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àO EFFETS DE LA TEMPÉRATURE ET 1)E LA LUMIÈRE SUR LES VÉGÉTAUX, •
cernent de mars apporte ensuite son contingent de chaleur, même quand
la moyenne, selon le procédé ordinaire, est au-dessous de 0^ Il ne faut
donc plus s'étonner si toutes les années, .même dans les plus rigoureuses,
nous voyons à la fin de l'hiver, le perce-neige (Leucoiuni) et des plantes
beaucoup plus vulgaires, braver les calculs mal établis de nos ouvrages de
météorologie. Dans le tissu de ces espèces, la circulation est probablement
suspendue au-dessous de 0% comme dans les autres, mais il y a toujours
assez d'oscillations du thermomètre au-dessus de 0% pendant l'hiver, en
particulier au soleil, pour que leur végétation se ranime, sensible à la
moindre chaleur.
Au Saint-Bernard, la neige empêche les plantes de profiter du soleil et
des températures au-dessus de O'^ pendant les mois d'octobre à avril;
mais dans les mois de mai et juin, par exemple, où la neige disparaît, en
commençant par certaines places bien exposées, les températures au-dessus
de 0° ont leur importance, et unies à l'action de la lumière, elles déterminent
la lloraison rapide des plantes alpines. En calculant les températures
à l'ombre selon le mode qui précède, je trouve au Saint-Bernard i
TEMPÉRATURE MOYENNE AU SAINï-EERNARD, SELON LES DEUX MÉTHODES.
Moyennes Moyen, d'après
ordinuires, l'autre mclhod. DiffuJences.
/
^ Mai 1844 (a) 0,78 4^80 4^02
Juin 6,16 (ï,43 0,27
• Mai 1845 —0 , 6 0 2,74 3,34
Juin 5, 6 3 5,86 0, 2 3
Mail848(ò) . 3,36 4, 5 2 1,16
• • Juin • 5,16 5,46 0,30
Ajoutez à cela l'effet direct du soleil que les observations à l'ombre
n'indiquent pas, et vous aurez l'explication de la végétation extraordinaire
du printemps sur les hautes montagnes, dans les endroits qui sont promptement
dégarnis de neiges.
Comme il est impossible de faire des calculs semblables sur toutes les
localités dont on connaît les moyennes, il faut imaginer quelque procédé
plus simple pour éviter l'erreur résultant des degrés négatifs. Ce procédé
me paraît être de calculer le jour de Tannée où la température moyenne
dépasse 0", et le jour où elle tombe de nouveau à ce chiffre, puis d'envisager,
en ce qui concerne les végétaux, uniquement la température
comprise entre les deux époques. On évite ainsi une grande partie de
l'erreur-, car, sur une moyenne suffisante d'années, la température croît et
décroît régulièrement de jour en jour, à moins d'anomalies locales fort
(a) Je rappelle que dans tous les tableaux les chiiTres non précédés d'un signe sont
positifs.
(Ò) Eu iSi 6 et 1847, les observations du thermomètre à maximum ont manqué.
TEMPÉRATURES BASSES CONSIDÉRÉES COMME SOUVENT INUTILES. 41
rares et de bien peu d'importance, qu'on peut négliger. Il restera toutefois
deux causes d'erreur, tenant à l'amplitude journalière du thermomètre,
aux environs des époques où la moyenne est 0° (a), et à la chaleur positive
reçue avantrépoque de la moyenne de 0% et après. Ces erreurs sont
d'autant plus fortes, que le climat est excessif, c'est-à-dire continental ou
oriental. Tâchons de nous former une'idée de leur gravité,
A Genève, dans les hivers de IShli à 18^5 et iSlxb à 18/ |6, il y a
(a) La note suivante de M. Ritter, secrétaire de la Société de physique et d'histoire naturelle
de Genève, envisage cette difiiculté sous le point de vue mathématique et fait
espérer une solution approximative applicable aux faits qui nous intéressent.
f( La marche des températures durant une Journée est représentée avec toute l'exactitude
qu'on peut désirer par une formule de la forme suivante :
t a Òsin(l5h. + a ) - j - c s i n ( 3 0 h . + P ) + císin(4Dh. + 7 ) -f
" t représente la température ; h, l'heure à partir de midi, et par conséquent négative
dans la matinée de minuit à midi et positive dans l'après-midi, de midi à minuit; a,
c, d c(, |S, -y, c)\ sont des constantes que l'observation doit faire connaître.
»Cette formule est susceptible d'une interprétation très simple en langage ordinaire.
Le premier terme a exprime la température moyenne de la journée.
Le second terme est périodique ; il est tantôt soustractif, tantôt additif dans le cours
delà journée; il présente un maximum et un minimum et devient nui à deux époques de
la journée : c'est ce terme qui [représente la plus grande partie des variations diurnes de
la température.
» Le troisième terme est périodique aussi, mais il devient nul quatre fois dans la journée
et présente deux maxima et deux minima ; il doit etre considéré comme une correction au
terme précédent, correction nécessitée entre autres causes par cette circonstance, que
l'époque du maximum de température n'est pas toujours séparée de celle du minimum par
un intervalle de douze heures.
jj Le quatrième terme est aussi périodique, mais sa période est encore plus courte ; il
devient nul six fois dans la journée et présente trois maxima et trois minima ; il est une
correction au terme précédent. — La même chose peut être dite de tous ceux qui suivent.
Tous ces termes sont de plus en plus petits ; le troisième s'élève à peine à 0,7 de degré,
le quatrième à 1 ou 2 dixièmes. On néglige les suivants dans les calculs les plus précis.
j> Cela posé, voici les résultats qui découlent de la discussion de la formule :
»1" Si durant le cours de la journée la température s'est constamment élevée au-dessus
de la température utile à la végétation, la température moyenne donne exactement le produit
auquel on veut avoir égard; les températures au-dessous de cette moyenne étant
exactement compensées par les températures au-dessus.
» Si durant le cours de la journée la température s'est constamment abaissée au-dessous
de la température utile, il est évident qu'on obtient zéro pour le produit auquel ou
veut avoir égard.
3° Si la température ne s'est élevée que pendant une partie de la journée au-dessus de
la température utile, ce n'est qu'au moyen d'un calcul à peu près impraticable à cause de
sa longueur qu'on peut évaluer exactement le produit auquel on veut avoir égard, c'est-àdire
le produit de la température utile multipliée par le temps pendant lequel elle a duré.
» La circonstance qui occasionne la longueur du calcul est celle-ci : que le calcul
direct et facile considère comme soustractive l'action d'une température inférieure à celle
a laquelle on veut avoir égard, et suppose par conséquent que, si durant les vingt-quatre
heures la température s'abaisse au-dessous de la température utile, cet abaissement occasionne
dans la végétation un retard proportionnel à sa durée et à son intensité, et non pas
seulement un arrêt comme je pense que vous le supposez.
»11 faut donc, dans la-circonstance mentionnée dans le tertio, renoncer à une eo:-
tréme exactitude et se contenter d'une approximation.
"Or, le calcul devient relativement très facile si l'on suppose que la formule cidessus
se réduit à ses deux premiers termes. Gela revient à admettre dans le courant
(Je la journée une marche beaucoup plus régulière qu'elle n'a lieu réellement, et en parti-
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