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lÜO DKLLMITATION DKS KSPKCI'^S.
oL dans les rég'ioiis élevées du Caucase (Bieb,, 7-7.). Je ne le ^ois niontionné
ni en Crimée (Bieb.), ni dans TAltaï (Ledeb.), ni dans le nord de la Ciiine (lîunge).
Je n'ai pas admis la localité isolée dans le gouvernement de Grodno, dont parlent
tous les autem'S (Ledeb., F/. 7{o.s,s., n i , p. 670 : Lindeni., /^i///. J/aso,, 4 850,
V. U, p. o29, etc.], parce que M. Trautvetter {Pllanz, Geog. IVr/i.., Il l , p. 79),
après étude comparée des documents, dit que ce doit être le résultat d'une plantation.
De môme pour des localités exceptionnelles indiquées en Courlande, à Varsovie
et en Podolie, qui sont omises ou contredites par des auteurs récents.
La limite est donc à peu près celle-ci : Le pied des Pyrénées occidentales
(43 degrés 1/2 lat.), les montagnes de l'Auvergne (45 degrés), de la Bourgogne
47-48 degrés), les Vosges (48-49 degrés), le Luxembourg (49 degrés'I/2),
Bonn (oO degrés 3/4), Waldeck et Itter(ol degrés 1/4), c est-à-dire que, dans
cette partie de l'Europe, l'Abies pectinata suit line direction du sud-ouest au
nord-est, se tenant dans toutes les régions montueuses et ne descendant pas dans
les plaines, oii, il est vrai, on l'a peut-être détruit. De la principauté de Waldeck
jusqu'en Silésie, la limite est un peu au delà du S P degré. A l'est, elle incline au
midi et se dirige vers les bouches du Danube (45 degrés), c'est-à-dire que l'espèce
seniaintient dans les monts Carpathes et dans les montagnes c|ui en'sont la continuation,
entre les 45-= et 50« degrés, il y a, en outre, une habitation séparée
sur les hauteurs du Caucase et de l'Asie Mineure.
Dans toutes les directions, excepté en Silésie, les plaines sont un obstacle a
lextension de ce sapin, aussi bien celles à climat extrême de lest, que celles à climat
égal de l'ouest.
L'Abies pectinata s'avance moins au nord que l'Abies excelsa, DC. ; maisun peu
plus au sud-ouest et au sud-est, car il abonde dans les Pyrénées et dans les montagnes
de la Thrace.
31. Jasminuin fruticans, L. — Pl. JI, iig.. [q a et 16/>.
Le Jasmin arbuste est commun en Portugal (Hofl'm. et Link, FL, p. 384),
même dans le nord du royaume (Brot., Fl. Lus., 1, p. ^ 2), et à Madrid (Ueuter.
Gay, herb, et lettre), dans le royaume de Valence (Cavan., Descr., n. 16). 11
existe dans la Galice (Colmeiro, RecacnL, p. 17); mais j'ignore s'il est dans
toute la province, notamment vers les Asturies. Comme il manque au sudouest
de la France, je doute qu'il se trouve dans les Asturies. Il croît aussi dans
les montagnes du midi de l'Espagne (Boiss., Voij,, p. 407), Je ne le vois pas
mentionné aux Canaries (AVebb, Can,), ni à Madère (Lemann,'liste inéd.),niaux
Açores (Watson, Land. Jouvn. Bot., 1 844 et 1847). Il manque au littoral sudouest
de la France (There, Chlor. Landes; Lloyd, FL ; Lesson, Fi,
/?oc/i^f.;Guepin,.F/. Maine-et-Loire, l^^édit.). M. Laterrade (F/. Bordel., 4^edit.,
p. 330) le dit presque spontané dans les haies des environsde Bordeaux. Il croît
au pied des Pyrénées, mais seulement dans les déparlements orientaux (LaPeyr.,
Pyr., p. 3), entre Saint-Béat dans la Haute-Garonne et la mer Méditerranée.
