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56 KFFKTS DF. LA TEMPÉTlATUnK VT DK LA LTIMÎKUK STIU LES YKOKTAUX.
pour la lloraisou en serre, le second 11 à 12 seuletnent; or les pieds en
serre ont (leuri après 11 jours.
L'expérience dans ce cas paraît probante. Cependant il resterait à vérifier
s i , dans les calculs faits pour fixer les températures nécessaires aux fonctions
du lilas, il 3i'cst pas entré trop de températures basses, et surtout de
températures négalives qu'on aurait retranchées mal à propos. Le point
initial des calculs est assez vague, surtout quand il s'agit de plantes
ligneuses dont l'état antérieur exerce une inllnence, et qui ont reçu pendant
l'hiver une action variable par TefTet de la lumière directe du soleil et de
quelques heures an-dessus de 0 \ Ces objections se rapportent noa
aux lilas observés dans F expérience , mais aux calculs de 1839 à I8/1/1,
surla foliaison et la lloraison des lilas en pleine terre. Quant à l'expérience,
il paraît que la température de la serre n'a pas été constatée exactement (a).
On aimerait à voir des expériences analogues faites sur des espèces annuelles,
qu'on sèmerait à une époque de l'année où la température ne tombe pas
au-dessous de la limite des températures utiles à chaque espèce et ne
s'élève pas à des températures nuisibles.
Un pliysicicn distingué, M. Babinet, a proposé (h) une troisième méthode,
fondée, cotnme il le reconnaît lui-meme, sur une hypothèse, il
compare l'action de la température à celle des forces, telles que la pesanteur,
qui agissent proportionnellement à l'intensité de la cause et au carré
du temps. Appelant j le nombre de jours de végétation sous une tempéra-
Inre de t degrés, et désignant par i la température du point de départ de
la végétation, il présume queTeifet doit être selon la formule { t — L a
première méthode serait exprimée p a r j ( i—i ) , et celle de M.Qaetelet, par
j —iy^ Dans ces formules, t—i est la température que j'ai appelée utile
et dont la reclierche m'a occupé et m'occupera encore longuement.
Nous savons combien son incertitude, soit dans les moyennes de température
adoptées par les auteurs, soit en fait pour chaque espèce, rend délicate
la vérification des diverses méthodes.
M. Babinet fait remarquer qu'on pourrait calculer la valeur de i au
moyen des formules, en observant pour une plante des développements
(a) Les mômes critiques s'appliquent plus ou moins à une expérience subséquente de
M. Quetelet, sur un Clethra alnifolia transporté dans une serre et comparé à des clethra
en pleine terre {DidL acad. de Brüx., XIX, n" 9). La température de la serre est indiquée
à la page 2 comme étant de 20"^, à la page 3 comme étant de 12 à 20"". Si elle ne s'est
pas abaissée au-dessous de 12", la chaleur a dû proliter constamment, tandis que dehors
il a dû y avoir des températures inutiles englobées dans les moyennes, et la somme de
chaleur que les pieds en pleine terre ont reraie est peut-être en partie fictive. A ce point
de vue une concordance ou mi désaccord entre les chiffres, dans chaque méthode, peut
n'être que l'effet du hasard.
(b) Compte rendu de l'Académie des sciences du 1-i avril 1851.
DK LA COMltlNAISON OIT TE:\1PS KT DE LA CUALEUTî. 57
successifs égaux d'abord pendant un temps y et une température ensuite
pendant un temps / et une température t\ On aurait dans la première
méthode :
. jt - f _ t' ,
j — y
dans le système de M. Quetelet :
et dans son système à lui :
. f t-pi '
M. Babinet n'a pas fait d'expérience à l'appui de son hypothèse, et
M. Quetelet pense qu'elle ne peut pas être vraie. En effet, dit-il (a), les
effets produits seraient :
Pom' 2 jours à 10 degrés 4 X 10 = 40
Pour 1 jour à 20 degrés 1 X 20 = 20
Pour 4 jours à 5 degrés i 6 X r> = 80
Or les expériences déjà faites et l'observation générale des horticulteurs
et agriculteurs ne permettent pas d'admettre une semblable marche.
En terminant, Je me permettrai une réflexion.
Les calculs mathématiques ont l'avantage de préciser les hypothèses, et,
par leur développement ou leurs applications, de faire ressortir certaines
conséquences, quelquefois certaines impossibilités qui renversent le point
de départ. D'un autre côté j e ne puis admettre (pi'une machine compliquée
comme un être organisé, et une machine soumise à plusieurs forces, fonctionnent
suivant une loi mathématique. En supposant même que l'on isole
l'action de la chaleur, en obtenant une lumière semblable, une humidité
semblable, un état antérieur de la plante semblable, l'observation fait comprendre
que la température, depuis le degré où elle commence à agir jusqu'au
degré où elle devient nuisible, n'agit pas d'une manière ou égale do
degré en degré, ou croissant selon les carrés. Pour représenter son modo
d'action, il faudrait construire une courbe, que l'observation seule (et une
observation hérissée de mille difliçultés) pourrait donner, mais cette courbe
serait probablementsiparticulière et si variable,selon lesplanteset les circonstances,
que les mathématiciens y perdraient leur algèbre. La difficulté (|u'on
(a) Revue horticole, 1852, p. 4i-8.
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