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UKLIMITATION DES ESPÈCES.
11 semble, d'après ces cliillrcs, que la condition importante pour l'espèce
serait d'avoir, pendant l'été, une moyenne de 20°, 5 à 22°, et que les temperatures
des autres saisons auraient peu d'effet sur elle, du moins jusqu'au
Iroid de - 8o à - 1 0 ° environ pour l'luver, et de 6° à 9° pour le printemps
ell aïUomne. La plante, si cela est, devrait se trouver dans plusieurs points
delà Russie, à l'ouest de la limite, et aussi le long de l'Adriatique, dans
ton e 1 tane ; cependant elle n'a été rencontrée que dans une seule localité
de la 1 ouille, à l'endroit appelé Tavogliere. Elle manque à la Sicile, à
Aaples, a la Corse, à la Catalogne, pays où les températures sont :
Horsdefhabilalion.
^ f ^ i « ) 21 i 9 is'io
ï f (f, »>9 23,9 16,7
2 3 , 6 17 3
Barcelone (/;) -10,0 24,5 17,0
Assurément, les températures sont plus élevées dans chaque saison que
celles de la Russie méridionale.
On retrouve ensuite l'espèce dans le midi de la Sardaigne et le sud-est
de 1 Espagne, môme à Madrid et à Saragosse, mais non à Barcelone et
aux Baleares.
Sur la limile occidentale.
10',i. 23,8 16,9
5,6? 23,4?
En vérité, rien dans la température ne peut faire deviner pourquoi l'espèce
réussit dans ces deux localités et ne s'avance pas le long des côtes de
l'Rahe, aux Baléares et en Catalogne.
Les sommes de chaleur n'expliquent pas nùeux. Amsi, ù Lougan, dans
la Russie méridionale (sous ZiS^S 5 ' l a t . et 39o21'long. E. Par ) l'espèce
reçoit 3373° à partir de 8", 3232" à parlir de 10", 2781° à partir de 15°
Elle avance plus au nord en Russie, et elle doit s'y contenter de sommes
moindres. Cependant elle manque à l'Ralie, à la Corse, au midi de la
Erance, où les sommes sont généralement plus élevées.
- Les terrains sales, le voisinage de la mer, ne font pas défaut dans ces
dermères localités. Ce n'est donc pas cette circonstance qui influe toute
seule.
Voyons si la quantité et la répartition des pluies ne seraient point ce qui
limite principalement l'espèce? Les pays où elle avance le plus versle nord
comme le sud-est de la Russie et le centre de l'Espagne, sont des pays
extrêmement secs, surtout en été ; mais quand on envisage d'autres points,
(а) Kamtz, Lehrb. dcr Meleor, II, p. 88, tableaux.
(б) Mahlmann, dans Martins, Météor.,\>. 184.
LIMITES POLAIRES DES ESPÈCES SPONTANÉES. 137
l'eflet de la sécheresse ne s'aperçoit plus. Ainsi, le midi de la Sardaigne,
OLi croît l'espèce, a sensiblement le même nombre de jour s de pluie, répartis
de la même manière qu'en Sicile (a), où elle manque. Les Baléares sont
probablement aussi desséchées que la Sicile, Malte l'est plus ; cependant
lePeganum Harmala n'y vient pas. Le Languedoc et la Provence sont certainement
une des régions les plus sèches qui existent en Europe, car il n'y
a que soixante-seize jours de pluie, en moyenne, dont treize seulement en
été ( b ) • la température y est dans plusieurs points un peu plus forte en été
que dans la Russie méridionale (c), et beaucoup moins froide en hiver":
cependant l'espèce ne s'y trouve pas.
Je suis disposé néanmoins à croire que le degré de sécheresse expliquerait
la limite, si nous pouvions le bien calculer, Malheureusement, les
observations dans les pays dont je viens de parier sont insuffisantes. R
faudrait connaître, pour dix ou quinze ans, la quantité et la répartition des
pluies et des jours de pluie dans plusieurs localités voisines de la limite. R
faudrait aussi comparer la rosée, qui, dans les pays secs, joue un grand
rôle. Enfin, il ne faut pas oublier que l'inégalité des pluies d'une année à
l'autre suffirait à exclure certaines espèces, et que les inégalités en plus
ou en moins sont impossibles à mesurer, dans l'état actuel de la science,
pour la plupart des pays méridionaux.
1 5 . Dentar i a biill>ifern, ly.—Voy. p. 123, et pl. II, lig-, 6.
L'absence de cette espèce de la Rretagneet du côté ouest des îles Britanniques
fait présumer qu'une humidité extrême et continue lui est contraire.
La sécheresse de l'été, dans l'intérieur de la Russie, semblerait aussi la
contrarier, puisque la limite se dirige obliquement du golfe de Finlande au
Caucase. Cette dernière direction pourrait cependant provenir de ce que
le plante craindrait des hivers très rigoureux. Entre Edimbourg et Saintrétersbourg,
la température semble être la seule cause agissante. Voyons
jusqu'à quel point les moyennes thermométriques concordent avec ces idées
et les expliquent.
(a) Schouw, Tahl. du climat de l'Ilalie, I, p. 197.
(5) Schouw, iUd., p. 198 et 196.
(c) A Marseille, 20",75 en été ; à Toulon, 23%3, etc. Dans la première de ces villes
line tombe que 55 millimètres d'eau en été, dans huit jours en moyenne, et dans la seconde,
44 mûhmôtres en neuf jours, d'après les tableaux de M. de Gasparin. La Sicile est
encore plus sèche pendant l'été, et l'espèce y manque ; tandis que dans la Russie méridionale,
sur la limite de l'espèce, à Lougan, il tombe, en été, 164 millimètres d'eau dans dixnuit
jours et demi.
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