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3 6 0 DÉLIMITATION DES ESPÈCES.
eu l'iusant la moyenne entre les résultats fondés sur 10" et sur 8°. Avec
des moyennes mensuelles pour hases, et ces moyennes fondées sur qnel-
(|ues années seulement d'observations, il est inutile de viser à une exactitude
complète, l.es éléments ne permettent pas d'y arriver, et chaque
année ultérieure d'observations changerait des chiffres supposés très exacts,
il me suilit d'être arrivé au degré de précision que les faiis agricoles
peuvent comporter.
Les variations annuelles de pluie et de température expliquent comment
la limite de la Vigne a pu changer depuis quelques siècles, selon les circonstances
économiques et les habitudes sociales. En Angleterre, en Normandie,
les années ne sont pas toujours très pluvieuses dans le mois d'octobre.
A une époque où les moeurs étaient grossières, et où la navigation ne
fournissait pas, conjme à présent, des vins du midi à bon marché, on
[)ouvait avoir l'idée de cultiver la Vigne dans le but de vendre du mauvais
vin une année sur deux, ou une année sur trois. Dans le centre de l'Aile
magne, et même à Koenigsberg, la chaleur est quelquefois suffisante, par
exception. On peut alors faire du vin qui vaut celui de Potsdam, en
moyenne. Jadis, on pouvait s'en contenter; maintenant ce serait difficile,
et l'on peut avoir mieux pour le même prix.
Par les mêmes motifs, la limite actuelle semble devoir reculer du nordouest
de l'Europe vers le centre, eii raison surtout des chemins de fer. Les
vignobles donnant des vins propres à l'exportation, avec une certaine régularité,
sont fort en deçà de la limite. Bordeaux, la Gôte-d'Or, les rives du
Uhin, la Hongrie, forment une ligne inébranlable, parce qu'elle repose sur
un climat donnant /lOO» ou 500° de plus au-dessus de lO", que sur la
(unité actuelle, avec des pluies pas trop fréquentes, et même rares dans
plusieurs localités, l^ntre cette limite et celle qui existe en fait plus au
nord, il y aura sans doute un rapprochement graduel par le retrait de la
limite la plus avancée.
J ' a i cherché la cause qui empêche la Vigne de réussir dans le centi'e des
t]tats-Unis. On l'a abandonnée après bien des tentatives inutiles, poui^
planter d'autres espèces du genre Vitis (p. 3/|2). Est-ce le défaut de chaleur,
ou la pluie trop abondante, ou quelque autre cause, qui produit ce résultat?
Cincinnati a été le point des essais les plus persévérants. Ses moyennes
mensuelles de température sont données, pour 1 8 0 9 à 1 8 1 3 , par M. Dove (a),
sans détails sur les procédés employés pour les obtenir. Je trouve aussi {h)
les moyennes mensuelles, pour sept années, à Saint-Louis (38"3(V), loca-
.U) üb. die nicht period. Veränder., II, p.
•b) American Almanack, 1838, p, 188.
.IMITES POLAIllES DES ESPÈCES CULTIVÉES. 3 6
lité où l'on a essayé de cultiver la Vigne, avec peu ou point de succès, du
moins en ce qui concerne le Vitis vinifera de l'ancien monde. Les observations
se faisaient au lever du soleil, à deux heures et à neuf heures du soir,
ce qui doit donner une moyenne de quelques dixièmes de degré au-dessus
de la vraie moyenne. Je citerai encore Philadelphie, comme localité orientale,
dans le voisinage de laquelle on ne peut faire mûrir la Vigne en rase
campagne (a).
Ciuciniiati
Saint-Louis . . . . . .
Philadelphie......
• 6
Été.
22,77
23,90
22,18
Avril à octobiu.
18,83
19,70
17,14
Ces chiffres indiquent une chaleur suffisante pour la maturation de la
Vigne. Il suffit de jeter un coup d'oeil sur le tableau des moyennes, en
Europe pour s'en assurer. La somme des températures au-dessus de 10°,
ou de 8% est supérieure aux chitfres reconnus nécessaires. Pour le prouver,
l'essentiel est de calculer Cincinnati, puisque c'est la localité la
moins chaude des deux. Or, dans cette ville, la période du 2 9 mars au 6 novembre
jouit d'une température de 10", ou plus, et la somme qui en
résulte s'élève à 3117" . C'est plus qu'à Paris, à Dresde et à Prague, où
l'on cultive la Vigne. La température de 8°, ou plus, s'étend du 2 0 ou
2 1 mars au l / j novembre, et produit une somme de 325/i", supérieure à
celle de Dresde et de Prague. Le mois le plus chaud a 23",6, c'est-à-dire
a»,8 de plus qu'à Paris! Le mois d'octobre, si important pour la maturation
des raisins, a 12",8, c'est-à-dire 1",3 de plus qu'à Paris, 2", 8 de plus qu'à
Dresde. A Philadelphie, la température de 10% ou plus, dure du 17 avril
au 1 9 octobre, et donne 3382° de chaleur totale, quantité supérieure à
celle de Paris, Dresde, Prague, et même de La Rochelle. Le mois d'octobre
a 10°,6. Dans toutes ces localités américaines, le froid de l'hiver est
moins rigoureux que dans le midi de la Russie, et ne peut avoir aucune
influence sur la Vigne. Il est donc impossible de découvrir, soit dans les
moyennes, soit dans les sommes de température, quelque chose de nuisible
à la végétation de la Vigne. Peut-être serons-nous plus heureux en examinant
le nombre des jours de pluie.
Les documents américains, si riches en ce qui concerne la quantité de
pluie, sont très insuffisants quant au nombre moyen des jours de pluie
dans chacun des mois ou dans chaque saison. Ainsi, la collection précieuse
des Reports of the Regents of the IJniversiUj of New-York, donne en
18/|1 (p. 190), le nombre des jours de pluie, par année, dans une tren-
(«) Darlinjrlon l'affirme pour Wesl-Chesler, voy. Flora cesirica, ctl. 1853. p. 50.
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