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282 DÉLIMITATION DES ESPÈCES.
rain. Je vais faire les suppositions les plus favorables. J'admettrai un décroissement
de température de 152"^ pour comme pour la moyenne des
Alpes (a), de mai à septembre. Il y aurait à retrancher aux moyennes de
Toulouse. On trouve alors (6) :
Sur le Canigou i\ 1566 rnèlres. j
Mai 6^2
Juin 8, 5
Juillet 11 , 6
Sur le Canigou à i560 metres.
Août '12,6
Septembre 9, 3
Octobre 4, 0
La somme de chaleur utile, c'est-à-dire, dans ce cas, de ou plus, peut
être évaluée comme suit :
Été, 'i0^9 X 92 jours 10 0 2 ^ 8
1 8 derniers jours de mai 13 2 , 3
3 0 jours de septembre 27 9 , 0
3 premiers jours d'octobre 18 , 7
Total '1 4 3 2 , 8
Sur la limite extrême, au nord, c'était 2Zî50", à partir de la même base
de 6\
Notre méthode pour apprécier l'eifet de la température serait-elle vicieuse?
J'aime mieux supposer que l'action directe des rayons du soleil,
dans les régions élevées du midi de l'Europe, donne une grande impulsion
aux fonctions chimiques dépendant de la lumière, et ajoute une chaleur
considérable au sol et au tissu de la plante, chaleur dont les thermomètres
observés à l'ombre ne rendent pas compte. Sur la pente occidentale du
mont Canigou, la loi de décroissement, calculée indépendamment de Teflét
du soleil, ne donne plus des notions justes, ou du moins complètes. Les
plantes reçoivent à cette grande hauteur bien plus de chaleur utile que les
calculs ordinaires ne l'indiquent, et, en outre, une lumière plus intense,
quoique sans doute l'effet de ces causes doive être plus grave encore sur le
côté méridional de la montagne. Loin donc de voir dans la discordance
des faits une objection à la méthode, j'y trouve, comme je le ^prévoyais
tout à l'heure, une confirmation et une sorte de mesure de l'action additionnelle
des rayons solaires à de grandes élévations.
Les renseignements sur la limite de l'espèce, dans la Sierra-lNevada et en
Sicile, ne sont pas assez précis pour qu'on puisse les discuter.
(а) Ch. Martins, Méiéor,, p. 213.
(б) D'après les moyennes indiquées par Dove, l. c.
LIMITES SUPÉmEURES D ESPECES SPONTANEES.
2 . $ iaxi f raga opposî t i fol ia^ !.. — Yoy. p 270.
283
Cette espèce paraît limitée sur les grandes hauteurs, comme vers le
pôle, par la persistance de la neige, plus que par tout autre obstacle. Lorsqu'elle
trouve au-dessus de la limite perpétuelle des neiges une anfractuosité
de rochers exposée à l'air et contenant un peu de terre végétale, elle
s'y établit. D'après cela, au point de vue de la température, elle n'aurait
pas de limite, du moins dans les conditions actuelles de nos montagnes.
Probablement, d'autres plantes vivaces alpines se trouvent dans le même
cas (a).
3 . I l e x Aquifolíiism, ïi. ~ Voy, p. 270.
Sur les montagnes du comté de Forfar, en Écosse, à 320«^ d'élévation,
le froid ne peut pas être rigoureux. Kinfauns-Castle, voisin du niveau de
la mer, a une température de janvier de et vu la lenteur du décroissement
en hiver, la moyenne de janvier, à la faible hauteur indiquée, doit
être nécessairement de plus de Ce n'est donc pas dans cette cause qu'il
faut chercher l'exclusion de l'espèce de toute élévation plus grande.
Je reviendrai, à cette occasion, sur la quantité de chaleur qu'on peut
croire nécessaire à l'espèce. (Voy. p. l6/i.)
En Norwége, à Sôndmor, si l'on peut se fier aux observations publiées,
la somme de chaleur, à l'ombre, est de 1800« à 1830° (voy. p. 68),
à partir de 7% minimum supposé nécessaire à l'espèce. Nous ne savons si
elle ne pourrait pas s'arranger d'une quantité moindre plus au nord,
puisque les froids de l'hiver sont ce qui l'arrête en Norwége, autant et
plus peut-être que l'absence de chaleur. Or, en Écosse, les sommes de
température paraissent plus élevées sur la côte entre Édimbourg et Moray,
où l'espèce existe. AKinfauns, les observations donnent 2281% de 7" ou
plus (voy. les tableaux, p. 65) ; dans le comté de Moray, les observations
(peu certaines) de Elgin et Kingussie, combinées avec Aberdeen, Alford
et Clunie-manse indiquent, de mai à septembre, 13^, soit une somme de
Í9S9% et si l'on veut compter toute la chaleur de ou plus, il faut ajouter
encore environ 209% à cause des moyennes (b) à Elgin et Kingussie, d'avril
(а) MM. Schlagintweit {Unters. phys. geog. Âlpen, p. 588) en indiquent plusieurs.
Les plus certaines sont les Silene acaulis, Saxifraga oppositifolia, S. bryoïdes, Androsace
glacialis. Ranunculus glacialis, et sans doute des Carex, des Poa et autres graminées,
qu'on recueille rarement, parce qu'elles fleurissent mal à ces grandes élévations.
(б) Pour les mois qui précèdent et qui suivent l'été, je prends les moyennes d'Elgin et
Kingussie, localités les plus voisines de la l imi te. Pour la période de mai à septembre, j'ai
cru devoir prendre une moyenne de ces localités avec Aberdeen, Alford et Clunie, localités
u n peu plus méridionales, parce que les chiffres d'Elgin et Kingussie sont certainement
trop forts pour l'été. Les moyennes d'Elgin et Kingussie seules donnent 2296^
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