n
ill >"'"11
me . . .
0 KVl^ETS J)l-: J.A TEMrKltATUtMi: ET DK LA LUMlKUh: ^LJU hES VKGKTAUX,
liivor. Cela paraîl vrai des iiioycMuics, mais on sait ¡)ar les observations
iailes à Genève que, dajis les très grands froids, la diilerence entre un
llienuoniètre ju'ès du lorrain et nn autre à une certaiiie élévation es
très considérable. Ainsi, le 2 0 janvier 1 8 3 8 , à (ienève, il y avait 8° de
dilléreuce pour 5 0 pieds, le tliernioniôtre supérieur étant le moins froid.
]l serait intéressant d'avoir des séries de ce genre observées au moyen do
lliermométrographes, aiiu do connaître les maxima et minima extrêmes
pour cluupjc mois. Les observations do Bruxelles no sont pas complètes
à ce sujet.
Dans les pays continentaux, les dilTérences tenant à la iiauteur de l'instrument
doivent être ])lus grandes (pie dans les pays maritimes, parco
(pi'ils ont une température plus variable et un ciel plus clair.
Ces réllexions montrent (pie la température reçue par un arbre n'est
pas la même <pie celle reçue par un arbuste, et surtout par une plante lierbacco
à côté de ce môme arbre, et que peu de plantes reçoivent exactement
la température ipii est indiquée par un thermomètre observé, selon l'usage,
à /i pieds environ au-dessus du sol. Toutefois l'étude de la tenq)éralure,
dans ses rapports avec la végétation, ne peut pas être altérée sensiblement
par cette cause d'erreur. La (aille d'une même espèce étant partout la
même, s'il y a une correction î\ faire par ce motif aux cliillres de températm^
e, il est probable ([u'eile ne diffère pas beaucoup d'un pays à l'autre. Du
moins nous pouvons partir de cette liypotlièse sans faire une erreur appréciable,
ou digne d'attention. Il est sans doute fâcheux d'être dans l'incertitude
au sujet de l'étendue possible do cette erreur; mais, dans l'état actuel
de la science, oji ]ie peut procéder autrement.
A I I T I C L J Î !iL
T E M P É K A T U I V E DU SOL.
La tem|)érature du terrain où les racines puisent la sévo n'est-elle pas
la plus importante à connaître pour les végétaux, ou du moins ne faut-il
pas en tenir compte dans le calcul dos moyennes thermométriques? Telle
est une seconde question à examiner.
Plusieurs faits, soit d'observation, soit d'expérience, montrent que la
chaleur agit d'une manière locale sur cha(pie partie des végétaux, beaucoup
plus que i)ar transmission d'organe à organe. On peut en donner des
preuves pour la foliaison, la floraison, la maturation des fruits. Ainsi,
lorsipi'une branche est introduite au printemps (huis une serre chaude, le
TEMl'KllATUUK DU S()l>. 7
reste de rari)re demeurant exposé au froid, cette brandie ouvre ses bourgeons
avant les aulres (a). Si une ou phisioiu's branches d'un arbre sont
abritées par un nuir, les autres étant exposées à l'air libi'o, on voit dans
l;i ¡)ariie abrilée les feuilles |)ousser plus vite au printem])s et les Hours
s'ouvrir plus (ot(/>). En plaçant des clocJies sin^ des melons, on avance la
maturité, tpu)i(iuo la majeure partie de la })lante et dos racines soit souvent
en dehors de hi cloche. Dans les pays du Nord, où la végétation se développe
vite au prinlenq)s, la terre est encore froide pondant (|uo l'élévation
rai)ide de la température dans l'air amène la foliaison et la floraison.
La tenipéralure tlu sol n'est donc i)as la cause déterminante et principale
des ])hénomènos.
Elle a cependant un eflet ([u'ou ne peut nier. Eljo tempère les extrêmes
de chaud et de froi(L Le sol, pendant les grandes chaleurs, est i)lus frais
(pioTair; j)e]ulant les grands froids il est plus chaud. Or la séve monte
avec la tem[)érature de la /one où se Irouvent les extrémités des racines,
rius le climat d'un j)ays est varia])lo ou excessif, |)lus cette action modératrice
est iinportanto. S'il s'agit d'organes l'approchés dos racines, d'organes
où la séve se porte avec rapidité et a])ondancc, d'organes peu cojulucteurs du
calori([ue, l'elTet de la températiu'O du sol se fera sentir plus fortement sur
eux. Ainsi la température du centre de la noix de coco est probablement
])eu diiiércid.e de celle du terrain où se trouvent les racines, à cause de la
bourre qui est un très mauvais conducteur, tandis que les jeunes pousses
et les lleurs des arbres sont inllueucées essentiellenieut par la tenq)érature
de l'air environnant. Les plantes à racines profondes résisteront mieux aux
extrêmes ([ue celles à racines superhciellos, puisque la température du sol
varie d'autant moins (pie Ton descend plus profondément (c).
Les physiciens ont fait îles recherches intéressantes sur la température
du sol à dillérentes ])rofondcurs. Toutefois il est inutile, pour le but dont
nous nous occupons, de considérer les couches inférieures à i mètre
(environ 3 pieds) au-dessous de la surface, car la plupart dos plantes ont
leurs extrémités de racines à une profondeur moindre. Celles (pii pénètrent
à 1 mètre et au delà sont des exceptions propres à certains terrains très
légers. Los arbres eux-mêmes ont ])eaucoup plus de ramifications extrêmes
de racines près de la surface, qu'à une profondeur voisine d'un mètre. 11 y
a donc de l'intérêt pour nous à savoir comment la température varie dans
la couche superiicielle, tandis que nous pouvons laisser aux physiciens
(a) J'ai (;f.(î trmoin d'une cxpérioricc <lc ce {<enro faiio par mon père.
(b) Je l'ai constaté clairenient sur des nian'onnicrs aux environs de Genève.
(c) \oyex, jionr les i'aiti, de ce genre, la Physiologie végétale, par Aug. Vy, de Candulle,
voJ. lil, p. 1108.