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p. 88). Je lie dis rien de Toulon, parce que les chiilres en soni peu surs.
La nuH.hodo des sommes de température serait plus logique, eu ce qu^ello
tient conq)te de l'époque pendant laquelle végète l'espèce dans chaque localité,
mais, pour le cas actuel, il y a incertitude sur plusieurs moyennes, qui
devraient servir de base au calcul, et incertitude plus grande encore, sur la
température minimum nécessaire à Tcspèce. J'éviterai doue de me livrer à
une recherche dont le résultat serait peu certain, et me bornerai à deux
considérations : Les sommes n'expliqueraient pas l'absence de l'île de
Madère; car la durée, pour ainsi dire indéfinie, dans cette île de températures
de plus de 17", produit une somme bien supérieure à celles
de Nice, Rome, etc., et il est pourtant probable que 15 à 16° sont
la température qui permet à la plante de végéter, puisque c'est la moyenne
du commencement de mai à Cagliari, à Nice et autres localités, où elle
neurit en juin et juillet. 2« H saute aux yeux, en regardant les moyennes,
que Florence a une somme plus forte que Home et Nice, où existe l'espèce.
Il doit donc y avoir une autre cause, combinée avec la température, et
cette cause ne peut être que le degré d'humidité ou plutôt de sécheresse,
car l'espèce redoute l'humidité.
VILLES.
i" Umile extrême où existe
l'espèce.
MoiiipcUicr
Nice
Iconic
Hors de la limite.
Madèi-c, Funclml {b) . .
Lisbonne
Toulouse
Orange
Marseille
Toulon
Gênes
Florence
Bolog'ne
QUANTITÉ DE PLUIÌ'] {a}, EN MILLIMÈTRES.
Avril.
00,2
58,1
3 5 , 8
0 3 . 7
53,4
(M,2
4/1-, 4
4 0 . 8
H 5,8
79,8
3-4,7
Mai.
C l , 7
59,8
0 , 0 3
4 5 , 0
03,8
0 9 , 0
40,2
4 0 . 0
1 1 0 , 2
0 7 . 1
3 6 , 0
Juin. Juillet.
50,0
4 2 , 5
0,01
4 , 2
7 7 , 1
4 2 , 3
1 8 , 9
1 7 , 9
50,0
5 2 , 5
8 3 , 9
2 2 , 0
18,4
0,00
7,5
4 1 . 4
2 7 , 8
1 0 , 1
9 , 2
5 2 . 5
4 2 , 5
3 2 , 5
Aoûl.
3 3 , 4
2'5,4
0,00
9 , 8
3 5 , 5
4 0 , 5
20,1
1 7 . 2
1 1 5 , 0
4 0 . 3
4 3 , 0
Mai
à août.
1 0 7 , 1
1 4 0 , 1
0 , 0 4
0 0 , 5
2 1 7 , 8
1 7 9 , 0
1 0 1 . 3
8 4 , 9
3 2 8 , 2
2 0 2 . 4
4 0 5 , 4
JOURS
DE PLUIE (c)
Mai à aoiit
0 , 0
1 0 , 0
8 , 2
V
9
8;2
7,1
1 3 , 0
1 2 , 0
0 , 2
0 , 8
7 , 3
Ce tableau, combiné avec l'autre, est assez satisfaisant.
(а) De Gaspariii, Cours d'agrie., 11, edit. p. 278.
(б) Schouw, Climat de ritalie, part, i, p. 190, en supi)OSaiiL les obscrvalioas de Heberden
et lleinecken eu pouces anglais.
(c) D'après de Gasparin, loc. cit. Pour INice, où la quantité est incomiue, le nombre des
jours est tire de Scbouw, diaprés vhigt ans d'obsei'Yations de Kisso.
LIMITES POLAIRES DES ESPÈCES SPONTANÉES. 101
Sur la côte de Gênes, en Toscane et à Bologne, la quantité de pluie est
considérable pendant l'été. Elle est plus forte qu'à Rome et à Montpellier,
qui sont les localités, probablement, où l'espèce reçoit le plus de pluie
compatible avec sa nature. Je n'ai pas besoin de prouver, eu effet, qu'au
midi de la limite, en Sicile, en Algérie, dans le sud-est de l'Espagne,
les pluies sont moins abondantes. Ainsi la cause de l'exclusion du nord
de l'Italie, contrée où la température conviendrait parfois à l'espèce, doit
être une humidité trop grande après l'époque où la chaleur lui permettrait
de végéter.
Toulon et Marseille n'aïu'aient pas trop de pluie en été, mais se trouvent
presque sur la limite possible sous le rapport de la température. L'espèce
existe à Nice, où la quantité de pluie doit être à peu près la même que sur la
côte de Provence, mais une position plus abritée et des pluies un peu plus
rares en été, si l'on en croit la moyenne des jours, favoriseraient l'espèce.
Je regrette que nous ne connaissions pas la quantité de pluie à Nice,
parce qu'elle paraît indiquer les conditions relatives à cette plante mieuxque
le nombre des jours. Du côté d'Orange, la pluie est décidément trop
abondante. A Toulouse, il y a trop de pluie et pas assez de chaleur. A
Lisbonne, la chaleur ne paraît pas suffisante. Reste Madère, où la pluie
est rare en été, et la chaleur plus forte qu'il ne serait nécessaire. Voilà le
second exemple (voyez Succowia) d'espèces méditerranéennes qui sembleraient
pouvoir vivre dans cette île et qui ne s'y trouvent pas. A mon avis
ce sont des preuves à l'appui d'une loi importante, que les espèces n'ont
pas toutes les facilités imaginées par les auteurs pour se transporter au
travers de l'Océan, et que les îles comme Madère doivent leur végétation
principalement à des causes géologiques ou géographiques antéi'ieures,
indépendamment du climat actuel. Les îles Britanniques, quoique plus
rapprochées du continent, en .fourniront elles-mêmes des exemples.
Pour l'Atractylis, les liypothèses qui concordent le mieux avec les faits
sont celles-ci : Il faut, depuis l'époque où la moyenne de température
atteint 15 à deux mois, cj^ui ne reçoivent pas plus de 87 millimètres
de pluie, ensuite une série de jours plus secs encore, et enfin
que depuis le commencement des 15 à 16'', jusqu'au retour de cette
moyenne, la somme de chaleur s'élève à une certaine quotité de degrés
encore peu connue, qui doit être de 3200 à 3800" environ.
G. Campanula Erînus, L. — Voy. p. 79, et pl. 1, fig. 5.
On trouve cette petite plante dans les endroits pierreux (Boreau, FL
cenb\, II, p. 291 ; Mut., F L f r . , Il, p. 266) et sur les vieux murs
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