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 h 2 2  RÉPARTITION  DES  INDIVIDUS  DANS  L'HABITATION  DE  L^ESPÈCE.  
 On  voit  que  les  stations  bien  caractérisées  sont  au  nombre  de  19  (a),  
 qui  se  subdivisent  chacune  en  deux  ou  plusieurs  stations  secondaires,  de  
 telle  sorte  que  le  nombre  de  celles-ci  se  trouve  être  considérable.  11 dépasse  
 50  ou  60,  à  cause  des  combinaisons  deux  à  deux,  trois  ù  trois,  etc.,  
 des  diverses  modifications.  Ainsi,  il  peut  y  avoir  des  prairies  humides,  
 sèches,  ou  intermédiaires,  sans  parier  des  prairies  salines  qui  sont  plus  
 rares;  chacune  de  ces  trois  catégories  peut  se  trouver  sur  un  sol  léger  ou  
 compacte,  ce  qui  détermine  six  catégories  ( 3 x 2 ) ;  chacune  de  ces  six  
 catégories  peut  être  une  prairie  fauchée  régulièrement,  ou  abandonnée  à  
 elle-même,  ce  qui  produit  douze  divisions  (6  x  2).  Les  forêts  olfrent  
 encore  plus  de  catégories  diiîérentes,  mais,  d'un  autre  côté,  il  y  a  des  
 stations  moins  variées.  
 §  m.  DE  LA  NATURK  lAlINKRALOGIQUK  DU  SOL (6).  
 Parmi  les  causes  qui  déterminent  les  stations,  la  nature  du  sol  est  une  
 des  plus  embarrassantes  à  constater,  car  elle  peut  agir  de bien  des  manières  
 différentes.  Depuis  quelques  années  on  discute  beaucoup  sur  ce  point,  on  
 multiplie  les  recherches,  et  il  semble  que  les  observateurs  soient  peu  d'accord. 
   Peut-être  est-il  arrivé  dans  cette  branche  de  la  science  comme  dans  
 la  partie  anatomique  et  descriptive  :  à  force  de  chercher  les  détails,  on  
 aurait  un  peu  perdu  de  vue  les  grands  faits,  je  veux  dire  les  faits  principaux  
 et  incontestables.  De  l'aveu  de  tout  le monde,  même  des  gens  qui  ne  
 sont  point  botanistes,  les  plantes  des  marais  sont  en  tout  pays  différentes  
 des  plantes  de  prairies  ou  de  celles  des  forêts;  les  plantes  d'un  sol  rocailleux  
 humide  sont  différentes  de  celles  d'un  sol  rocailleux  desséché.  Yoilà  
 ce  que j'appelle  les  grands  faits.  Ils  sont  évidents  et  ils  concernent  la  totalité  
 des  végétaux.  On  trouverait  difficilement  une  seule  espèce  qui  vécût  à  
 la  fois  dans  les  marais,  les  prairies  et  les  forêts,  dans  les  sols  ordinaires  
 et dans  les  terrains  salés,  etc.  Évidemment  ces grandes  divisions,  reconnues  
 de  tout  temps,  répondent  à  des  diversités  essentielles.  En  est-il  de  même  
 de  l'action  d'un  sol  magnésien,  siliceux  ou  calcaire?  Nullement,  car  on  
 est  arrivé  jusqu'au  milieu  du  xix"^  siècle  en  discutant  continuellement  ce  
 (ft)  Les  montagnes  me  paraissent  des  habitations  geograpliitpuis  pl:  tût  (lue  des  stations,  
 car  elles  sont  ordinairement  assez  étendues;  elles  ont  des  climats  ditïorents  suivant  la  
 hauteur;  elles  se  trouvent  situées  chacune  sous  certains  degrés  de  latitude  et  de  longitude, 
   comme  des  pays  ;  enfin  elles  portent  une  multitude  de  k a ! ions  diverses  comme  une  
 région  quelcouque.  
 ^^{b)  Au  moment  où  je  corrige  lepreuve  de  cette  feuille,  je  recois  le  volume  if  des  
 Eludes sur  la géogr. hot. de  l'Europe,  par  M.  Lecoq.  Je  regrette  de  ne  pouvoir  protiter  
 r.hapitrf^  XÏX.  auquel  je  suis  obh'gé  de  renvoyer  le  lecteur.  
