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^ ^ ^ DÉLIMITATION DES ESPÈCES.
les latitudes où la durée de la neige rend la présence du soleil sur l'horizon
inutile aux plantes. A l'île Melville, par exemple, sous 7/1° /|5', il est déjà
indifférent que la lumière dure trois mois ou quatre mois. Le maximimi
d'effet par la combinaison de la longueur des jours et de la durée des
neiges, doit se trouver, sur chaque continent, selon les circonstances, entre
66 et 75 degrés latitude. De môme, sur les hautes montagnes, il y a un
pomt variable, où la durée de la neige compense pour les végétaux l'accroissement
des effets du soleil déterminé par la raréfaction de l'air.
Lorsqu'une espèce présente des limites sous différentes latitudes, et que
ces limites tiennent à la somme de chaleur, on trouve le maximum de température
à l'ombre, sous ces degrés défavorables, de 55 à 58 degrés de latitude
et dans la plaine, précisément parce que, soit au nord, soit au midi,
soit sur les montagnes, la chaleur directe du soleil et ses effets chimique^
ajoutent à la température ce qui lui manque. Lorsque les limites tombent
sur les latitudes de 58 à 60 ou 62», elles sont influencées par des causes
opposées, qui luttent, pour ainsi dire, entre elles avec vigueur, et qui
agissent peut-être sur chaque espèce d'une manière particulière. Les jours
s'allongent rapidement; mais la température à l'ombre diminue, et dans
l'impulsion reçue par une espèce, nous ignorons la part qu'il faut attribuer
chacun de ces deux agents. Il est possible qu'une espèce s'accommode
mieux qu'une autre d'une compensation donnée par la lumière à mi défaul
de température. De là, peut-être, des anomalies apparentes dans les limites
d'espèces, par exemple en Angleterre et en Silésie, dans la plaine du nord
de l'Allemagne et sur les Alpes, etc. Dans l'action directe du soleil ellemême,
nous ne savons ce qu'il faut attribuer aux rayons chimiques et aux
rayons calorifiques. Je crois les premiers bien plus importants; mais nous
ignorons, par exemple, si les végétaux peuvent décomposer du gaz acide
carbonique sous l'influence de ces rayons chimiques pendant unniois,deux
mois, trois mois, sans aucune interruption. On ne sait pas bien encore s'ils
sont interceptés par l'atmosphère dans différentes conditions de climat,
de la même manière, je veux dire dans la même proportion que les rayons
calorifiques. La pratique des daguerréotypes fait présumer des diversités,
dont les causes sont en partie inconnues. Ainsi, tout en signalant, par des
chiffres, les analogies entre les climats de l'extrême nord et ceux des
hautes montagnes de la zone tempérée, je n'oserais pas considérer les faits,
encore peu nombreux, comme une mesure des causes, en particulier si
l'on prétend distinguer les effets chimiques des effets calorifiques du soleil.
L'étude des espèces cultivées nous fournira bientôt quelques exemples à
l'appui des opinions qui précèdent. Je reviendrai donc sur le mêmesujel, à
leur occasion, vers la fin du chapitre.
LIMITES INFÉRIEURES D'ESPÈCES SPONTANÉES, 31 5
ARTICLE Y.
LIMITES INFÉRIEURES D'ESPÈCES SPONTANÉES,
t . EXPOSITION DKTAIL[,KE DES LIMITES INFÉRIEURES PIÎ QUELQUES ESPÈCES,
1. Saxlfrag;a opiiosltilolla, L.
Cette espèce se trouve au bord de la mer dans le comté de Sutherland, tout au
nord de fÊcosse, dans le nord du comtéd'Aberdeen (Wats., Cyb., I, p. il 1), et
lïiôme sous le 57" degré de latitude dans l'Écosse occidentale(Wats., ibid.), mais
dans les monts Grampiens, elle commence à 9ü0 p. (288"'), quelquefois seulement
à 1000 ou '1200 p. (366'"), selon M. Watson {Lond. Journ. Bol., 1 842,
p. 231). Ou la trouve sur les collines du Yorkshire (a), qui sont probablement
fort basses,
On la trouve au bord do la mer, jusqu'au Loiibden, en Norwége, sous le 67" degré
1/2 (Martins, Voy. Scandin., p. 51) : mais elle est rare sur les sommités de
la Silésie (Wimm.,'F/. Schlefs., I,p. 92), lesquelles se trouvent entre 4 et 5000 p.
(1299°'à 1 624'").
Elle commence dans les montsCarpathes, à 5800 p. (1 88 4"'), d'après ¡VI. Wahlenberg
[Carp., p. 118).
Selon le môme auteur [Heh\, p. 79 et tabl.), elle descend rarement au-dessous
de 4500 p. (1 462'") dans les Alpes centrales et septentrionales de la Suisse.
Hegetschweiler {Fl. Schiv., p. 301 ) admet 5000 p. (1624""), comme Hmite habituelle.
Près de Genève, nous voyons le Saxífraga oppositifolia au sommet du Jura
(Reculet, 1720'"), mais seulement du côté nord-ouest.
Sur le mont Ventoux (Martins, Ann. sc. nal., sér., v. X, p. 243), elle descend
jusqu'à 1600'", selon M. Tlequien;du côté du nord jusqu'à 1700'", selon
M. Ch. Martins.
Dans les Pyrénées, la limite inférieure est à 1600'", selon de Candolle [Mém.
Armeil, p. 709); sur le Canigou, versant occidental, à 2650'", selonM. Massot,
[Compt. rend. Acad. scA^ar., 1 843, 2'= sem., p. 749).
M. Willkomm (F/oiTt, 1852, p. 709) n'indique pas même l'espèce dans le
nord et le centre de la péninsule.
M. Boissier (l'oy, bot.Esp.)Yai trouvée sur les montagnes de Grenade, entre
9000 p. (2923"') et 1 0000 p. (3248°^.
Dans les Alpes italiennes, du côté de Venise, M. Fuchs (extr. dans Griseb.,,
Herichl Pjlrin:-. Geogr., 1 844, p. 1 6) fixe la hmite inférieure à 8000 p. (2599'").
L'espèce existe dans les Apennins, sans que la limite inférieure soit connue ; elle
manque à la Sicile (Guss., Syn.) et aux montagnes de la Turquie d'Europe (Griseb.,
Spidl. Fl.liumel.).
Ainsi, en résumé :
(a) Miss Thwining', ilans Hep. hrit. assoc. for 1847, p. 88. L'élévation n'est pas
iiuliquéo.
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