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mi LIMITATION DES KSJ'ÉCEs;.
En Écosse et en Norwége, le froid ne peut jamais être assez rigoureux
pour nuire à un arbre qui supporte le climat de Saint-Pétersbourg et même
celui de Moscou. La cause de la non-extension de l'espèce, dans ï i portion
occidentale au moins de sa limite, doit donc être le défaut de chaleur pendant
la durée de la végétation; mais à l'extrémité orientale c'est peut-être
le froid qui devient trop rigoureux. En effet, l'espèce manque (ou paraît
manquer) à Casan et aux villes de Sibérie, quoique la chaleur de l'été et la
somme de chaleur dans la saison de la végétation y soient plus grandes
qu a Saint
où Tespèce résiste. Ce fait ne paraît pouvoir s'expliquer^
que de deux manières : ou par les minima très froids de l'hiver
dans la Russie orientale, ou par l'action de Thomme qui aurait manqué
pour introduire et protéger suffisamment l'espèce; mais cette dernière hypothèse
est improbable. D'ailleurs, nous devons nous attacher surtout à la
limite du Frêne , à titre de plante spontanée. Son absence dans la Russie
orientale, au delà de Tambow et de Pensa, fait présumer qu'une moyenne
de janvier de - 11° à — 12% indice de minima extrêmes, l'empêche de
vivre, car ce n'est pas la chaleur de l'été qui lui manque dans cette
région.
Les moyennes de saisons n'expliquent pas la limite. Celle qui en approche
le plus est la moyenne d'été ; mais on voit par Sôndmôr, comparé à Moscou
et même à Saint-Pétersbourg, qu'elle ne suffit pas. La température
plus douce du printemps et de l'automne, à Sôndmôr, compense la faiblesse
de la chaleur en été, de sorte que l'espèce peut y vivre, quoique dans lo
Russie occidentale elle s'arrête sur une ligne où l'été est plus chaud.
La méthode des moyennes étant mauvaise dans ce cas, comme dans
les autres , il faut essayer de celle des sommes de chaleur au-dessus d'un
certain degré.
Je laisse un moment de côté la Russie centrale et septentrionale d'où
l'espèce paraît exclue par les froids rigoureux de l'hiver, et je porte mon
attention sur la partie occidentale de la limite.
Voici les sommes à partir de divers degrés du thermomètre :
VILLES ou PAYS. LAT.
DURÉE
BU SOMMES A PARTIR DE
PLUS LONG —
JOUR. 6« 7" 8"
Comlé de Moray , Ecosse. . .
SondmÔr, Norwege. ,
Abo , Finlande. . .
Saint-Pétersbourg; . .
57 "i/2
62 4/2
60 d/2
GO
il'''Sj/b
19 d/2
18 3/4
18 d/2
244-8
1980
2184
4958
2347
4895
2124
4894
229G
4845
2054
4815
2417
1598
1971
4 736
LIMITES POLAIRES DES ESPÈCES SPONTANÉES. 'J85
L'hypothèse qui cadre le mieux avec les faits est de considérer comme
utile toute température de 5° ou plus. En Écosse, il faut à l'espèce environ
à partir de ce minimum, le plus long jour étant de 17 heures 3/4 et
le ciel brumeux. En Norwége, avec 19 heures 1/2 du plus long jour et un
ciel moins couvert, 1980° degrés suffisent; à Abo, avec des jours moins
longs, 2180°; à Saint-Pétersbourg, le chiffre 1958 est un peu faible, eu
égard à la durée des jours , mais la limite est à Saint-Pétersbourg même,
et la différence des chiffres tient peut-être à une position moins abritée
que celle des côtes de Finlande. On peut juger du chiffre à Falun d'après
celui de Stockholm (2331''), situé au sud-est.
Quant à la Russie centrale et orientale, on peut voir, p. 65 et 68, des
sommes au-dessus de 5% assez élevées, à Moscou et Tambow, villes au sudouest
de la limite, mais très voisines. Les chiffres sont257/ i et 2678. Les
plus longs jours n'ont plus que 16 heures 3/4 et 17 heures 1/4; mais le
ciel est pur et le soleil ardent. Il semble que l'espèce pourrait aller plus
loin, par exemple jusqu'à Casan (2295o sur 5«, avec 17 heures 1/4 des
plus longs jours, et même au delà. Si donc elle s'arrête entre Tambow et
Casan, il faut l'attribuer aux minima excessifs de l'hiver, comme je l'avais
supposé il y a un instant.
Ainsi, tout concourt à établir ces deux lois, exprimant les conditions
propres à l'espèce :
1° Une moyenne de janvier qui ne soit pas plus froide que—11^ à~12",
ou, plus exactement, des minima absolus annuels qui ne soient pas plus
rigoureux que ceux de Tambow et Moscou, dont ces moyennes de janvier
donnent à peu près la mesure ;
2° Une somme de chaleur, à partir de 5% qui soit au moins de 2450^
dans le nord de l'Ecosse, de 1960° près de Pétersbourg, et intermédiaire
dans la région intermédiaire, l'action du soleil formant un complément
variable selon la durée des jours et la nébulosité.
ZS, Coronilla Emerus, L. Yoy. p. 157, et pl. Il, fig. 13.
Cet arbrisseau fleurit dans le centre de la France, de mai à juillet (Boreau,
FL centr.) \ en Bourgogne, en mai et en juin (Lorey et Duret, F/.,
V. I), à Bâle de mai à juillet (Hagenb., Fl, BasiL).
Voici les températures moyennes sur la limite et au delà :
• H
11
I
1 4
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