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li EFFETS DE LA TEMPÉRATURE ET DE LA LUMIÈRE SUR LES VÉGÉTAUX.
partiels qu'à la grande question qui domine tout le sujet et dont on ne s'est
point assez occupé jusqu'à présent, la question de savoir quelle est la
tempérahire utile aux végétaux, comment on peut la dégager dans
les observations météorologiques des températures inutiles^ et, après
cette coiTection^ en calculer les effets.
Si j e ne me trompe, la question ainsi posée ne tend à rien moins qu'à
renverser complètement, pour les applications à la physiologie, à l'agriculture
et à l'horticulture, le système actuel des observations et des tableaux
météorologiques. Elle aurait pour conséquence de rapporter les phénomènes
aux sommes des températures supérieures à chaque degré, et non à des moyennes,
ce qui suppose, ou l'emploi d'instruments nouveaux, tels que le pendule
de M. Edmond Becquerel, avec certaines modifications, ou tout au moins
une manière de présenter les chiffres thermométriques absolument différente
de celle qui est usitée.
Avant d'examiner la grande question énoncée tout à l'heure, j e dirai quelques
mots d'objets secondaires relatifs aux conditions physiques des climats.
ARTICLE II.
DIVERSITÉS DE TEMPÉRATURE SUIVANT LA DISTANCE DU SOL.
On a l'usage d'observer des thermomètres placés à 4 pieds environ
au-dessus du sol. Cette hauteur donne-t-elle bien la température qui influe
sur les végétaux? Voilà une première question à examiner.
Les arbres sont, en majeure partie, dans une couche d'air supérieure à
celle où l'on observe; les herbes sont situées plus bas; les arbustes sont
les seuls végétaux dont les feuilles et les fleurs soient dans la couche où
Ton observe, et ils forment une fraction bien petite de toutes les espèces
du règne végétal.
Or les faits relatifs à la rosée et à la gelée blanche ont appris que la
couche voisine de la surface du sol peut, dans certains moments et dans
certaines localités, avoir une température notablement inférieure à celle
des couches superposées. Les expériences directes de plusieurs physiciens
ont montré de quelle manière la température se distribue à diverses hauteurs
dans des circonstances différentes (a). Il s'en faut cependant de beaucoup
que l'on connaisse pour quelques localités, ni même pour une seule,
la température moyenne de chaque mois, à des heures déterminées, pour
(a) Voyez principalement i Marcet, Mém. de la Soc. de phys. et d'hisi. nat. de Genève,
vol. VIII, part, n, p. 315; Forbes^ On the Diminution of Temp, with Height^ Edinburgh,
1841.
mVEIìSlTÈS DE TEMPERATURE SUIVANT LA DISTANCE DU SOL. 5
toutes les hauteurs, depuis le niveau du sol jusqu'à une centaine de mètres,
limite où l'effet du terrain cesse ordinairement de se faire sentir. On est encore
bien plus loin de pouvoir corriger les moyennes mensuelles d'une localité
quelconque, observées à 1 mètre par exemple au-dessus du sol, de manière à
les ramener à la température, par exemple à 3 décimètres, que l'on regarderaitpour
telle ou telle recherche comme plus importante. Le tableau suivant
montre quelle serait la nature de ces corrections sous un climat moyen
à beaucoup d'égards, celui de Bruxelles, à neuf heures du matin. Il est
clair qu'au lever et au coucher du soleil, les diversités seraient plus grandes
entre les couches de l'atmosphère.
TEMPÉRATURES MOYENNES DES MOIS A DIVERSES HAUTEURS AU-DESSUS DU SOL,
A 9 HEURES DU MATIN, A BRUXELLES, DE 1838 A l8/i2 (a).
MOIS.
Janvier ,
'Février .
Mars . .
Avril . .
Mai. . .
;Juia. . .
vluillet. ,
jAoùt . ,
|Septemb,
Octobre,
Novemb.
Décemb
Année. .