On le citait, il y a quelques années, comme spontané à Toulouse(Tournon, FL,
p. 54), et comme cultivé à Montauban (Gaterean, FL, p. 26), ce qui établit bien
la limite, à moins qu on ne veuille la repousser jusqu'à la localité entre Ilibcyrao
et Bergerac, où M. de Dives le regarde comme spontané (Des Moulins et Du llieu,
Catal. pl. Dordocjne, p. 96) : mais ce point est assez excentrique. M. Noulet no
LIMITES POLAIRES DES ESPÈCES SPONTANÉES. 161
l'indique pas dans sa Flore {FL et suppl) du bassin sous-pyrénéen, dont Toulouse
et Agen font partie; mais M. Lagrèze-Fossat le donne pour spontané, à
Montauban, et surtout à Moissac (Fi. Tarn-et-Gar.^ p. 247). Du centre de la
chaîne des Pyrénées, {û suit à peu près un degré de longitude (1 degré
0. Paris), car on le retrouve à Blois (Boreau, FL centr. France, II, p. 297).
M. Boreau le cite aussi dans le département de Saône-et-Loire, à Flacé (d'après
M. Berthiot); Balbis le compte dans la Flore lyonnaise; Mutel l'indiquait jusqu'à
Valence, dans la vallée du Rhône(Fi. Fr., II, p. 283). Dun autre côté,
MM. Lorey et Duréy disent qu'il n'est pas spontané dans le département de la
Côte-d'Or(FL, II, p. 591) ; ainsi Blois, sous le kT degré 1 /2, serait en France
le point le plus septentrional. Aucun auteur ne le mentionne au nord des
Alpes.
Un botaniste anglais, M. le docteur Tyacke, dit l'avoir trouvé sur la côte occidentale
de Bretagne (S^coîid Arin. Report, Bot. Soc. Edinb., p. 57), mais ni
M.Woods {Comp. Bot. Mag., v. II), ni aucun botaniste français n'en parlent, à
ma connaissance, et l'on peut craindre que ce ne fût un pied cultivé ou naturalisé
près de quelque jardin.
Il est commun dans le Languedoc et la Provence. Allioni et M. Bertoloni {FL
/i., I, p. 36) l'indiquent à Nice,doù j'en ai vu un échantillon ; c'est, je crois,
seulement à Villefranche, près de Nice, qu'on le trouve (Lettre de M. Moris ;
De Not., Prosp., p. 11). Selon M. Du Rieu (Gay, lettre), il est commun en
Algérie (Bové! h. DC.).
M. Cambessedes ne l'a pas trouvé aux îles Baléares, ni M. Moris en Sardaigne
[ElencK, I, II et III, et lettre). On ne l'indique pas non plus en Corse (Leisel, et
Mutel, Fl. Fr. ; Salis, dans Flora, 1 834 ; Bernard, liste mss. de ses herboris.) Il
manque à toute l'Italie (Bertol, FLIt.), car Nice étant en deçà des Alpes du côté
de la France, doit être regardé comme hors de l'Italie. Je ne le vois mentionné ni
à Capraia (Moris et De Not., F/or.), ni à Gorgona (P. Savi, Flor.), ni en Sicile
(Guss., Si/ïiJj ni à Malte (Zerafa, FL Melit.), ni en Grèce (Bory etChaub., Expéd,
Mar.; Sibth. et Smith).
M. Reichenbach {FL exc., 2859) l'indique à Aquileia en Illyrie, d'après Sieber
; mais je crois qu'il y a eu erreur, ou que Sieber a cueilli un échantillon cultivé,
car M. Koch n'en parle pas dans son Synopsis FL Germ., et je ne vois pas
leJasminum fruticans dans les Flores de Dalmatie (Visiani, Biasoletto, Viagg.
di S. M. Fed.-Aug.), du Montenegro (Ebel, Zwölf Tage im Monten.) , non plus
que dans la F iom ladrensisde Alschinger, dans celle de Carniole de Scopoli, et
dans le Catalogue de Bellune (Sandi).
II reparaît plus à l'orient dans l'Asie Mineure, entre Smyrne et Constantinople
(Sibth. et Sm. ,Prodr. , I, p ,3; Griseb., Spic.,U, p 70), et même entre la
mer de Marmara et le Balkan (Griseb., ibid; Castagne, cat. mss. de Constant.), et
sur la côte septentrionale de l'Asie Mineure (Thirke et C. Koch, Li^vioea, XIX,
p. 28), c est-à-dire jusque vers le degré 1/2 de latitude; puis en Crimée
(Bieb., FL, I, p. 4 ; Ledeb., FL, III, p. 41), au pied du Caucase (Bieb., ibid. •
DC.,Prodr., ViII, p. 313), et dans les montagnes de Talusch (C.-A. Meyer,
p. 119). Cependant M. Goebel {Reise, v. Il) ne l a pas trouvé dans le steppe au
nord de la mer Caspienne, non plus que Tardent en Bessarabie {Hist. nat. Bes~
sar.), et Guebhard en Moldavie (cat. mss.)-
Ainsi, le Jasminum fruticans occupe deux régions très distinctes, à l'est et à
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