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DÉLIMITATION DES ESPÈCES.
du printemps et de l'automne devrait compenser, si l'espèce demandait
seulement une certaine dose de chaleur totale.
Entre la mer Baltique et Casan, ce n'est peut-être plus l'humidité qui
arrête l'espèce, mais il est difficile de dire où l'action de la température commence
à agir toute seule. En comparant les moyennes de mars à novembre,
à Koenigsberg et à Wilna, puis à Moscou et à Casan, on est tenté de dire que
9%3 sont le chiffre exigé par l'espèce; cependant pour toutes ces localités,
les moyennes des mois de mars et de novembre étant inférieures à 1%
il est clair que la période de mars à novembre ne doit pas être envisagée
dans son entier. Si l'on considère les périodes d'avril à octobre et de mai
à septembre, les moyennes sont ordinairement plus élevées dans les localités
de Moscou à Casan, hors de la limite, que dans celle de Koenigsberg,
située sur la limite. Ainsi toutes ces considérations fondées sur les moyennes
sont incertaines.
La méthode des sommes au-dessus d'un degré déterminé est plus logique,
et conduit à de meilleurs résultats dans le cas actuel. Je citerai les chiffres
pour la portion de la limite où la température agit seule, c'est-à-dire en
Rnssie. Les sommes de 6° ou plus m'ont paru convenir le mieux.
r En deçà de la limile. sommes de 6o o., ph,s.
Berlin (très en deçà) 3136"
Oral, au sud de Moscou ' 2667
;; 2639
2 ° Surla limile, ou très près.
Koenigsberg {a)
2570
Milieu entre Orel et Moscou 2595
3° Hors de la limile.
2524.
2251
Si la température agissait seule, on trouverait encore l'espèce à Copen-
Iiague (2711» sur 6") et à Hambourg, mais d'autres exemples nous ont
prouvé que l'humidité excessive exclut souvent de cette région les espèces
qui manquent à la Bretagne et aux îles Britanniques. En admettant qu'il
faut à l'espèce 2500° à partir de 6°, on sera bien près de la vérité.
13. HeUeJiorus foetîdus, î.. — Voy. p, 120, et pl. I, fig. 8.
Cette plante singulière fleurit dans le mois de mars et d'avril, en Angleterre
(Smith, Engl. Fi.,v. Ili); en avril et mai près d'Iéna (Dietr., FL); en
février, mars et avril dans le nord de l'Italie (Poil., FL Ver., II, p.' 215); en
(h) Les rliiiTres fie Moscoi, parni^senl soiiveni irop foris. Voy, p.
LIMITES POLÂIKKS DES ESPECES SPONTANEES. 133
janvier à Naples (Ten., F?. , IV). D'après cela il est difficile de savoir les conditions
de température qui lui sont nécessaires. Je vais comparer, dans ce
but, les diverses époques de l'année sur la limite de l'habitation et en
dehors. Comme la végétation de l'espèce est en quelque sorte suspendue
après la maturation, pendant l'été, du moins sur le continent, je commencerai
Fénumération des mois avec celui de septembre, et pour abréger^
j'indiquerai les trois mois d'été collectivement.
TEMPÉRATURES MOYENNES.
VILLES. r Eté. •
Sept. Oct. Nov. Dec. Janv. Fó"vr. Mars. Avr. Mai. (Juin à Aunee |
août.)
Sur la limite ou un peu
en dedans. !
o o 0 O o 0 o o o o o 1
Manchester [a] 13,1 9,3 5,3 2,7 2,1 3,6 4,8 7,9 11,1 14,81 8,70
" Bruxelles (h) 15,1 11,0 0,5 4,1 1,8 4,1 6,0 8,5 13,9 17,80 10,36
13,7 9,3 4,1 - 2 , 5 0,2 3,9 8,2 12,5 18,69 8,2S
Fulda (a) 15,0 7,9 3,7 - 2 , 6 - 3 , 5 2,8 9,1 12,5 18,69 8,28
Wnrzbourg- (a) 16,7 10,8 3,6 0,7 0,4 1,1 4,9 11,0 16,4 20,04 10,41
Innsbriich (c) 14.8 0,3 3,0 —1,0 - 2 , 7 1,4 4,6 9,5 16,4 18,06 9,25
" Milan (fi) 17,1 12,1 6,3 2,8 0,3 2,6 7,0 11,1 16,1 21,53 11,60
Bologne (e) 20,7 15,3 8,8 4,0 2,1 4,5 9,2 14,0 19,1 24,64 14,35
Hors de la limite,
à l'est.
La Haie (a) 16,5 12,2 0,6 i , 5 1,5 4,4 7,2 10,6 14,0 18,63 11,13
Dresden ( f ) 14,6 10,0 3,8 0,9 - 1 , 6 0,7 4,4 9,8 14,6 18,89 9,46
Nuremberg (c) 12,8 8,1 2,9 0,3 —3,3 0,6 4,5 8,1 14,0 17,97 . 8,19
Munich (a) . . . 9,2 3,0 - 1 , 0 - 1 , 0 - 1 , 6 —0,7 3,6 9,0 '14,3 18,25 8,80
Venise (e) 19,0 13,7 7,0 4 , 4 1,8 3,9 7,9 12,6 17,4 -22,82 13,07
Un premier coup d'oeil sur ce tableau, combiné avec la ligne 8 de la
carte n® 2, montre certaines conditions ou dispositions de l'espèce. Du côté
de l'ouest, la limite laisse en dehors les parties les plus humides des îles
Britanniques. Evidemment l'extrême humidité est nuisible à la plante, car
les moyennes d'une température favorable durent longtemps en Ecosse, en
Irlande, et dans le pays de Galles. La sécheresse ne s'y manifeste pas en
été, les froids rigoureux manquent en hiver, de sorte que l'espèce pourrait
prolonger son existence toute l'année et trouver ainsi une chaleur très
suffisante, si l'humidité ne faisait obstacle. On dit qu'elle est peut-
(а) Kâmtz, Lehrh. der Meleor., II, tableaux.
(б) Qiietelet, Clim, Belg.y I, p. 34, pour dix années, en prenant une décimale seulement.
(c) Schmoger, dmiiNalurh. Topogr. Begenshurg, p. 211, par Fûrnrohr,
(d) Observations de 1835 à 1843, dans> Noliz, nat. sitl, Lomb., 1, p. 94.
(e) Schouw, Clim: de ritalie, part. II, p. 82, 158.
i f ) Dove, Ueb. die nichtperiod, Aender,,!, p. 36 ; observations de 1828 à 1837.
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