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8 EFFETS DE LA TEJMPÉUATUUE ET DE LA LUMIÊUE SUR LES VÉGÉTAUX.
l'étude des couches plus profondes. Peu nous importe qu'il y ait à 6 ou
10 mètres, dans nos climats tempérés, une couche dont la température
ne varie pas ; que cette couche se rapproche de la surface jusqu'à environ
i mètre dans les pays à climats très uniformes, tels que la Colombie;
qu'elle s'abaisse davantage dans les pays à climats excessifs, tels que
la Sibérie. Il ne nous importe guère non plus que dans les pays dont
la température moyenne est au-dessus de 0% une couche profonde soit
perpétuellement gelée. Voyons seulement de quelle manière la température
se répartit chaque mois, dans la couche superficielle, jusqu'cà 4 mètre
de profondeur.
Dans cette couche du sol, la température est moins variable qu'à l'air
libre. Pour prendre un exemple sous un climat moyen, à Heidelberg, les
observations de M. Muncke prouvent que les variations diurnes de la température
ne se font plus sentir à 3 pieds au-dessous du sol, ni les variations
mensuelles à 5 pieds (a). Des observations de M. Quetelet, à Bruxelles (/>),
ont montré que les variations annuelles, soit différences entre les extrêmes
de l'année, ont été dans le terrain du côté nord de l'observatoire :
A la surface du soi, à l'ombre, de 16^,71
0 " \ i 9 de profondeur, de is ' s i
id
id 11 , 3 8
id 10 , 7 5
La vitesse avec laquelle se transmettaient les maxima et minima de température
dans le sol était de dix-neuf jours pour 1 mètre d'épaisseur. En
d'autres termes, la température était, à 1 mètre, de dix-neuf jours en
retard sur l'extérieur. Des observations de M. Forbes (c), près d'Edimbourg,
ont montré comment l'amplitude des variations et la vitesse de transmission
diffèrent selon la nature minéralogique du terrain. A 1 mètre de
profondeur, la variation était de 1^65 plus grande, et la transmission de
cinq jours plus rapide dans du sable que dans un terrain de grès.
Les tableaux de M. Quetelet montrent comment la température a varié à
chaque profondeur jusqu'à 1 mètre, du côté nord de l'observatoire de
Bruxelles, à l'abri de l'action solaire et de la pluie (d), et du côté sud (e),
dans un terrain exposé au soleil, au rayonnement et à la pluie.
(a) Quetelet, Ann. deVohs. roy. de Bruxelles, IV, p. llO.
D'après neufans d'observations. ~ Voyez Quetelet, Observation desphénom. period.,
p. 36 (Mem. Acad. Bruxelles, 17).
(c) D'après le^résumé en mesures métriques donné par M. Martins, Méléor., p. 204.
(d) Ann. delobs. roy. de Bruxelles, IV, p. 103, 'J04, 199 à ^01
(e) Deuxième Méw su?^ les var. ann. de la tenip. de la terre (vul. XIII des il/em, do
l Acad. de Bruxelles), p, 46 à 49, et p. G.
TEMPERATURE DU SOL. 9
Les deux séries ne sont pas exactement comparables, puisque les observations
ont été faites à des heures différentes et dans des années différentes.
On peut voir cependant que du côté méridional de l'observatoire, et avec
les conditions indiquées, les variations annuelles étaient plus fortes, pour
la même profondeur, que du côté nord où les thermomètres étaient à l'abri
du soleil et de la pluie. A elles étaient encore de 2",99 à 16%65,
soit de 13",66; tandis que du côté nord, à 1 mètre, elles étaient seulement
de 6%53 à 16%0/î, soit de 9^,51.
Comme les racines de la plupart des plantes se trouvent en deçà de
3 décimètres de profondeur et dans des terrains où la surface est exposée
au soleil et à la pluie, il est essentiel de comparer la température
de cette couche avec celle de l'air, dans les conditions où se font ordinairement
les observations thermométriques.
Eu comparant les observations faites à Bruxelles, à 0'",30 de profondeur,
du côté du midi, à neuf heures du matin, avec les observations simultanées
faites à l'air, du même côté, à l'ombre et à 0",77 au-dessus du sol, on
voit que les premières diffèrent des quantités suivantes :
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
- 2 , 3 8
-0,01
-1,81
•2,67(a;
•1,39
- 1 , 3 9
-1,29
-2,00
0,44.
Octobre..
Novembre
Décembre
+1,12
+2,28
+ 2 , 2 8
Année —0 , 4 0
Hiver +1 , 5 5
Printemps —1 , 9 5
Été —1 , 5 6
Automne +0 , 9 8
En comparant, dans le tableau des observations du côté nord, les
moyennes de l'air à 3'",3 au-dessus du sol, et celles du terrain à O^^IO
et à 0"',/i5 de profondeur, on trouve les différences suivantes :
A 0'",49. A 0'",45,
Janvier
Février
Mars
Avril
I\Iai
J uni • • • • • • ..
Juillet
Août
Septembre, . , .
•1,-17
-0,46
•1,18
-1,52
-2,67
- 3 , 0 3
-2,80
-2,40
-1,67
+ 2,11
+ 0,18
— 0 , S 8
- 1 , 4 1
— 2 , 8 7
— 3 , 5 0
— 2 , 9 6
—2,31
— 1 , 0 5
O c t o b r e . .
Novembre
Décembre
A n n é e . . .
Hiver, . . .
Printemps
Eté
Automne .
A A 0">,45.
•0,34
+ 1,36
+ 1,92
— 0 , 7 3
+ 1 , 4 0
— 1 , 7 2
— 2 , 9 2
4 0,65
— 0 , 5 9
+0,28
+ 0,99
1,34
0 , 5 6
•1,79
•2,74
• 0 , 6 2
(a) L'anomalie de ce mois tient au cliiiTre de la température à l'air auquel on compare
celle du sol. Les températures d'avril données par les autres thermomètres exposés à l'air
en sont la preuve. Ce tliermomòLre à 0"',77 avait quelques inconvénients, surtout, il est
vrai, a d'aulres heures que neuf heures. — Vovcz Quetelet, Ann. deVobs. ro'i. de Bruxeiles,
IV, p. 103. ^ ^