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 2 8 6  DÉLIMITATION  J3ES  ESPÈCES.  
 l'Etna,  les  Pyrénées  et  autres  montagnes  du  sud-ouest,  de  même  qu'en  
 Écosse,  par  le défaut de  chaleur.  Au  milieu  de  quelques  incertitudes  sur  les  
 moyennes  et les  sommes  de  température,  on  peut  dire  que  2200^  depuis  le  
 minimum  de 7«,  sont  la  condition  nécessaire  en Écosse;  1800''  en  Norwége,  
 sous  une  latitude  où  les  jours  d'été  ajoutent plus  d'effets  solaires;  et  IGOG'»  
 sur  les  montagnes  les  plus méridionales,  comme  l'Etna,  où le  soleil  est  très  
 intense.  Aux  Pyrénées,  les  chiffres  sont  plus  forts,  ce  qui  tient,  soit  à  une  
 erreur  dans  la  fixation de la  limite,  soit  à  des  causes  particulières  qui  arrêteraient  
 l'espèce  au-dessous  du  point  où  la  somme  de  chaleur  se trouve  encore  
 insuffisante pour  elle.  
 4.  Fagtis  s^lï^atica  ,  L<. — Voy.  p.  271.  
 Le Hêtre  se  plaît  dans  les terrains  calcaires  et  réussit  mal  sur  les  terrains  
 granitiques.  On  ne  peut  guère  expliquer  autrement  pourquoi  la  limite  
 s'abaisse  et les forêts de  cette  essence diminuent  dans  les Carpathes  centraux,  
 comparés  aux  montagnes  voisines  extérieures  et  dans  le massif  du  Saint-Gothard, 
   comparé  au  reste  de la Suisse.  Les beaux  bois  de  Iletre  abondent  sur  
 le Jur a ;  ils  sont rares,  ou manquent  absolument,  dans les  parties  granitiques  
 de  la  chaîne  des  Alpes.  Plusieurs  Flores  indiquent  cette  préférence  du  
 Hêtre  pour  le  calcaire  et  pour  les  terrains  fertiles  mélangés;  mais  personne, 
   à  ma  connaissance,  n'a  prétendu  que  l'espèce  fût  complètement  
 exclue  par  le  granit.  Malgré  cela,  ce  genre  de  sol  étant  défavorable,  au  
 moins  dans  l'Europe  centrale,  il  peut  en  résulter  une  influence  sur  les  
 limites  de  l'espèce  dans  certaines  localités  où  ]a  température  serait  déjà  
 défavorable.  
 Pour  apprécier  l'effet des  causes  ordinaires,  la  température  et  l'humidité,  
 il  convient  de  les  dégager  autant  que  possible  des  causes  locales  comme  la  
 nature  du  sol.  Pour  atténuer  celles-ci,  il vaudrait  mieux  envisager  dans  les  
 chaînes  de  terrains  divers,  les  maxima  de  la  limite  si  on  les  connaît,  et  ne  
 considérer  les  limites  moyennes  que  pour  les  montagnes  qui  ne  sont  pas  
 granitiques.  Du  reste,  la  comparaison  entre  les limites  et  les  climats ne  saurait  
 être  complète,  à  cause  du  défaut  de  renseignements,  tantôt  sur  le  climat, 
   tantôt  sur  la nature  des limites  elles-mêmes.  
 La  température  des  plaines  voisines  des  Carpathes  peut  être  calculée  
 assez  exactement,  au moyen  des  observations  de Bude  (a)  et de  Cracovie  (/>),  
 au  sud-ouest  et  au  nord-ouest  de la  chaîne.  
 (a)  Kämtz,  Meteor.,  il,  tableaux,  p.  88.  
 (h)  Result,  der  an  Cracauer  Sternwarte  meteor,  undaatr,  Beob.,  J839,  p.  4.  Oi3servations  
 (le  vingt-trois  ans  corrigées  pour  les  heures,  etc.  
 MMITRS  SUPÉRIEURES  D'ESPKCES  SPONTANÉES.  287  
 DÉSIGNATION.  BUDE.  CRACOVIE.  
 MO\^NNE  
 soit  base  
 des  Carpathes.  
 Hauteur  sur  la  d s e - 201"'  478"'  ••  •  
 10^5  
 o  
 8 , 3  
 o  
 9 , 4 - 
 riùver  •  —  0,41  —  3,12  —  4,70  
 —  janvier  •  —  4,9  —  5,3  -  3,0  
 3,7  3,4  ,  3,5  
 10,0  9 , 3 ,  •  9,G5  
 18,1  1 4 , 8 '  4 0 , 4 5  
 20,1  .  18,9  4 9 , 5  
 —  21,7  49,6  2 0 , 0 5  
 —  août  •  24,7  48,7  '  20,2  
 —  septembre  •  17,4  4-4,7  4 5,9  
 —  10,6  •  8,4  •  9 , 5  
 4 , 0  .  4,0  2 , 8  :  
 Pour  le décroissement  de  température,  on  n'a  pas  d'observations  suivies  
 faites  sur  les  Carpathes.  Je me  servirai  des  observations  du  Peissenberg  (a)  
 et  de Munich  (a)  pendant  huit  ans.  Le  Peissenberg  est  dans  les  Alpes  bavaroises  
 à  au-dessus  de  Munich.  Dans  la  période  d'avril  à  octobre,  
 qui  peut  seule  influer,  quant  à  la  chaleur,  sur  la  végétation,  près  de  la  
 limite  du  Hêtre,  la  différence  des  températures  est  de  3%53  soit  i "  par  
 JS/i"',?.  Les  observations  faites  au  sommet  du  Brocken  et  à  Berlin,  en  
 1838,  ont  donné  un  décroissement  moins  rapide^  quoique  le  Brocken,  
 comme  le  Peissenberg,  soit  une  montagne  isolée.  Les  chiffres  sont  132™  
 pour  en  été,  227""  dans  la moyenne  de  l'année;  ce  qui  fait  pour  la  période  
 de  la  végétation  environ  Je  préfère  cependant  le  chiffre  du  
 Peissenberg,  parce  que  sur  les  monts  Carpathes,  le  Hêtre  s'élève  surtout  
 dans  les  parties  détachées  de  la  grande  chaîne,  et  que  plus  les  montagnes  
 sont  isolées,  plus  le  décroissement  est  rapide.  En  calculant,  d'après  le  décroissement, 
   13Zi%7,  la  température  des  mois  à  1280"^  Imittî  extrême  
 du  Hêtre  (soit  à  l i  02™  au-dessus  de  la  base  des  Carpathes),  serait  de  8",17  
 plus  basse  que  les  moyennes  de  Bude  et  Cracovie.  
 Ceci  est  pour  la  saison  de  la  végétation;  mais  pour  évaluer  la  température  
 en hiver,  spécialement  au mois  de janvier,  dont  le  chiffre  peut  avoir  une  
 influence  décisive  sur  l'espèce  en  question,  il  faut  employer  un  autre  facteur. 
   Je  me  servirai  du  décroissement  de  1"  par  /ill"^, fondé  sur  des  observations  
 faites  en  hiver  à Breslau  et  sur  le Kupferberg,  montagne  de  Silésie,  
 (a)  Kamtz, Me/eor.,  il,  tableaux,  p.  88.  
 (b)  En  comparant  les  mois  on  trouve  des  variations  comme  et  2^,5,  mais  cela  
 tient  probablement  à  la  courte  série  des  observations  et  à  d'autres  causes  d'erreur.  
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