86 ^DÉLIMITATION DES ESPÈCES, LIMITES POLAIRES DES ESPÈCES SPONTANÉES. 87
' "X—
VILLES.
Anciennes limlies ou
leur voisinage [a).
~ Cuxliavcn {h)
^^ Koenig-sbcrg: (c) . . . .
Moscou (d)
2° Limiies quiparaissent
nouvelles et-peu assurées.
^ Kinfaiiiis , Ecosse or
50° 23' [h)
— Ediinhoiirg, 55" 50' (h)
~Copcnhag-iie (&). . .
Hors des limites,
au nord.
Goinio de Moriiy , Écosso
id]
Ullensvnng, Norwége (t).
Mitau {e}
CasaiWn. . . .
TEMPERATURES MOYENNES.
à août.
(92 jours.)
10,70
15,87
47,70
4" Hors des limiies,
à l'ouest.
Manchester (h). ^ . . .
Jersey [g]
43,83
44,07
17,17
15,09
15,-00
40,74
17,29
44,84
17,13
1 Mai
à juillet.
)( 952 jours.)
Mai
à aoûL •
(1^3 jours.)
Mai
à scptcnib.
(153 jours.)
AYiil
ù scpienib.
(183 jours.)
i ^ ' o o
1/^07
1G,15
15^57
14,67
10,44
15^38
14,15
15,50
14^05
12,05
13,81
12,-43
12,90
14,90
13,80
13,10
15,42
12,04
12,90
15,20
11,07
12,01
13,55
15,07
U,07
1/1-,91
15,03
13,93
14,48
15,35
15,74
13,32
13,98
14,73
14,54
12,09
12,01
13,09
12,59
13,43
15,90
13,87
10,33
13,72
10,10
12,75
15.14
Avril
à ociobre.
(214 jours.
13,44
11,79
12,44
44,20
41,34
12,90
11,39
41,89
12,47
44,44
42,20
44,85
J'ai présenté dans ce tableau toutes les moyennes qu'on pouvait supposer
avoir une influence sur la limite de l'espèce. Assurément il y a des anomalies
bien nombreuses. Si la température agissait seule, et si les moyennes,
pendant une période déterminée, en étaient une expression convenable^ on
(a) Les localités indiquées sont dans le voisinag-e immédiat de la limite, c'est-à-dire à
moms de 1/2° de latitude, autant qu'on peut Festimer d'après les auteurs. Le signe^" sip
i i l i e que la localité, représentée par un point, est en deçà de la limite ; le s i g n e s que
la localité est au delà. ®
(b) Kiimtz, Lehrhuch der Meteor., vol. II, tableaux, p. 88. Je n'ai cité que des localités
ou les series d'observations soient suOisamment longues.
(c) Observations de vingt-quatre ans dans Kàmtz. On remarquera que les chiffres de
iUitau, M lies plus au nord, sont supérieurs, quoique méritant aussi confiance. Probablement
1 observatoire de Koenigsberg- est plus froid que la moyenne du pays.
{d) Observations à Elgin et Kingussie, à 8 heures et demie du matin, de 1835 à 1837
moyenne des deux localités, dans Cordon, Coll. for a Flora of Moray, p. 8
(e) Moyennes de vingt-cinq ans, par Paucker, dans Kupffer, Compte rendu au mi^
dente' ^^^ ^^^ ^^^^^^^^^ sont peut-être un peu élevés. Voir la note précé-
(f) Six ans d'observations , à 9 heures du matin et 9 heures du soir, par Chestakoff
dans vvirtzen, Degeogr. plant, per. provinc. Casan, p. 22.
(g) Observations du docteur Hooper, de 1831 à 1835, dans lievue Brit., juillet 1839
;,ans aucun renseignement sur l'origine, ni sur les procédés employés.
ne trouverait pas dépareillés discordances. La moyenne d'été, par exemple,
est plus forte à Jersey et à Gasan, où manque Fespècé, qu'en Ecosse, où
elle s'est introduite, et à Koenigsberg et Cuxliaven, où elle paraît avoir existé
depuis longtemps. La moyenne d'avril à octobre, pour passer à une
période très longue, est plus forte à Jersey, où manque l'espèce, qu'à
Moscou; à Manchester qu'à Koenigsberg, Toutes- les autres périodes présentent
des bizarreries analogues.
Pour arriver à comprendre la délimitation de l'espèce, il faut donc reconnaître
d'abord l'existence combinée de deux causes, l'humidité et la
température ; il faut ensuite pré'senter les faits de température selon la
méthode de M. Boussingault, améliorée dans son application. C'est ce que
j'essayerai de faire.
Quant à l'humidité, si l'on a quelque connaissance de sa distribution
en Europe, on devine aisémeîit que c'est elle qui exclut l'espèce de la
Bretagne et de toute la partie centrale et occidentale des îles Britannique^.
Ces pays sont remarquablement humides pendant toutes les saisons (a).
Le centre et l'ouest de l'Angleterre reçoivent plus de pluie que la côte
orientale, où l'espèce vient de s'introduire depuis quelques années. La température
assez chaude de Jersey et de la Bretagne, celle même de Man-
Chester, comparée à Edimbourg, prouvent que, dans ces régions occidentales,
c'est le degré d'humidité qui détermine seul la présence ou l'absence
de l'espèce. A l'autre extrémité de la limite, en Russie, il pleut moins
qu'en Hollande, où existe l'Alyssum ^ par conséquent nous sommes bien
sûrs que c'est le défaut de chaleur pendant la saison de la végétation qui
arrête l'expansion géographique de l'espèce. La difficulté, nous pouvons le
prévoir, sera surtout de démêler l'iniluence de ces deux causes dans la
partie nord-ouest de la limite, vers le Danemark et la côte orientale de la
Grande-Bretagne, où elles viennent se combiner, et où précisément la délimitation
de l'espèce paraît avoir varié et n'est pas entièrement assurée.
Laissons un moment de côté l'influence de l'humidité, assez embarrassante
à saisir dans les détails, et fixons notre attention sur l'action de la température,
dans la région orientale, où cette cause agit toute seule.
La présence à Koenigsberg et à Moscou, l'exclusion de Casan ne s'expliquent
pas par les moyennes, comme on peut le voir dans le tableau, car, suivant
qu'on envisage une période ou une autre, on arrive à des résultats opposés.
Il en serait de même si l'on présentait les chiffres sous la forme de sommes
de température pendant trois mois, quatre mois, etc. Ce serait au fond la
(a) Voyez de Gasparin, Cours d'agric., vol. il, tableaux de la quantité de pluie et
des jours de pluie en Europe.
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