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1JÉL1M1TATIUA (JES ESPÈCES.
Je lie m'attendais pas, je l'avoue, à un résultat aussi satisfaisant. La
multitude des causes d'erreur et les diversités locales me Taisaient craindre
qu'on ne put arriver à rien de précis. En Laponie et ailleurs, l'Orge n'est
iainaismùre quand on la récolte; on la lait sécher artiiiciellement. Aux
îles Féroé, on lait venir les semences de Danemark. Ici, on se contente
d'un certain degré de maturité et d'une bonne récolte sur deux
années; ailleurs, d'un degré différent et d'une récolte satisfaisante sur trois
années. Aux îles l^eroë, (m cultive l'IIordeum liexasticlion, en Uussie,
probablement l'Hordeum vulgare. Près des ports de mer, le commerce
peut introduire des grains de pays méridionaux. La limite doit se ressentir
de toutes ces dillV-rences. .Elle doit être un peu. vague, et en partie étrangère
aux pliénomènes naturels. Je suis donc surpris de la concordance des
résultats ; j'y trouve même une confirmation de la méthode et une preuve
de plus de l'inlluence de la longueur des journées d'été dans les pays
du nord.
Une dernière réllexion sur l'espèce :
MM. Kupffer et Martins attachent de l'importance aux conditions du
mois sous lequel s'achève, ou du moins tend à s'achever, la maturation
de l'Orge. Cependant, si l'on suppose que 7" soient nécessaires au mois de
septembre, 5" seulement étant le minimum dans le reste de l'année, les
chiffres seront encore réduits à Alten, où ils sont déjà extrêmement faibles.
La méthode des sommes a cet avantage de montre]' combien les mois les
plus chauds l'emportent dans ce genre de questions. Un degré de plus dans
la moyenne d'été ajoute 92° à la somme, tandis qu'au mois de septembre,
dont quelques jours seulement doivent entrer dans le calcul, 1° ajoute peu
de chose. Lorsqu'un jour d'été a U " et un jour de septembre, 7°, ce qui
arrive souvent dans les régions boréales, le premier produit un effet
double, ou à peu près, sans parler de la lumière qui est aussi plus continue
en été. Lu peu de prolongation des beaux jours en automne est une chose
avantageuse, mais il vaudrait mieux qu'on ne fût pas dans le cas de la
désirer, ce qui arrive quand la chaleur de Tété a avancé suffisamment les
fonctions végétales. Ainsi la saison essentielle à considérer est l'été, quoique
sans doute la fin de la belle saison puisse modiiier un peu la somme de
chaleur, ou devenir nuisible par certains inconvénients, tels que la pluie el
des gelées précoces.
LIMITES POLAIRES DES ESPÈCES CULTIVÉES.
i . Maïs.
Voici les températures mensuelles dans le voisinage de la limite :
TEMPÉRATURES MOYENNES.
VILLES.
Mai. Juin. Juillet. Août. Sept,
Etc (juin
à août).
Mai
à sept.
i" Hors de la limite.
Penzance (a)
Cracovie (b)
Tambow (c}
14,8
12,7
15^0
18,9
J 7 , 8
1 6 4
19,6
19,9
16%
18,7
18,1
o
14,4
14,7
11,6
15Í'83
19,10
18,61
o
1 4 , 8
17,4
16,1
Sur la limite ou peu en deçà-.
"T" La Rocliclle [a)
Paris {(L)
Francfort-sui'-lc-Meiii [a]
• Lugaa [e)
15,0
1/^,3
15,7
18,0
1 6 , 8
17,5
20,2
19,6
18,8
18,8
2/1., 3
19,1
18.4
1 8 . 5
22,7
16,8
15,6
15,0
16,9
19,22
18,01
18,27
22,44.
18,0
16,9
16,8
20,0
3° En deçà de la limite. 8,2 20,2 2 4 , 3 22,7 16,9 22, U 18,5
18,1
1 3 , 3 ,
20,1
18,4.
21,7
20,Ü
21,7
20,7
1 7 , 1
Mi.
2 1 , 1 8
20,04
19,7
Odessa (/') 18,2
i i
pas d'une manière sullisante la jiosition de la limite. On peut supposer la
nécessité de 18" de température estivale; mais Tambow et Cracovie
dépassent ce chiffre et la culture du maïs ne s'y trouve pas.
Voyons si les sommes de température s'accordent mieux avec les faits.
D'après les calculs de M. Boussiiigault (p. 52), il faudrait 2/|50° ù
3000" de chaleur accumulée pour la maturité du maïs, dans des conditions
d'ailleurs très diverses. Les températures initiales ne sont pas indiliuées
et ne doivent pas avoir été uniformes, puisque dans ces exemples, il
s'agit de pays quelquefois très chauds où l'on peut semer le maïs à volonté,
en raison des convenances agricoles et de la combinaison des pluies. Sur
la limite boréale, il en est autrement; on sème quand on croit que la
plante pourra geiinei' et grandir.
Ceci a lieu en Alsace, le juin, d'après M. Boussingault. Or, à cette
époijue, la température moyenne est de 15",8, à Strasbourg. On sème à
(a) Kaiiitz, Lehrb. dcr Moleor., U, j). 8 8 , iableaux.
(b) Stetkzowski, Besult. cler Cracau Sterniv., iu-i, 1830; eu conigcaiil pour le.^;
h e u r e s , comliife il l ' indique à la p. 5.
(c) Dove, Ueh. die nicht -period. Ve.rander., 111, ]). 21, aniiéci, 1828-183-4.
(d) Observations de .1806 à 1831, dans Poisson, Théor. de la chaleur, p. .i63.
(e) Observations de 1838-1841, d'après Kupffer, Ann. magnet, el méléor., tu'ùes de
Dove, Ueb. die nicht period. Veriinder., lli, p. 91, oùlesdegrés sont dits, pm- erreur,
C e n t i g r a d e s , tandis que Kupffer emploie les degrés Jléaumur, et en corrigeant une fanl.'
l y | i o g r a p h i q u e dans la moyenne de mai.
(/•) Observations de onze avis de Wilivin? et .Morozow, inéililes, coi'rie'ées pour ie raicip
ilrier ivoy. p. 63).
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