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1 9 0 DÉLIMITATION DES ESPÈCES.
d supporte un peu plus d'humidité, et peut vivre jusqu'à hO ou 50 lieues
plus au nord-ouest, en Russie, et jusqu'aux frontières de la Hongrie et do
l'Autriche.
3 0 . AÏ>ïcs pcctiiiafa, DC,; rinui!« Pîcca, li.—Voy, p. 158, et pl. II, 15.
Sapin; Weiss Tanne (allem.); Silver fir (angl.).
Cet arbre ne se trouve plus guère hors des régions montueuses de lu
France, delà Suisse et de l'Allemagne. A-t-il été détruit dans les plaines?
N'a-t-il jamais existé dans quelques-unes? Les individus qu'il présente çà
et là hors des montagnes n'ont-ils pas été plantés dans certains cas? Ce
sont autant de questions devenues dans la plupart des cas insolubles.
Le point le plus septentrional où il se trouve au bas des montagnes, c'est
la Silésie. Breslau n'estqu'à iàO mètres d'élévation absolue. On cite encore
l'espèce autour de Dresde, qui n'est qu'à 121 mètres. Comparons ces localités
avec d'autres au nord et à l'ouest de la limite (a).
TEMPÉRATURES MOYENNES.
VILLES. — " —
— ^ ^
•Mois
Année. Hiver. le plus Print. Été. Aut.
Mars
froid.
a nov.
i" Près de la Umile , cu deçii.
Breslau
o
8,1
n
—1,0
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—1,5
0
7 , 2 1
Cl
8,4 4 0^,0
Dresde — 0,-4 —2,0 8,4 17,2 8,4 H , 3
Au nord de la Umile.
Berlin. . . . . . . . . . 8,0 - 0 , 8 —2,4 8,0 17,3 8,8 11,4
7,2 - 1 , 4 —1,9 5,4 40,7 8,3 10,1
Dantzig- 7.0 - 2 , 6 . 6,7 16,4 8,4 40,5
Varsovie . ^ 7,5 — 2,5 —4,0 7,0 17,5 8,0 10,8
Liigan (h) 7,0 - 8 , 5 - 8 , 9 0,3 22,4 9 , 3 42,7
Syiiifcropol (259"' élév.) 0,7 0,5 - 0 , 3 10,0 49,0 8,0 12,7
3 M l'ouest de la limite.
Bruxelles 10,2 2 , 5 d,2 10,4 18,2 10,2 12,8
Londres G 3,1 3,0 9,0 10,4 10,0 11,8
Edimbourg' 8,0 3,0 2,9 7,0 14,4 8,9 10,3
13,9 6,1 5,0 13,4 21,7 14,4 40,5
î
D'après ces chiffres, il est impossible de comprendre pourquoi l'Abies
pectinata ne se répand pas au nord de la Silésie et de la Saxe. Les temperatures
y sont presque identiques, d'après Berlin et "Varsovie, comparées à
Breslau et Dresde. L'hiver y semble un peu plus froid; mais pour peu qu'on
(а) Les chiffres sont tirés du résumé de Malilmann, dans Martinss Météor.-, p. l86
et 1?9.
(б) ObsGrvatioiidc lB38àl84I, daiis Bove, Ueh. die nicht period, Vercinder.^lU^p. 91'
LIMITES POLAIRES DES ESPECES SPONTANEES. d 9 i
s'élève sur les montagnes de Silésie et de Saxe, où vit le Sapin, on trouvera
1 ou de froid de plus qu'à Breslau et à Dresde (a). ïi est donc probable,
ou que l'espèce existait jadis dans ces plaines et en a été expulsée
par l'action de l'homme, ou que les vents impétueux et la submersion annuelle
du terrain lors de la fonte des neiges, qui s'opposent à la végétation
des arbres dans les terrains plats, surtout à celle des espèces sociales
comme le Sapin, ont empêché son extension du côté de la mer Baltique
et de la Pologne. Plus au nord, il est possible qu'une autre cause vienne
s'ajouter et exclue l'espèce même des terrains en pente: c'est le froid excessif
des hivers.
Dans le midi de la Russie, en Crimée surtout, ce serait plutôt la sécheresse
des étés. Dans les steppes, tout est réuni pour exclure : sécheresse
en été, inondation au printemps, froid rigoureux en hiver, rafales violentes
de vent du nord.
A l'ouest de l'Europe, les conditions sont tout autres. Le froid n'est
jamais rigoureux. L'humidité est peut-être trop forte; cependant, il y a des
terrains en pente, et d'ailleurs, les sapins cultivés en Angleterre végètent
parfaitement bien etmûrissentleurs graines (Loudon, Arbor.p. 2332).
Les moyennes de température de la Grande-Bretagne indiqueraient aussi
qu'une chaleur de 17% dans les trois mois d'été, serait nécessaire pour
l'espèce. La même cause d'exclusion se trouverait dans la péninsule Scandinave,
le Danemark, et sur le littoral de la Baltique, même en Mecklembourg,
car la chaleur estivale de ces paysreste inférieure à 17^'.Des calculs
sur les sommes de chaleur au-dessus de tel ou tel degré conduiraient au
même résultat. Ne nous hâtons cependant pas de conclure, car en Hollande,
enBelgique, dans tout l'ouest de la France, la moyenne estivale dépasse 17^;
les sommes sont aussi plus fortes ; et l'espèce n'existe pas. Le froid n'y est
pas trop vif en hiver, pour un arbre qui supporte le climat de la Silésie. L'humidité
n^y manque pas. I\ semble que l'Abies pectinata pourrait y vivre.
Peut-être a-t-il existé jadis dans ces régions, avant que la culture s'y fût
répandue? Peut-être aussi des conditions secondaires, plus délicates, dont
les tableaux météorologiques ne donnent pas la mesure, comme l'humidité
du sol, excluent-elles l'espèce des pays de plaine.
Quand au sud-ouest de la France, je soupçonne que la chaleur des étés
est trop forte, et surtout la sécheresse trop grande. Dans cette direction, le
Sapin ne se retrouve plus que sur les pentes des Pyrénées, li semble ici
que la limite méridionale se rapproche beaucoup delà limite septentrionale.
(a) Voy. plus loin ce qui concerne les limites de l'espèce en altitude. L'espèce ;suppdrte
èiu' les montaglies des moyennes de Janvier de à —
tpi
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