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h h EFFETS DE LA TEMPÉRATURE ET DE LA LUMIÈRE SUR LES VÉGÉTAUX.
Ibnctions, de 2300° au-dessus de /i% elle n'a pas pu mûrir ses graines
en 1847, à moins que se trouvant au soleil, elle n'ait reçu une impulsion
additionnelle de chaleur et de lumière, dont les observations thermométriques
à l'ombre ne donnent pas l'indication ; si une autre espèce a besoin
de 1700" au-dessus de 6% elle aura pu réussir dans cette même année ; si
elle demande 1700" au-dessus de 7% elle ne les a pas reçus, etc.
Le mois de février a eu cette année une chaleur égale à celle du mois
de novembre, en fait de degrés supérieurs à 9% mais la différence a été
grande pour les degrés supérieurs à 0% à i% etc., jusqu'à 8^ On pourrait
multiplier ces comparaisons, sur lesquelles les moyennes mensuelles ne
fournissent aucune idée.
Celles-ci ont été calculées, pour 1847, par le directeur de l'observatoire
de Genève {Biblioih. univ,, 18/i8, Archiv. scient., p.2/t), d'après
les trois procédés les plus sûrs (six heures du matin, huit et neuf heures,
maximum et minimum journaliers), puis en prenant la moyenne de ces
trois procédés. Il en résulte, par exemple, pour les trente et un jours de
janvier — 0%lili ; le produit de ces deux nombres, c'est-à-dire la somme
des températures de chaque jour, donne — 13%6/i, valeur qui n'aurait
assurément permis aucune espèce de végétation. Le tableau ci-dessus
accuse + 50%99 de chaleur au-dessus de 0% et 38%02 de chaleur au--
dessus de + 1", etc. Ajoutez l'effet de la lumière et de la chaleur directe
du soleil, vous comprendrez que les bourgeons de quelques arbres ont pu
recevoir une impulsion dans ce mois. La moyenne de mars est d e + 3%20,
ce qui, pour trente et un jours, donne 99^,2 ; le tableau nous montre qu'il
y a eu véritablement (à l'ombre) l/i3%8 au-dessus de zéro, 123" au-dessus
de-f-1% lOA" au-dessus de 2% etc. Enfin, la moyenne annuelle est de
ce qui, pour trois cent soixante-cinq jours (l'année n'étant pas bissextile),
donne 3073^ de température accumulée; le tableau indique 3352^ pour
les températures supérieures à 0% 30(50" (ce qui rapproche davantage)
pour les températures supérieures à H- et des chiffres bien moindres
pour les degrés plus élevés.
Dans les mois d'été, où les valeurs négatives n'existent pas, les sommes,
selon le procédé ordinaire, concordent avec celles des degrés supérieurs ;i
zéro ; mais les moyennes n'indiquent rien sur les sommes au-dessus de tel
ou tel degré, qui ont de l'importance pour les faits de végétation.
On comprend l'utilité de semblables calculs, s'ils étaient faits sur plusieurs
années et sur diverses localités. L'état actuel des résumés météorologiques
ne permet pas d'y penser, puisque dans les ouvrages les plus
complets on ne donne pas les éléments dont l'emploi est exigé par la formule,
et que d'ailleurs le calcul de chaque cas particulier est considérable.
TEMPÉRATURES BASSES CONSIDÉRÉES COMME SOUVENT INUTILES. hb
Voici un moyen abrégé et approximatif auquel on peut s'arrêter. 11
consiste à prendre dans les tableaux météorologiques le jour où la moyenne
s'élève au-dessus d'un certain degré, par exemple + 1% celui où elle
retombe au même degré en automne, puis à faire la somme des températures
entre ces deux termes, d'après le nombi-e des jours et la température
moyenne. On peut ensuite faire la même recherche pour les limites de
-1-2% -f- 0% etc. Dans ce procédé la chaleur au-dessus de 1*", 2% 3", etc.,
ne sera pas donnée en totalité à cause des variations quotidiennes qui précèdent
et qui suivent les époques de transition; mais il se fait une compensation
entre les valeurs inutiles qui suivent et les valeurs utiles qui ont
précédé. L'erreur doit avoir peu d'importance, surtout si l'on compare
des climats de variations analogues. Elle sera faible dans les localités et
les mois pour lesquels il n'entre pas dans les éléments des valeurs négatives.
Au commencement de cet article, je comparais les végétaux, ainsi que
l'a fait M. Martins, à des thermomètres. La comparaison est juste aussi
longtemps qu'il s'agit de la température initiale exigée par chaque espèce.
On peut bien dire que ce point de départ est une sorte de zéro de thermomètre.
Mais pour les développements ultérieurs et pour l'ensemble, la
plante, je ne saurais trop le répéter (a), est comparable à une machine qui
serait mise en jeu par certaines températures et par la lumière, et qui ne
détruit jamais ce qu'elle a fait. Le mercure du thermomètre monte et
descend; la plante ne rétrograde jamais. Si une tige a grandi sous une
certaine température, elle peut rester stationnaire quand le froid revient,
et continuer plus tard si la chaleur nécessaire se reproduit. Je comparerai
ceci à une roue qui élève de l'eau. Un cheval peut la mettre en mouvement,
et l'on peut alors apprécier la force du cheval par l'effet produit. Un
enfant ne le pourra pas; ses efforts, inférieurs à une certaine limite, resteront
inutiles, même s'il essaie à plusieurs reprises et qu'il applique ainsi
une somme considérable de forces. Quant à l'effet obtenu du cheval, il subsiste,
même quand la force n'est plus appliquée.
Cette comparaison fait comprendre que pour apprécier les effets de la
chaleur sur le règne végétal il faut penser toujours ; aux températures
qui peuvent produire un effet; 2° à l'intensité de cette température;
3" à sa durée.
(a) Voyez chapitre í®^
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