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Un penchant naturel m'a toujours entraîné vers les études de
géographie physique et botanique.
A Tâge de dix-sept ans^ mes lectures favorites étaient les ouvrages
de M. de Humboldt. J'admirais la justesse de ses idées sur la distinction
des climats, et son talent pour grouper à un point de vue général
une quantité considérable de faits empruntés à toutes les sciences, y
J^aurais voulu m'élancer sur les traces de l'ilhistre voyageur et parcourir
après kii ces régions immenses du nouveau monde qu'il a si
bien décrites. Je Taurais fait, probablement, si des circonstances
particulières, de famille, ne m'avaient imposé le devoir de rester en
Europe.
Parmi bonheur singulier, cette môme cause, qui aurait pu me
décourager, devint au contraire pour moi un stimulant à des études
géographiques, dont la direction seule fut changée. Je trouvai, en
effet, chez mon père, non-seulement le maître le plus zélé et le plus
aimable, mais encore un des botanistes qui avaient le plus de goût
pour les questions de botanique géographique et l'un de ceux qui
s'en étaient le plus occupés. Sans doute, il consacrait la majeure
partie de son temps à perfectionner et à populariser la méthode naturelle,
mais il ne négligeait pas d'en montrer les heureuses conséquences,
spécialement dans les apphcations à la géographie botanique.
Il avait publié la première Flore d'un grand pays arrangée selon les
affinités naturelles des plantes, et dans cette Flore (a) on remarquait
un soin tout nouveau apporté à l'indication des localités et une carte
(le la France divisée en cinq régions botaniques. Son Mémoire sur
la géographie des plantes de France dans leurs rapports avec la
hauteur absolue (b) traitait d'un point spécial fort important. Ses
Rapports sur les voyages botaniques et agronomiques dans Vempire
(a) Flore française, 3' édit., vol. I à V, Paris, 1805 ; vol. VI, ou supplément, 18J5,
(b) Imprimé plusieurs années après sa rédaction, dans les Mémoires de la Sociéid
d'Arcueil, 1817, vol. III, p. 262.
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