his OE LA FORME DES HABITATIONS DES ESPECES.
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ries, Madère et Açores, à l'est vers le Caucase et la Perse; 3" la grande
ligne des Florides ou du Texas à Montevideo. Vient ensuite la direction
des montagnes de l'Europe et de l'Asie tempérée, puis celle de la Californie
au Chili, et enfin celle de l'Inde au Sénégal.
Les rapports qui en résullent entre pays quelquefois très éloignés,
seraient plus évidents, si j'avais énuméré toutes les espèces communes
à ces pays dans diverses directions, mais j e me suis restreint aux espèces
dont l'habitation est fort allongée dans un .sens, et en même temps très
étroite dans le sens opposé.
Les espèces de la première catégorie (est à ouest) ont une extension
généralement très grande, surtout celles du nord. Ainsi plusieurs font le
tour du pôle, ou à peu près. Au contraire, les espèces de la seconde catégorie
sont plutôt dans deux ou trois pays contigus ou rapprochés, comme
les Antilles et la Guyane; les Antilles, la Guyane et le Brésil; plus rarement
dans des pays fort éloignés, comme la Californie et le Chili.
Plusieurs des espèces à habitation étroite et allongée vivent dans les marais,
les lieux inondés ou fort humides. Nous verrons aussi, à l'occasion
des aires spécifiques, les plantes propres aux stations humides se trouver
davantage dans des pays éloignés les uns des autres. En ce qui concerne
la question présente, il faut remarquer combien l'humidité est une condition
qui varie dans des p^iys rapprochés, de sorte qu'une plante des lieux
humides rencontre souvent des obstacles à peu de distance des côtes ou
des fleuves, tandis que dans la direction de ces côtes ou de ces fleuves,
elle peut se propager extrêmement loin.
En définitive, la configuration des habitations d'espèces paraît tenir bien
plus cà des circonstances physiques et géographiques des pays, qu'à la
nature propre de ces espèces. Il faut sans doute une concordance du climat
et de l'organisation, mais iÎ est toujours plus facile pour nous d'expliquer
une grande extension dans un sens par une certaine condition de climat,
que par la nature intime de l'espèce, et d'après les espèces exceptionnelles
dont nous venons de nous occuper, il est aisé de voir qu'une forme d'habitation
extraordinaire se rattache plutôt à certaines régions qu'à certaines
familles.
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CAUSES LOCALES I1ÉTERMINA.ÌST LES STATIONS. /i l 9
CHAPITRE VL
RÉPARTITION DES INDîVïOUS DANS l'hABJT.VTïON DE î/eSPÈCE.
A R T I C L E PREMIER.
DKS CAUSES LOCALES DÉTEPxMlNANT LES STATIONS.
§ I. RÉELKXIONS G KNKIÎ A LES.
Chaque espèce ne peut -vivre, ou du moins ne peut prospérer, que dans
certaines localités, ayant des conditions plus ou moins particulières. De là
une répartition très inégale des individus dans l'étendue de l'habitation
géographique de l'espèce.
Cette distribution locale, ou lopographie des plantes, pourrait constituer
une branche de la science, moins importante sans doute que la géographie
botanique, mais offrant des développements analogues et une
division analogue (a). Mon intention n'est pas d'en parler ici fort en détail,
car ce serait sortir de mon sujet. Je crois cependant convenable d'esquisser
les traits principaux, et d'envisager surtout ceux qui touchent à la
géographie botanique, comme, par exemple, le degré de fréquence des
espèces.
Pour expliquer les faits qui s'y rapportent, il faut comprendre avant
tout la nature variée des causes locales et leur manière d'agir sur les végétaux.
La plupart de ces causes sont certaines, évidentes même : il suffit
de les énoncer. D'autres sont douteuses, moins importantes; j'aurai à les
discuter, et, par ce motif, il faudra leur consacrer des paragraphes distincts.
§ H. CAUSES LOCALES ÉVIDENTES.
Le degré de consistance des terrains, l'existence de divers milieux, l'addition
de matières salines ou azotées, le degré d'humidité, quelquefois le
degré de lumière, déterminent des stations tellement évidentes que personne
ne peut les contester. Je me bornerai donc à une simple énumération.
(a) Ainsi on pourrait examiner dans queUes stations vivent les plantes de tel genre, de
teUe famille, de telle ou telle classe ou catégorie ; si elles croissent dans diverses stations
suivant les climats ; si les formes specifufues varient selon les stations, etc. ; ce serait une
Botanique (opogray^hique. On pourrait, inversement, rechercher queis sont les caractères
de la végétation des marais, des prairies, des forets, etc.; dans quelles proportions les
diverses catégories de plantes s'y trouvent représentées, par quels motifs certaines
espèces en sont exclues, etc.; ce serait une Topographie botanique.
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