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que dans uae petite étendue de la côte occidentale de France, entre la
llochelle et Quiberon. L'espèce étant annuelle, c'est un fait assez rare.
Le Linaria Candollei, Chav. (DC., P rodr . , X, p. 28/[), et le Linaria arenaria,
DC. {Prodr.^ X, p. 28/i), sont aussi des espèces annuelles propres
au littoral de la Bretagne.
Le Linaria tliymifolia, DC. {Prodr,, X, p. 281), est également une
espèce annuelle, confinée au littoral sud-ouest de la France.
Le Scroplmlaria pyrenaica, Benth. (Prodr,^ X, p. 306), n'est indique
que dans deux localités des Pyrénées, à Saint-Béat et aux Eaux-Bonnes,
Le Wulfenia carinthiaca, Jacq., n'est indiqué (Bentli., Prorfr., X,
p. /i55 ; Kocli, Syn,^ 2® édit., p. 612) que dans un seul point de la
vallée de Gail, dans la Carinthie supérieure.
Dans les pays où la végétation est plus variée qu'en Europe, les habitations
sont généralement plus petites, et il est probable que beaucoup d'espèces
sont bornées à une seule localité. Ce doit être le cas au Brésil, au
Pérou, au Cap, si l'on en juge par la diversité>des espèces dans des collections
venant de districts peu éloignés. M. Drège, par exemple, a parcouru la
colonie du Gap dans tous les sens; il en a rapporté plus de 7 0 0 0 espèces ;
et cependant, si l'on divise la région en 20 districts, il y a 58/100' ' ' des espèces
qui n'ont été trouvées que dans un seul des districts (a). Quelques
espèces sont tout à fait locales. Ainsi, plusieurs Erica n'ont été recueillies
que dans certaines fissures .de la montagne de la Table, quoique d'autres
localités montueuses du pays aient été souvent visitées (6). Les plantes
des montagnes de l'Australie, de Java, de Bornéo, doivent avoir une aire
fort limitée, comme si elles appartenaient à des îles beaucoup plus petites.
Il est impossible, dans l'état actuel de la science, de calculer, même
approximativement, le nombre des espèces qui ont une aire très restreinte,
disons par exemple la cent-millième partie de la surface des terres
( 6 8 lieues carrées) ; mais on peut estimer que ce nombre est au moins de
quelques centaines. En effet, Sans parler des espèces à très petite habitation
sur les continents, chacune des îles Canaries, chacune des îles Galapagos,
chacune des îles Sandwich, l'île de Madère, celle de Sainte-Hélène,
de Kerguelen, etc., fourniraient leur contingent de quelques espèces. Et
si l'on traçait un espace dix fois plus grand, mais encore très petit (la
10000® partie de la surface des terres), ce serait par quelques milliers
qu'il faudrait compter les espèces qui s'y trouvent confinées. Les aires fort
restreintes sont plus nombréuses que les aires très vastes. Il y a beaucoup
(a) Drège et E. Meyer, Ziozi Pflanzcn geo. Documente, Beigabe zu Flora, 1843,
V. ii, p. 8.
[b) Drège el E. Meyer, ibid.
DE l/AmE MOYENNE AnSOLUE DES ESPECES, 5 8 0
d'espèces qui, par leur rareté, sont exposées à disparaître de la scène du
monde; il n'y en a aucune, au contraire, parmi les Phanérogames, qui
occupe ou qui puisse même occuper la totalité de la surface terrestre du
globe, et nous avons vu que les espèces répandues sur la moitié seulement
de la surface terrestre sont dans une proportion tout à fait insignifiante.
Les extrêmes dans les deux sens ne se compensent pas; donc, la moyenne
absolue de l'aire des espèces est un espace plus restreint qu'on ne pourrait
le croire à friori. C'est, du reste, la question dont Je vais m'occuper
dans l'article qui suit.
ARTICLE XL
DE L'AIRE MOYENNE ABSOLUE DES ESPÈCES.
Nous avons vu comment on peut estimer, j e dirai même calculer avec
une certaine précision, l'aire relative des espèces groupées par familles ou
par classes. Il est moins aisé de calculer l'aire moyenne absolue.
Si toutes les espèces étaient distribuées dans des régions bien limitées,
comme des îles, et si elles occupaient la totalité de la surface des régions
où elles se trouvent, il suffirait de compter le nombre moyen de régions
par espèce. Mais, malheureusement, les habitations spécifiques ne coïncident
pas avec nos divisions par régions. La plupart d'entre elles empiètent
au delà des limites ou restent en deçà, de manière que leur étendue devrait
être calculée par des fractions de régions. Or, comment déterminer des
faits pareils? Il faudrait pouvoir employer des Monographies ou des Flores
très détaillées. On en possède pour un petit nombre de familles et de
pays, mais on en manque pour le plus grand nombre. Ainsi, dans l'état
actuel de la science, on ne peut envisager que des cas particuliers, qui
donnent de l'ensemble une idée vague. Voici quelques faits, en attendant
mieux.
La famille des Campanulacées est fortement représentée dans la région
méditerranéenne. En Î 8 3 0 (a), j e connaissais 118 espèces de celte région,
dont 83 ne se trouvaient dans aucune autre, et 35 seulement étaient
communes avec diverses régions voisines (70 et 30 sur 100 espèces). Pour
me faire une idée de leur répartition, j e divisai le pourtour de la mer Méditerranée
en six parties : Péninsule espagnole et îles lialéares; midi delà
France, Corse et Sardaigne; Dalmatie, Italie et Sicile; Grèce, Archipel et
Asie Mineure (littoral); Syrie; Afrique septentrionale (moins l'Égypte),
Ces deux dernières divisions étaient évidemment mal connues, relativement
(a) Monographie des CampanuJées, in-4,
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