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258 DÉLIMITATION DKS ESPÈCES.
lent que sur le liane de montagnes abruptes. Dans le premier cas, on peut
admettre pour une différence de niveau de 235 mètres, et 195 mètres
seulement dans le second. Cette différence nous prouve combien il est dilïicile
de réduire au bord de la mer la moyenne des lieux situés à une certaine
élévation au-dessus de son niveau. Une autre cause signalée depuis longtemps
par M. de Humboldt fait que, dans les pays intertropicaux ou voisins
des tropiques, la diminution de température est souvent irrégulière sur une
même montagne. Je veux parler des nuages qui stationnent fréquemment n
une certaine hauteur, surtout sur les montagnes voisines de la mer, comme
le pic de Ténériffe, les sommités des îles Sandwich, les Andes du Chili et
du Pérou. La température est plus unif(»rme au-dessous de cette couche qui
intercepte le rayonnement, mais elle devient sensiblement plus variable et
plus froide au-dessus par les causes inverses. Heureusement il y a des
procédés fociles pour calculer la moyenne annuelle dans les pays intertropicaux,
à chaque hauteur (a), et, dans ces mêmes pays, les moyennes annuelles
suffisent pour apprécier l'action de la température sur les végétaux,
parce que les moyennes annuelles de saisons et de mois conservent entre
elles des relations assez régulières.
§ n i . TEMPERATURE DES EAUX.
Les eaux qui coulent sur le terrain doivent être en général, dans les
montagnes, plus fraîches que l'air. Elles proviennent, en effet, ou de neiges
fondantes, ou tout au moins des régions supérieures plus froides que les
inférieures.
Une exception doit être faite pour les eaux de sources, qui, à certaines
élévations, sont ordinairement plus chaudes que l'air environnant. D'après
une table, dressée par M. Kâmtz (Lehrb. Meteor,, II, p. 19/i et suiv.), c'est
à dater de 1000 mètres environ que les sources, dans les Alpes de Suisse,
ont une température supérieure à la moyenne de l'air. A 1000 toises
(Î9à9-)h différence est de à 1500 toises (292/im), elle est
de à%5[i. M. Ileer {MittheiL ans Gehiet. theor, Erdk. , I, p. 299)
a trouvé des différences analogues dans les montagnes du canton de
Glaris : à hOOO pieds, les sources dépassent de 1%U la température de
l'air; à 7000 pieds, de 5^/i9; à 10 000 pieds, de 8%58. MM. Scldagint-
(a) Il n'est pas nécessaire de longues séries pendant plusieurs années, parce que les
moyennes annuelles varient peu. On connaît d'ailleurs le procédé de M. Boussin-ault
qui consiste a prendre la température du sol, un jour quelconque de l'année, à ime faible
profondeur. La couche de température invariable se trouvant d'autant plus rapprochée de
la surface que e climat est plus constant, il ne faut creuser dans certains pays qu'à un
pied de profondeur pour avoir la moyenne de l'année. ^
LIMITES SUPÉRIEURES ET INFÉRIEURES DES ESPÈCES. 259
weit {Unters. phys. Geogr.^ Alp.^ p. 268, t. V) ont réuni plus de matériaux
encore, et, sous le nom mal appliqué dans ce cas de lignes isogéo-^
thermes (a), ils ont tracé, pour chaque hauteur et pour diverses parties
de la chaîne, la température moyenne des eaux de sources dans les Alpes.
En ce qui nous concerne, ce phénomène a peu d'importance. La plupart
des limites d'espèces se trouvent dans la xone de 700 à 1500 mètres, où il
y a précisément le moins de différence entre les sources et l'air. D'ailleurs,
les eaux de sources sont bien vite modifiées en sortant du terrain et se mélangent
avec les eaux qui découlent à la surface.
En général, l'iniluence des eaux, soit de sources, soit de ruisseaux^ sous
le rapport de la température, est d'une valeur secondaire. C'est une influence
locale. Ainsi, on voit des espèces alpines descendre sur le bord de
ruisseaux qui découlent des glaciers, des espèces de régions inférieures
s'accommoder du voisinage d'une source chaude dans une région élevée;
mais, quand on estime la limite d'une espèce, on cherche à ne pas la fonder
sur ces cas exceptionnels. Il est même permis de douter delà nécessité des
eaux froides pour la vie de plantes qu'on dit quelquefois en dépendre. Le
Soldanella alpina, par exemple, ne se trouve dans les montagnes que près
de la neige fondante; je l'ai vu durer dans des jardins, où il était arrosé
avec de l'eau ordinaire, mais cultivé à l'ombre, en vase et à l'abri des
gelées de l'hiver. Plusieurs de ces espèces, considérées comme nivales,
ont peut-être plus besoin de l'abri donné par la neige et de la longue
suspension de végétation qui en résulte, que d'un arrosement avec de
l'eau à la température de 0".
La température moyenne des eaux à chaque hauteur contribue à céllé
du terrain, dans la couche superficielle qui nourrit les végétaux. Examinons
cette température du sol, plus importante peut-être sur les montagnes quei
dans la plaine.
§ IV. TEMPÎRATURE DE LA COUCHE SUPERFICIELLË DU SOL ; ACTION DES lîAYON.^
DIRECTS DU SOLEIL ET DU RAYONNEBÎENT NOCTURNE SUR Ltl TEÎÎRAIN ET SUR
LES PLANTES.
Plus on s'élève, moins les rayons solaires sont interceptés par l'atmosphère,
plus aussi la déperdition de chaleur par le rayonnonent nocturne
et par l'évaporation est considérable.
(ri) Les sources passant par des couches de profondeur diverse, le plus souvent inconnues,
et provenant do pluie ou de ruisseaux infiltrés à des hauteurs également inconnues,
n'accusent ])as la température du sol à une profondeur déterminée. On pourrait appeler
ces lignes isopégéthermes (de n-nj/i^ source), si Ton tient à avoir un nom.
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