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lìÓO RÉPARTITION DES INDIVIDUS DANS L'HABITATION DE L'ESPÈGE.
ver que les déjections accidentelles et les détritus des racines vicient le terrain
pour les plantes de la même espèce. L'expérience vaudrait la peine
d'être faite (a). En ce qui nous occupe, j e me borne à constater que la
végétation prolongée d'une espèce dans un endroit est une cause nuisible,
et même une cause d'exclusion quelquefois, pour l'établissement de plantes
de la même espèce ou d'espèces très semblables.
Cette cause locale n'est que passagère et d'une importance probablement
assez faible dans la nature. J'étais obligé de l'indiquer pour ne rien
omettre.
§ VI. DE L'ACTION DES ANIMAUX.
L'action des animaux pour exclure ou pour favoriser le développement
des espèces est souvent importante, mais elle n'est pas toujours facile à
constater. S'il s'agit de grands animaux, comme les chèvres ou les vaches
nous voyons très bien qu'ils peuvent empêcher des forêts de croître ou des
plantes herbacées de fructifier dans telle ou telle localité. Il est évident
aussi que l'abondance des engrais répandus par les troupeaux modifie la
composition des prairies, au point de vue, soit de la présence de certaines
espèces, soit surtout de leur fréquence. D'un autre côté, s'il s'agit d'insectes,
d'oiseaux, et en général, d'animaux de petite taille, leur action est
peu apparente, quoique souvent très active et très grave. La multiplication
d'un insecte attaquant les graines d'une espèce, celle d'un rongeur avide de
certaines racines, ou d'un oiseau granivore, peuvent changer notablement la
végétation d'un district, sans qu'on en remarque la cause. Les poissons
peuvent détruire des espèces aquatiques. Ainsi, toutes les fois que j'ai
fait mettre des pieds de Vallisneria dans les bassins du jardin botanique
de Genève, ils ont été dévorés ou lacérés immédiatement par les
poissons rouges (dorades de la Chine). La lutte entre les espèces des deux
un courant dans un sens, il y a courant en sens contraire, seulement l'intensité en est
tres différente. Si donc l'absorption des racines est un fait d'endosmose, et cela paraît infiniment
probable, il doit y aYoir une excrétion. Ce motif théorique doit encourager à la
recherche d un phénomène où les difficultés d'observation et les causes d'erreur paraissent
nombreuses.
(a) Il faudrait, par exemple, planter des pêchers dans un terrain neuf, dans lequel on
aurait mele, quelque temps d'avance, des fragments de racines d'un vieux pêcher. On
pourrait aussi rompre un trèfle, transporter les mottes de la plante dans un champ qui
n aurait pas eu de trèfle ou espèces analogues, y semer du trèfle et voir comment il réussirait.
Ce serait une expérience inverse de la pratique agricole ordinaire, où sur un trèfle
rompu on sème du blé. Il n'est pas un agriculteur, - dans ce dernier mode, qui n'attribue
le succès de la culture du blé au demi^engrais donné par les tiges, racines et feuilles
de trefle qui ont été enfouies. Cela seul, indépendamment de toute absorption des substances
du sol, ou d'excrétions plus ou moins régulières, explique les avantages de l'alternance,
et il y a beaucoup de récoltes qui sont dans ce cas.
CAUSES LOCALES DETERMINA^iT LES STÂTIOIVS.
règnes organisés existe partout. Le résultat diffère suivant une foule de
circonstances, ou purement locales, ou "variant suivant l'époque dans chaque
localité.
§ VIL RÉSUMÉ DES CAUSES LOCALES SELON LEUR IMPORTANCE RELATIVE.
La discussion sur l'effet du sol m'a entraîné dans de longs développements.
J'ai dû, à cause des doutes qui existent encore sur cette question,
parler avec plus de détails de cette cause locale de peu de valeur, que
des causes d'une importance évidente et prépondérante. Résumons maintenant
les faits selon leur importance relative.
Il y a des causes locales de valeur très diverse. On pourrait les diviser
en causes primaires, secondaires, tertiaires^ etc., suivant qu'elles excluent,
d'une manière plus ou moins péremptoire, un nombre d'espèces plus ou
moins grand.
Les causes locales d'ordre primaire sont les milieux ou les supports
indispensables à l'existence de chaque plante. Dans cette catégorie se
placent évidemment les eaux douces pour les plantes aquatiques, les eaux
salées pour d'autres espèces, la terre pour les champignons tubéracés, les
espèces servant de base aux plantes parasites, l'atmosphère ordinaire pour la
grande majorité des espèces. Ce sont réellement des causes d'ordre primaire,
car aucune espèce connue ne peut vivre dans deux de ces stations à la fois;
en d'autres termes, chacune de ces stations exclut la totalité des espèces
des autres stations (a).
La consistance du sol, le degré d'humidité, la présence de matières salines
ou azotées, l'abondance de la lumière, déterminent des causes locales secondaires,
quoique sans doute très importantes. Il en résulte des stations
encore bien distinctes, savoir : les surfaces de rochers, les rocailles, les
sables, les marais, les forêts, les taillis, les prairies, les terrains cultivés,les
terrains salés ou azotés. Rarement, une même espèce peut vivre dans deux
de ces stations, du moins sous l'influence du même climat. Quelquefois,
elles passent de l'une à l'autre en s'étendant d'un pays chaud à un pays
froid, d'un pays sec à un pays humide, comme nous le verrons bientôt,
mais ce sont des cas peu fréquents.
Les modifications nombreuses de ces stations déterminent des causes tertiaires,
comme les prairies sèches et les prairies humides, les forêts à
feuilles caduques et celles à feuilles persistantes, les rocailles et les gra-
(a) Les plantes dites amphibies peuvent supporter deux milieux, mais à vrai dire ce
sont peut-être des plantes aquatiques qui supportent d'etre mises à l'air ou des plantes de
marais qui supportent Timmersion.