i l 2 DÉLIMITATION DES ESPÈCES.
la science ne permet pas de scruter convenablement la i)orlée? Je ne sais.
La limite est assez bizarre pour qu'on doive incliner à l'idée d\me grande
complication de causes.
l O . I lutchins i a pet roea, Br. — Voy. p. 83, et pl. II, iig-. 9.
Les singularités géographiques de cette espèce doivent fixer sur elle notre
attention.
En Angleterre, elle fleurit en mars et avril (Smith, F L , v. Ili), de même à
Genève; en Allemagne, dans les mois d'avril et de mai (Koch, Deutschl. FL,
IV, p. 521); en Suède, avant le solstice (21 juin), d'après Wahlenberg (F/.
suec., I, p. ¿07).
Hors de sa limite principale (pl. II, fig. 2'-^), qui traverse l'Europe, elle
a quatre oasis éparses dans le centre, le nord (2^) et l'est (2' ) de ce même
continent. Il faut les examiner séparément.
LIMITES POLAIRES DES ESPÈCES SPONTANÉES. 1 1 3
VILLES.
'1" Sur la limite principale oit très près.
^lanchesier (a)
Zwanenburg (en Hollande) (a)
Genève (b)
Vienne (a)
Bude ou Ofcn (a) .
de Kallstadt,
Manheim (a)
3" Oasis de Timringe (fi^. 2b).
Erfurt (a)
Oasis de Suède et (Esel (fig. 2' ).
Lund (c)
Wexio (c).
Moyenne de Copenhague et Slockholm , Tune au sud,
l'autre au nord de l'oasis (a)
5" Oasis de Crimée (flg.
Sinipheropol {d}
0° Entre les diverses limites, oic axLnord.
Carlisle (c)
Dublin (a)
Christiania (é)
Berlin (a)
Francfort-sur-le-Mcin (a)
TEMPERATURE MOYENNE.
Printemps.
Mars - mai.
7 , 9 4
9 , 3 8
9 , 2 8
4 0 , 6 1
1 0 , 4 4
8 , 7 4
5 . 3
4 , 2 5
8 . 4
7 , 5 0
8 , 5 0
4 , 5
7 , 5 7
9 , 7 3
Avril" juin.
1 4 , 0 0
1 2 , 9 7
1 3 , 2 0
4 5 , 1 7
1 6 , 0 7
4 5 ,13
4 3 , 6
Mai-Juillet.
4 3 , 5 3
16,10
•16,58
1 8 , 6 0
1 9 , 9 7
1 8 , 3 0
1 7 , 2 0
9,7
1 3 , 4 7
9 , 8
1 2 , 0 0
4 3 , 7 0
1 4 , 3 5
4 3 , 7 6
4 3 , 5 5
1 0 , 3 3
1 6 , 8 7
(a) Kamtz, Lehrb. der Meteor., Il, p. 88.
(b) Obs. de 1826 à 18-41, rev. par Picot, Mém. Soc, phys. de Genèva, X, p. 269.
(c) Mahlmanii, dans Martins, Météor.^ p. 178. J^es mois n'y sont pas indiqués-
{d) Observations de 1820 à 1830, dans Dovc, Ueb. die nicht period, lender., Ill, p, 20,
(e) Observations de 1827, 1828, 1837 à 18i-2, Dove, ibid., p. 88-
A la vue de pareilles diversités dans les chiffres, on est tenté de croire que
des causes étrangères à la température arrêtent la diffusion de l'espèce dans
certains pays. Ce ne peut être le degré d'humidité, car les pluies sont assez
semblables dans le centre de l'Allemagne, où tantôt elle existe et tantôt
elle n'existe pas.
La nature minéralogique du sol influe, dit-on, sur l'Hutchinsia. En Angleterre
on la voit suivre à peu près la limite du terrain calcaire (Watson,
Cybele, I, p. 1 2 1 ) ; en Suisse et en Allemagne elle préfère aussi ce terrain;
en Suède elle croît sur le calcaire et aussi dans les sables du bord de la mer
(Wahlenb., FL, 1. p. /i07); en Belgique (Lestib. Bot. belg.Jl, p. 333),
elle croît sur les sables, versMalines, Anvers, ïenremonde et Alost. Il se
pourrait que des terrains d'une autre nature fussent, dans certains pays, un
obstacle à la diffusion de l'espèce. Cependant il est essentiel de remarquer
que dans une grande partie de l'Allemagne, entre les oasis „indiquées
ci-dessus, le terrain est essentiellement calcaire. Sans chercher des ouvrages
spéciaux de géologie, tout botaniste peut s'en assurer en consultant
les préfaces de Schûbler et Mertens, Flora Wurtemb., de Schmidt et Regel,
FL Bonn, et plusieurs autres Flores. Du Wurtemberg à la Hollande, il y a
beaucoup de calcaire (a), et l'espèce ne s'y trouve pas. La cause
qui l'exclut de la vallée du Rhin et du Wurtemberg, pour reparaître plus
au nord, dans les environs d'Erfurt et de Weimar, et plus loin en Suède,
est nécessairement une cause étrangère à la constitution minéralogique du
sol. Je reviens donc à étudier les faits de température.
La comparaison de Manchester avec Carlisle ferait présumer que l'espèce
exige plus de 7%5 de température vernale (mars, avril et mai). Cependant
comme elle manque à l'Irlande, où cette température est plus élevée,
et qu'elle existe en Suède, où elle est plus basse; que d'ailleurs, d'après
M. Watson, la limite coïncide à peu près avec celle du calcaire dans la
Grande-Bretagne, il ne faut pas s'arrêter à cette conclusion, et il faut croire
plutôt que l'espèce avancerait en Irlande et en Ecosse, si des obstacles,
qui sont ou le terrain, ou l'humidité constante, ne venaient l'en empêcher.
Gela paraît d'autant plus probable que le climat des mois qui précèdent
et qui suiventle printemps serait, dans les Iles Britanniques, assez favorable
à l'espèce, vu l'absence de froid en hiver et de sécheresse en été. On ne
voit pas pourquoi l'époque de la végétation ne serait pas ou prolongée, de
façon à obtenir plus de chaleur, ou retardée vers l'été, comme cela arrive
en Suède.
Dans ce pays, en effet, rHutchinsia petrcXia ileuritplus lard. Le mois de
(a) Voycii Bergiiaus, Vhys. Atlas,
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