Hiver . ,
Print. .
Été. . .
Automne
THERMOMETRES
PLACÉS A L'OMBRE:
àia
surface
du sol, du
côté N.
de robs.
- 0 , 1 2
1,50
3,72
0,12
11,30
14-,00
15,00
15,14
13,44
8,90
5,34
2 , 6 0
8,14
1,34
7,00
14,91
9,22
a
0 - , 7 7
au-dessus
du sol,
du côté
s.
a
3™,30
au-dessus
du sol,
du côté
N.
— 0,70
2,24
0,17
10.27
14,81
18,04
18,32
19,49
15,96
10.28
5,82
2,02
10,30
1,17
: i0,41
1 li^Xi
! 10,35
— 0,48
1,90
5,28
8,70
14,80
17,84
17,88
18,30
15,32
9,52
5,90
2,54
9,78
1,32
9,59
18,00
10,26
DiíTór. MAXIMA 1 MINIMA
entro les ABSOLUS, ABSOLUS,
therm, à CÔTÉ NORD : • CÔTE NORD :
la surface . C/D
Ô Difféet
a 2
3 - , 3 0 , à la V a
•—1
à la
a rences.
tous deux ' sur-
Q
du côté
3 - , 3 0 surface. 3 - , 3 0 .
nord. face.
o o o o o o o
- 0 , 3 6 10,7 - 3 , 4 - 8 , 0 —48,9 —10,9
- 0 , 4 0 0,6 9,5 - 2 , 9 - 5 , 6 —10,3 - 4 , 7
- 4 , 5 0 9,3 14,8 - 5 , 5 - 1 , 6 ^ 4 , 3 —2,7
- 2 , 5 8 44,7 20,0 -1 - 5 , 3 1,4 0,1 —1,3
- 3 , 4 4 19,2 24,8 h5,6 6,1 6,4 0,0
1 - 3 , ^ 4 22,5 20,0 - 3 , 5 10,1 9,1 —1,0
- - 2 , 8 8 !24,2 27,9 - 0 , 7 11,3 ii,0 - 0 , 3
- 3 , 1 0 49,3 25,3 - 6 , 0 11,7 42,0 + 0 , 3
- 4 , 8 8 17,7 22,0 - 4 , 9 7,1 6,0 —0,5
- 0 , 0 3 15,0 17,8 - 2 , 2 1,1 0,0 —1,1
- 0 , 6 2 11,2 45,2 - 4 , 0 0,4 —2,2 —2,6
- 0 , 4 2 40,7 43,0 - 2 , 3 - 5 , 4 — 42,4 - 6 , 7
+ 1 , 6 4 44,63 18,97 - 4 , 3 4 2,45 —0,24 —2,69
- 0 , 0 2 8,3 11,0 i - 2 , 7 — 6,3 —43,7 —7,4
+ 2 , 5 3 44,4 49,8
1
- 5 , 4 : 1.9 0,6 - 1 , 3
+ 3 , 0 9 |24,0 26,4 - 5 , 4 11,0 10,7 - 0 , 3
+'1,0-4 44,8 48,5 r - 3 , 7 ; 2,8
1
1,4 —1,4
Ce tableau montre que, conformément aux observations de M. Marcet, à
Genève, la température augmente ordinairement à mesure qu'on s'élève
au-dessus du sol (h). La différence est plus grande en été et plus faible en
(a) Qnetclet, Annuaire de Vohs. ray. de Bruxelles, IV, p. 104 et 108.
{b) Le theirnomctre à O"",!! semble faire exception, mais M. Quetelet dit ailleurs qu'il
n'était pas aussi complétcrneni: à l'abri du soleil que ceux du côté nord; d'ailleurs, il y
avait une dilférence inévitable provenant de l'exposition. Les thermomètres observés du
côté du tnidi, au niveau du sol, étaient exposes au soleil ; ce qui fait que j e ne les cite pas
conunc ternies de comparaison.
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