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322 DELIMITATION DES ESPÈCES.
(les deux cotés d'une lueine moniagiie. Au inoiU Yentoux, par exemple, celle
diflerence est de 8^0" . Ou pourrait soupçonuerici une influence de la chaleur
et de la lumière, aussi nuisible que la sécheresse; mais à 310", limite
au pied du mont Venloux, du côté nord, la moyenne de mars à novembre
serait de 15%2 environ, si l'on en juge par Avignon, ce qui produit une
sommede Zil80", laquelle n'est pas défavorable à l'espèce, d'après nos calculs
relatifs à la limite dans les plaines (p. 2à0). Du côté du midi, la température
observée à l'ombre est plus faible, en raison de 8/|0'" de plus, et
l'ardeur du soleil ne peut guère ajouter une compensation suffisante;
c'est donc plutôt l'humidité qui manque à l'espèce.
Je ne i)uis rien dire de la limite en Espagne, car les températures
moyennes et la distribution des pluies y sont fort mal connues. En Italie,
au contraire, on peut se fonder sur des données positives, et elles se trouvent
dans ce cas assez significatives.
Aux environs de Tolmezzo, le Hêtre ne descend pas dans la plaine. Il
s'arrête, suivant Schouw, à 6 5 9 ' " , c'est-à-dire à 3 5 / Î ' " au-dessus de la ville.
En supposant un décroissement de 1° par 157"'pour les mois d'avril à
octobre, d'après la moyenne des Alpes et du nord de ritalie (p. 256), on
a pour la température probable sur la limite (a) :
Avril 6, 9 0
Mai 12 , 9 4
Juin 19 , 0 4
Juillet 18 , 4 2
Aofil 18 , 1 6
Septembre 15 , 2 6
Octobre 8, 5 5
Tsovembre 2, 8 8
Avril à octobre. . . 14,i8
La sonuue d'avril à octobre (21/i jours), est de 303/i''; mais il y a une
centaine de degrés à retrancher pour 19 jours au commencement de mai,
et 2 environ à la fm d'octobre, qui sont au-dessous de 6% ce qui réduit le
chiffre à 293/r'. Il est très inférieur à celui de qui nous avait paru
dans le sud-ouest de la France le maximum de ce que le Hêtre peut supporter.
La sécheresse est donc la cause de l'exclusion, quoique les quantités
de pluie, dans chaque mois, à Tolmezzo et à Udine (b) soient très considérables.
Le nombre des jours de pluie, par mois, n'y est malheureusement
pas connu. Il donnerait peut-être la meilleure explication de l'absence du
Hêtre. Il ne faut pas oublier que dans un pays aussi chaud, l'évaporation
détruit assez vite le bénéfice des pluies.
A Trieste (Gasparin, II, p. 296), le nombre des jours de pluie est infé-
(a) D'après les moyennes de Tolmezzo, pendant cinq ans, dans Schomv, part, u,
p. 151.
(b) Voy. pom^ Tolmezzo, Schouw, Italie^ et pour Udine, ci-dessus, p. 221.
LIMITES INFÉRIKUHES DES ESPECES SPONTANEES. 3 2 3
rieur à cinq par mois pendant toute l'année, excepté en hiver. H n'est donc
pas surprenant que le Hêtre ne descende pas des montagnes voisines.
Transportons-nous en Sicile. On connaît le nombre des jours de pluie à
Nicolosi, surla pente de l'Etna, à 706^" d'élévation, c'est-à-dire à 259" du
point le plus bas où descende le Hêtre. Le nombre des jours de pluie y est
tellement petit dans les mois d'été que l'on s'explique aisément l'absence
de cet arbre. D'avril à novembre, il n'y a pas un seul mois qui offre sept
jours de pluie, minimum reconnu nécessaire à l'espèce. Dans le mois de
juillet, il n'y a pas même deux jours de pluie d'après une moyenne de huit
années. Le défaut de pluie est tel que pour expliquer comment le Hêtre descend
si près de Nicolosi, il faut admettre une humidité du sol considérable,
provenant de la neige fondante et des ruisseaux qui découlent assez longtemps
d'une montagne aussi haute que l'Etna (a). D'ailleurs, dans les
autres parties de la Sicile, où les montagnes sont moins élevées, la limite
inférieure du Hêtre se trouve plus haut. Les limites relatives aux Apennins
semblent tout à fait devoir conduire aux mômes résultats. Ainsi, en
définitive, c'est bien la sécheresse des mois d'été, et uniquement la sécheresse,
qui détermine la limite inférieure du Hêtre en Italie, comme dansles
plaines du sud-est de la France.
3 . Hhododcndroi i fferraigîneum, L. — A'oy. p. 317.
Pendant l'hiver, cet arbrisseau est plus ou moins abrité par la neige. Sa
taille ordinaire étant de /i à 6 décimètres, il est évident qu'à 1800 ou
2000 mètres, sa station habituelle dans les Alpes et les Pyrénées, la neige
est assez épaisse pour protéger au moins la partie principale delà plante.
D'après une dizaine de mesures barométriques de M, M a r t i n s d e M é -
léor,^ p. /|89), qui concernent, il est vrai, les deux Rhododendron, ferrugineum
et hirsutum, la limite moyenne supérieure dans les Alpes pennines
est de 2120 ". De Candolle admettait 2500'" pour les Alpes, comme
maximum (iff em. Arciieil,]lly p. 306). A cette grande hauteur, la neige
disparaît au milieu de juin (Schlagintw.^ Unters. Alp.^ t. IX), et la
moyenne rigoureuse de janvier, qui doit être d e— 8° à — O'', ne peut pas
avoir produit de l'effet; mais le défaut de chaleur est probablement ce qui
arrête l'espèce (6).
(a) La somme de chaleur peut paraître trop grande sur la limite, si on la calcule d'après
les observations imparfaites de Nicolosi, mais en la calculant d'après Palerme, elle rentre
dans les conditions qui admettent l'espèce.
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donne ce calcul que comme un aperçu très approximatif.
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