 CAUSES  LOCALES  DÉTERMINANT  LES  STATIONS.  
 pqint,  et  la  discussion  semble  montrer  que  la  question,  bien  posée,  perd  
 chaque  jour  de  son  importance.  
 Et  d'abord,  il  faat  élaguer  d'entrée  la  considération  des  terrains  dans  le  
 sens géologique.  C'est  une  nécessité  de  le  dire  pour  être  clair.  Évidemment  
 les formations  géologiques  renferment  chacune  des  substances  minéralogiques  
 très  diverses^  et les mêmes substances  se  retrouvent  dans  plusieurs  formations. 
   Il y  a  des  grès  siliceux,  des  argiles,  etc.,  dans  plusieurs  terrains  
 géologiques.  Ainsi,  pour  se  rendre  compte  de  Faction  des  matériaux  calcaires, 
   siliceux,  magnésiens,  etc.,  il  ne  faut  pas  envisager  les  terrains  que  
 les  géologues  distinguent  et  figurent  dans  leurs  cartes,  il  faut  penser  à  la  
 nature  minérale  de  chaque  localité  et  voir  comment  elle  influe.  Par  ce  
 motif,  on  doit  se  défier  des  caries  géologiques  les  plus  parfaites,  car  il  y  a  
 peu  de  formations  où  la  nature  minéralogique  soit  constante.  On  doit  aussi  
 faire  attention  aux  couches  de  diluvium  superficiel  qui  portent  les  plantes,  
 et  ne  pas  s'imaginer  que  les  végétaux  d'une  localité  vivent  toujours  sur  la  
 substance  qui  sert  de  base  principale  au  terrain  (a).  
 Maintenant  si  l'on  fixe  son  attention  sur  les  sols  calcaires,  magnésiens,  
 argileux,  siliceux,  etc.,  et  sur  les  roches  d'où  ils  proviennent,  on  reconnaît  
 bien  vite  que  les  natures  minéralogiques  entraînent  ordinairement  
 certaines  qualités  physiques,  purement  physiques,  sur  l'iniluence  desquelles  
 tout  le  monde  est  d'accord..  Ces  qualités  sont  principalement  le  
 degré  de  consistance  et  le  degré  d'hygroscopicité.  En  d'autres  termes,  
 il  y  a  des  minéraux  qui  se  réduisent  plus  ou  moins  facilement  en  terre  
 ou  en  sable,  et  qui  oilrent  des  conditions  de  ténacité  particulières;  en  
 même  temps  les  uns  attirent  et  retiennent  l'humidité  ,  les  autres  la  perdent  
 ou  la  laissent  passer  aisément.  Ces  distinctions  entrent  dans  les  subdivisions  
 de  stations  que  j'indiquais  ci-dessus  en  employant  les  termes  ordinaires  
 de  rocher  et  sable,  sol  compacte  et  sol  léger,  sol  humide  et  sol  
 desséché.  Elles  déterminent  des  stations,  ou  principales,  ou  secondaires,  
 dont  les  effets ne  sont  contestés  de  personne.  
 Les  agronomes  ont  approfondi  ce  sujet,  ils  ont  distingué  des  sols  de  
 diverse  nature  minéralogique  et  physique,  en  tenant  compte  du  mélange  
 qui  est  ordinaire  dans  les  sols  cultivés,  et  qui  existe  aussi  plus  ou  moins  
 dans  les  stations  naturelles.  J'engagerai  les  botanistes  à  lire  le  premier  
 volume  du  Cours  cfagricullure  de  M.  de  Gasparin;  les  classifications  
 agricoles  y  sont  résumées  avec  beaucoup  de  clarté  et  perfectionnées  à  bien  
 des  égards  (h).  
 (a)  M.  Cil.  des  Moulins  a  insiste  avec  raison  sur  ces  causes  d'erreur.  H  a  eu  auîsi  le  
 mérite  d'ôl,ablir  nettement  qu'on  doit  laisser  de  côtoies  terrains  ^'éologiques.  {DeKaièrne  
 Mémoire  sur  les causes,  etc.,  p.  10,  Troisième  Me'inoire,  p.  17,  etc.^i  
 (h) Cours  (ragrk.,  5  y^^l.  in-H,  Vnvh.  I84.'i  à  ISii».  
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