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562 l)K L AIRE DES ESPECES.
Taire la plus restreinte. Inversement^, dans les régions où il y a peu d'espèces
d'une famille, on s'attend à trouver surtout les espèces robustes, qui
ont une aire très vaste. Les faits n'ont pas répondu toujours à ces prévisions.
Pour éviter une cause d'erreur, j'ai considéré séparément les régions
isolées et les autres. Dans chaque catégorie, les régions sont groupées
suivant le nombre des espèces. Il est arrivé que, pour les régions ayant le
moins de connexités avec d'autres, les Crucifères, Campanulacées, Polygonum,
Composées, Labiées, Acanthacées, ont la plus forte proportion
d'espèces communes là où il y a le moins d'espèces. Le résultat est inverse
dans les Rosacées, mais il est douteux, vu la petitesse des chiffres. Quant
auxrégioiis continentales ou ayant le plus de connexités avec d'autres, les
Campanulacées, Composées, Labiées et Acanthacées, ont offert le plus
d'espèces communes là où il y a le moins d'espèces; les Crucifères, Polygonum
et Rosacées ont été dans le cas inverse. Les Mélastomacées, où la
distinction des régions isolées et agglomérées ne peut pas s'établir convenablement,
indiquent une proportion plus forte d'espèces communes là où
le nombre des espèces est le plus petit. Cette derrière loi est donc la plus
ordinaire, et elle est conforme à ce qu'on pouvait augurer.
En résumé, abstraction faite des anomalies locales et des exceptions présentées
par quelques familles, on peut dire :
Plus on avance du pôle arctique vers l'extrémité australe des continents,
plus l'aire moyenne des espèces d'une môme famille va en diminuant;
d'où il résulte que l'aire moyenne générale des espèces diminue en
marchant vers les régions australes.
Lorsque les régions intertropicales et australes seront mieux connues,
la différence qu'on observe entre elles et la zone tempérée diminuera, mais
elle augmentera plutôt entre les zones arctique et tempérées, tropicale et
australe. La cause en est que les régions tempérées sont de beaucoup les
mieux connues, et les régions équatoriales les moins connues.
Les régions les plus séparées des autres par des mers ou des déserts,
sont, en général, celles qui offrent le plus d'espèces propres et le moins
d'espèces communes avec d'autres. Le Cap et la Nouvelle-Hollande sont,
pour les grandes régions, celles qui offrent de beaucoup les proportions les
plus faibles d'espèces communes avec d'autres pays. Les îles de Sainte-
Hélène et Sandwich, autant qu'on peut en juger par des chiffres limités, ne
présentent pas une proportion plus faible, malgré leur éloignement.
/i« Le nombre élevé des espèces d'une famille dans une région est l'indice
d'une aire restreinte pour'la moyenne des espèces de cette famille
qui se trouvent dans la région.
5° Les causes qui modifient l'aire moyenne des espèces d'un pays sont
PLANTES PHANÉROGAMES A AmE TRÈS VASTE.
variées; l'isolement n'est peut-être pas la principale. H y a des causes
antérieures à l'état actuel des choses, qui ont inilué jadis, et dont les effets
méritent une sérieuse attention (voyez ci-après, ]). 593).
ARTICIJÎ: LX.
PLANTES PHANÉHOGAMES A AtUE TRÈS VASTE.
Il est difficile d'estimer Taire des espèces qui sont le plus répandues à la
surface de la terre. Les auteurs négligent souvent de les indiquer, parce
qu'elles sont les plus communes, les moins intéressantes sous le rapport
botanique. On a aussi quelque peine à évaluer la surface d'habitatiojts
aussi vastes et aussi mal déterminées. Je crois cependant nécessaire d'en
parler, et pour préciser les faits, je me propose d'examiner les espèces qui
semblent occuper un tiers au moins de la surface terrestre du globe. Je
marquerai d'un celles qui en occupent au moins la moitié, et d'un T
celles qui ont pu être introduites dans certains pays lointains par des causes
de transport actuellement en jeu, comme les courants, l'homme, etc. (a).
L'énumération ne peut pas être absolument complète ; mais le progrès des
découvertes, combiné avec plus de soin dans la recherche de ces espèces,
n'en doublera pas le nombre; ce sera toujours une fraction minime des
espèces phanérogames.
Quelque petite que soit cette fraction, elle prend de l'importance parla
diffusionmême des espèces et parleur abondance là où elles existent. Cesont
les plantes qui caractérisent le plus l'époque actuelle du règne végétal. A ce
point de vue, je ne puis m'empêclier de remarquer combien ces espèces
disparaîtraient, et combien peu de traces elles laisseraient dans le cas
de nouvelles et grandes révolutions géologiques. Elles sont toutes herbacées,
de sorte qu'à moins d'une inondation passagère, elles seraient détruites,
et l'on ne trouverait à l'état fossile que des graines, encore en petit
nombre. D'un autre côté, il est vrai, si l'on suppose des révolutions partielles,
ces espèces auraient la chance de persister dans plusieurs pays et de passer
ainsi à d'autres époques géologiques.
(a) Voir le chapitre VIII,, pour apprécier la probabilité de ces transports.
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