.  
 Des  calculs  subséquents  confirment  ces  rapports  (a).  
 Nous  arrivons  ainsi  à  une  loi  importante,  savoir  que  Vaire  moyenne  
 des  espèces  est  d'autant  plus  petite  que  la  classe  dont  elles  font  partie  
 a  une  organisation  plus  complète,  plus  développée^  ou^  selon  Vexpression  
 usitée^  plus  parfaite.  
 Cette  loi  est  confirmée  par  le développement  successif  des végétaux  dans  
 les périodes  géologiques.  En  effet,  dans  les  époques  anciennes,  les  espèces  
 paraissent  avoir  été  plus  semblables  à  de  grandes  distances,  et  en  même  
 (a)  Yoy.  la  proportion  de  Monocotylédones  et  Dicotylédones  connues  dans  trois  rén-ions  
 on  plus.  ^  
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