m DELIMITATION DES ESPÈCES.
ii»'
mars ayant une moyenne inférieure à 0° dans la Suède méridionale,
il est clair que la végétation de l'espèce ne peut commencer qu'en avril, et
(|ue les mois d'avril à juin influent sur elle comme ceux de mars à mai dans
les autres pays. Je vois dans les tableaux météorologiques de M. Kamtz
([ue la moyenne d'avril dans la Suède méridionale est la même que celle
de mars dans le nord de l'Angleterre, savoir de /i" à La présence en Suède
s'explique donc par le déplacement de l'époque de végétation.
Mais alors pourquoi ce même déplacement n'a-t-il pas lieu de manière
étendre l'espèce vers la Pologne, la Galicie et la Russie? Il ne manque pas
de terrain calcaire autour de la chaîne des monts Carpathes, ni de terrains
sablonneux dans quelques provinces; la température d'avril à juin y est plus
que suffisante pour l'espèce, et cependant elle ne s'y trouve pas. Dira-t-on
que la sécheresse est trop forte dans cette région intérieure du continent,
quoique le pied des montagnes y soit moins desséché que les plaines; alors
pourquoi l'espèce manque-t-elle déjà aux environs de la mer Baltique?
Les sommes de température présumées utiles, combinées avec la longueur
des jours, donnent des résultats un peu plus satisfaisants. Voici les
chiffres pour les divers points les plus importants de l'habitation, d'après les
bases indiquées ci-dessus, p. 63,
DU UKRJXÉ lEU U •SOMME -BE TEMPÉRATURE
A PARTIR DE
VILLES. DU PLUS LONG
JOUR. 2 o 5" 8"
4" Oasis du 7iord. h.
Stockholm 18 1/2 2452 2334 2404
Limite principale.
1/2 entre Londres et Kinfauns, au nord d'Édimbourg
i 17 3266 2952 2493
Zwanenburg, en Hollande 16 3/4. 3722 1 3500 3470
Genève (400™ d'élévation) 15 3/4 3488 3320 3005
Bude ou Ofen 46 3941 3786 3003
^^ Au nord de toutes les limites.
Edimbourij ; 17 1/2 3055 2623 2149
Ullensvang' 18 1/2 2648 2500 2269
Christiania 48 1/2 2468 2316 2403
18 1/2 2208 1958 1736
Entre les diverses limites.
17 2581 2464 2234
16 1/2 3349 3196 2967
15 3/4 3524 3400 3242
La faiblesse des chiffres à Stockholmj limite la plus extrême de toutes,
LIMITES POLAIRES DES ESPECES SPONTANÉES. If S
cl une explication dans la durée de la lumière, qui ajoute à l'influence dela
température. A Pétersbourg, où la dnrée des longs jours est semblable,
la chaleur manque; mais, pour Édimbourg et le midi delà Norwége, la
lumière est presque aussi grande qu'à Stockholm, la température est plus
élevée, pourquoi l'espèce manque-t-elle ? Toute la Suède est de terrain
primitif, comme la Norvfége (a), mais il y a des exceptions locales (Wahlenb.,
déjà cité). Près d'Édimbourg, il y a du calcaire (a).
La limite principale, quoique très oblique en Europe, marche assez
bien avec les sommes de 3700 à partir de 2", en ajoutant que dans
le nord de l'Angleterre la longueur des jours, et à Genève l'élévation de
âOO mètres, donnent une lumière qui compense la faiblesse des chiifres de
température. Au sud-est, vers Bude, l'élévation du chiffre fait pressentir
l'influence de la sécheresse, qui exclut probablement l'espèce de tout le
pays entre les Carpathes et la Crimée. Je ne puis expliquer pourquoi elle
manque aux terrains légers des environs de Berlin et aux terrains calcaires
d'une grande partie de l'Allemagne, car nous savons qu'elle s'arrange des
terres d'alluvion en Hollande, et la température paraît bien suffisante dans
le grand-duché de Baden, etc. Les oasis de l'espèce, en Thuringe et à
Manheim, montrent du reste combien elle est près de se répandre dans
cette région.
Ainsi tout en approchant de la solution de ces divers problèmes, qui me
semblent curieux, à cause de leur extrême complication dans le cas actuel, il
reste encore plusieurs incertitudes. Peut-être l'étude des circonstances
ininéralogiques du sol, en particulier dans les oasis allemandes de l'espèce,
de la durée des neiges au printemps, de la température des eaux, viendra-telle
donner Texplication de certains détails, là où les premiers aperçus
climatologiques ne suffisent pas.
Cette espèce est la seule pour laquelle j'aie été conduit à examiner des
sommes de température au-dessus d'une limite aussi basse que Peutetre
3 ou h' vaudraient-ils mieux? Il y a trop de diversité dans les chiffres
pour regarder le point de départ'de comme décidément préférable.
C. Considérations sur les limites polaires des espèces annuelles
en général,
Un simple coup d'oeil jété sui^ les cartes géographiques où les limites
des espèces annuelles sont tracées en rouge, montre que ces limites né sont
ni parallèles imx dëgi^és de latitude, ni, ce qui est plus singulier^ parallèles
( f l ) Bci'gliaUsi Physic-, Atlaa GeoLi L iV.
r- Ì
tfii
-e.
fi'l _ •
m"
r
i
m
M
S
• t]
ilih