MI ,..1
Mm II
162 DÉLIMITATION RES ESPÈCES,
louesl (le la mer Méditerranée. JVun côté, il est compris entre Smyrne, la
partie orientale des Balkans, la Crimée et le Caucase; de l'autre, il s'étend de
l'Algérie et de l'Espagne orientale jusqu'au centre de la France, en évitant les
côtes du golfe de Gascogne. Ces deux habitations sont séparées par toutes les îles
de la mer Méditerranée, par l'Italie, la Suisse, la Grèce et l'Archipel.
32. Rhododendron ponUcum, L. — Pl. II, fîg. 17 a et 17 6.
Ce bel arbuste croît au pied du Caucase, du côté de la mer Noire (Bieb., Fl.
Caiic.), c'est-à-dire par le 42« degré de latitude, sur le littoral de l'Arménie, du
Pont et en Bithynie, jusque près de l'ancienne Nicomédie, vers le 40" degré
(Griseb., SpicfL, p. 392). D'après M. Grisebach, on ne le trouve pas aux environs
de Constantinople, mais seulement en avançant de quelques lieues dans l'intérieur
del'Anatolie, du côté de Bolu ou du mont Olympe (40'= au 4 . rdegr é lat.). II existe
probablement sur d'autres montagnes de l'Asie Mineure, car Labillardière l'a
rapporté de Syrie (Webb, It. Hisp., p. 29), mais M. de Tchihatcheff m'a dit
l'avoir rarement rencontré dans l'Asie Mineure, qu'il a traversée en tout sens
Près delà mer Noire, les collines où il croît sont peu élevées. M. Grisebach parle
de 800 pieds.
En Grèce, en Italie, dans les îles de la mer Méditerranée, personne n'a trouvé
le Rhododendron ponticum , et assurément ce n'est pas une plante qui puisse
échapper aux collecteurs.
Il existe, et il est bien spontané, dans quelques heux élevés du midi de l'Espagne
et du Portugal, savoir, dans les montagnes au-dessus du détroit de Gibraltar
(Webb, It. Hisp., p. 29 ; Boiss'., Voy. Esp., p. 406 ; Clemence, Ens., p 258
cité par Benth. in DC., Prodr., VII, p. 722), et dans la sierra de Monchique dan^
les Algarves, à 3000 ou 4000 pieds d'élévation (Link et Hoifmanse-g Fl Port
p. 396 ; Willkomm). M. Schimper l'a trouvé dans la Sierra Morena,' près de là
Carolme, d'après ce que m'a affirmé verbalement M. J. Gav. Aucun des auteurs
cités ne doute de l'espèce, et M. Webb a comparé ses échantillons d'Espagne avec
ceux de Syrie, de Labillardière. La sierra de Monchique est sous le 37' de-ré ^ /4
de latitude. '
Ainsi, le Rhododendron ponlicum a deux points culminants vers le nord l'un
au Caucase (42e degré), l'autre en Portugal et en Espagne {38-^ de-ré lat ) On le
trouvera peut-être dans l'Atlas ; mais personne ne l'y a rencontré jusqu'à présent,
d'après ce que m'ont dit MM. Da Rieu, Gay et Cosson, 11 faut convenir que
l'absence de cette belle espèce dans toutes les terres, même sur les monta-nes.
comprises entre l'Espagne et l'Asie Mineure, est un fait curieux et d'une très^
grande importance pour la géographie botanique.
B. Discussion sur la limite polaire des espèces ligneuses considérées
une à une.
ao. I l e x Aqiiifuliitm, Voy. p. 148, et pl. 1, fig. 10.
Les moyennes connues de température les plus près de la limite,
sont (a) ;
(a) Extrait des tableaux de Mahlmann, dans Martins, Cours de rnéléor. p 176 et
suivantes, excepté pour Moray.
LIMITES POLAIRES DES ESPÈCES .SPONTANÉES. 163
VTLLER.
Sur la limite
Comte (le Moray (a)
SönchiRir (Norwége, 30'). •• •
Prestoo (Danemark)
Stralsund
Fulda
Tròvcs
Manheim
Vienne
TEMPERATURES MOYEiNNES.
Année.
7,0
5,3
8 , 0
8,2
8,3
d 0 , 0
d0,3
Janvier.
3,5
0 , 0
0,9
•iß
Hiver.
-2,7
0,3
• 0 , 2
- 2 , 0
1,5
0 , 2
Print.
0,5
4,0
0,5
7,0
8 /
10,0
10.4
10.5
Eie.
14.2
13.3
10,2
10,5
18.7
17.8
19,5
20,3
Aut.
7.3
6,5
9.4
9,3
8,9
10,1
9,8
10,5
Mars
à nov,
9,3
7,9
10.7
10,9
11,9
12,0
13,2
13.8
Plus à Test, la limite passe dans des pays où les observations météorologiques
font défaut.
Du nord de TÉcosse à Vienne, sur une ligne sinueuse et bizarre, les
températures sont, comme on voit, très différentes. C'est en automne qu'il y
a le moins de dissemblance; mais la différence de Sôndmôr à Vienne est
encore de Iw Les movennes annuelles diffèrent de ò \ Les autres, davantage
encore.
Voici maintenant des localités situées en dehors de la limite, à moins de
2 degrés de latitude de distance (b) :
VILLES,
Hors de la limite,
Stromness (Orcades). . . .
Drontheira (oj
Chris li ani a
Copenhagiie
Berlin , .
Erfurt
Francfort-?ur-le-McÌn. ' . .
Stuttg'ard .
Ofen soit Bude (rfj . . . .
TEMPERATURES MOYENNES.
Année. Janvier Hiver. Print. Été. Aut. Mars
à nov,
0 0 <) 0 o 0 Cl
8,0 3,4 4,0 0,5 12,5 9,0 9,3
4,5 — 5,5? —4,0 3,2 13,4 G,0 7,5
5,4 - 4 , 8 - 3 , 8 4,0 15,3 5,8 8,3
8,2 —1,4 —0,4 0,5 17,2 9,3 11,0
8,0 - 2 , 4 —0.8 8,0 17,3 8,8 11,4
0,0 —0,7 o,r, 8,5 17,3 9,5 11,8
9,8 —0,4 1,2 9,9 18,3 10,0 12,7
—1,2 •0,8 10,0 17,8 0,7 12,5
10,5 —1,9 - 0 , 4 10,0 21,2 10,8 14,2
(a) Pour le comte de Moray, ea Écosse, j 'ai pri s la moyenne des températures à 8 heures
du matin à Elgin et à Kingussie, observées de 1335 à 1837 (trois ans) publiées dans
Gordon, Coll. for ,a Flora of Moray ; cependant , comme la moyenne d'été est certainement
trop forte , d'après les autres localités d'Écosse, j'ai pris le chiffre résultant de
Aberdeen (Dove, II, p. 70), Alibrd (Bove, ib.), Clunie.(])ove, I, p. 39), et d'Elgin et Kingussie
(yoy. p. 86;.
(b) Extrait des tableaux de Mahlmanu dans Martins, Cours de méléor. '^ p. 176.
(c) Les moyennes de Drontheim pour sept ans, dans Dove, Rep., IV, p. 30, étant douteuses
et incomplètes, je les ai modifiées d'après Cap-Korcî , Siindmor, Berg'en et Ullensvang.
{d) Tableaux do Kiimtx, Lehrb. der Meleor., v. IT, p. 88.
•én
m.