
 
        
         
		li'  
 lu  f  
 , r  
 218  DÉLWIITATION  DES  ESPÈCES.  
 VIIXES.  ANNEES  
 D'OBSElíV.  
 1° En  dedans  de  la  limite  
 Toulouse  
 Paris  '  ]  '  
 Strasbourg  
 Ralisbonne  
 2» Dans  la  limite,  mais  
 l'espèce  manque.  
 Dijon  
 3°  Hors  de  la  limite.  
 Montpellier  
 Genève  
 Berno  
 Stuttgard  !  .  '  
 Munich  
 Bude  
 AVRIL.  MAI.  JUIN.  JUILL.  AOUT.  SEPT.  OCT.  
 ?  
 83  
 i  s  
 40  
 26  
 17  
 8  
 dO  
 10  
 10  
 JOURS  DE  I'LÜIE  (a).  
 0,0  
 12,8  
 12,2  
 7,3  
 6,0  
 8,0  
 7.7  
 10,2  
 10,8  
 12,1  
 9.8  
 9,0  9,9  7,6  0,5  7,6  
 d3,8  14,3  10,5  11,9  
 13,2  13,4  13,7  12,2  
 8,5  10,8  13,5  12,1  8,8  
 48,0  11,0  14,0  9,0  9,0  
 8,0  5,5  4,0  4,6  6,5  
 10,5  8,3  9,7  7,7  8,7  
 15,4  16,4  10,4  15,2  9,2  
 12,0  12,8  10,4  11,8  10,6  
 11,1  •  14,3  14,7  11,9  10,3  
 8,9  10,1  8,5  7,8  7,7  
 10,8  
 12,7  
 12,0  
 9,8  
 1,0  
 7.5  
 0,8  
 17,8  
 8.6  
 10,8  
 9,4  
 Dans  toutes  les villes  de  ce  tableau  les mois  d'hiver  ont  une  température  
 inférieure  à  6°,  ce  qui  empêche  ou  empêcherait  l'espèce  d'y  germer  pendant  
 cette  saison.  Peut-être  les  graines  germent-elles  quelquefois  en  
 automne,  et  leur vie  est-elle  suspendue  en  hiver?  L'observation  ne  l'a  pas  
 enseigné,  mais  les  températures  et  l'humidité  de l'automne  peuvent  le faire  
 présumer.  Après  ces  premières  époques  de  la  végétation  de  l'espèce,  il  
 survient  dans  l'est  et  le sud-est  de  l'Europe  une  sécheresse  plus  ou  moins  
 intense,  plus  ou  moins  hâtive,  qui  souvent  détermine  la mort  de  la  plante.  
 La  sécheresse,  augmentée  par  la  chaleur,  et  le  froid,  bornent  donc  la  
 période  de  végétation.  S'il  ne  reste  pas  un  nombre  de  mois  suffisant,  et  
 pendant  ces  mois  une  chaleur  suffisante pour  produire  le  chiiïre  de  2200°  
 nécessaire  à  la  plante,  elle  ne  peut  pas  exister  dans  un  pays.  Voilà  ce  
 qu'indique  le  raisonnement  et  aussi  une  appréciation  générale  de la  limite  
 vers  l'est.  Nous  savons,  en  eff'et,  que  plus  on  s'interne  dans  cette  direction, 
   en  Europe,  plus  les  étés  sont  chauds  et  secs.  On  sait  aussi  que  la  
 vallée  du  Rhône,  près  de  la  mer,  et  en  remontant  jusqu'à  Genève,  est  
 exposée  à de fortes sécheresses  pendant l'été.  Reste à voir jusqu'à  quel  point  
 les  chiffres confirment  et  précisent  ces  règles  générales  un  peu  vagues.  
 A  Montpellier,  et  surtout  à  Rude,  la  sécheresse  paraît  trop  forte  pour  
 l'espèce,  même  dès  le  printemps.  Les  chiffres  hyétométriques  y  sont  très  
 faibles. On comprend  donc  fort  bien  l'exclusion  du  sud-est  de la  France  et  
 de la  Hongrie.  
 (a)  De  Gasparin,  Cours  d'agric.,  II,  p.  282  ;  2'  éd.,  p.  293.  
 LIMITES  ÉQUATORIALÈS  DES  ESPÈCES  SPONTANÉES.  21 9  
 A Genève,  huit  à neuf jours  de  pluie  pendant  les  mois  d'été  ne  suffisent  
 pas pour  arroser  abondamment  le  terrain,  car  la  moyenne  thermométrique  
 des trois mois  d'été  étant  de  18",  l'évaporation  est  forte.  Communément,  
 la plupart  des  fossés  et  des  mares  se  dessèchent,  quoique  la  quantité  de  
 pluie  soit  encore  de  60  à  80  millimètres  par  mois.  La  température  supérieure  
 à  6°  en  automne  et  au  printemps  ne  dure  guère  que  trois  mois  
 (octobre,  avril,  mai).  En  supposant  que  la  vie de  l'espèce  pût  s'étendre  en  
 juin,  le  terrain  étant  encore  humide  dans  ce mois,  ce  serait  quatre mois  en  
 tout;  mais,  dans  ce  laps  de  temps,  la  température  multipliée  par  le  nombre  
 de  jours  ne  donnerait  que  l/i92",  ce  qui  s'éloigne  encore  beaucoup  
 de 2200o,  chiffre nécessaire  pour  l'espèce.  A Dijon,  la  plupart  des mois  de  
 l'été  sont  plus  secs  qu'à  Genève,  il  n'est  donc  pas  étonnant  que  l'espèce  
 manque.  Si  le  territoire  de  Dijon  forme une  lacune  en  dedans  de  la  limite,  
 c'est qu'en  se  rapprochant  des  montagnes  de la  Côte-d'Or,  du  Jura  (Rourg)  
 ou des  Vosges,  les  pluies  sont  plus  abondantes.  En  Wurtemberg  et dans  le  
 midi de  la  Ravière,  les  conditions  de  sécheresse  en  été,  et  de  froid  au  printemps  
 ,  sont  à peu  près  les mêmes  qu'à  Genève,  et  excluent  également  l'espèce. 
  A Vienne  et  à  Rude  la  sécheresse  de  l'été  est  encore  plus  prononcée.  
 Dans  la  vallée  du  Rhin,  entre  Mayence  et  Râle, les pluies d'été  sont  un  peu  
 plus abondantes  et plus  fréquentes,  comme  on peut  en juger  par  Strasbourg,  
 ce qui  permet  à  l'espèce  de  végéter.  Elle  croît  à Ratisbonne,  et manque  au  
 midi de  la Ravière,  ce dont  les  chiffres d'Augsbourg  et de Munich ne  rendent  
 pas  compte  (a).  L'humidité  paraît  un  peu  plus  grande  dans  ces  deux villes  
 qu'à  Ratisbonne,  mais  la  chaleur  de  l'été  y  est  légèrement  plus  forte  
 (18'',25  à  Munich,  170,95  à  Ralisbonne,  d'après  Schmôger,  Topogr.  
 Regejisb.).  L'espèce  reparaît  plus  au  midi,  à  Salzbourg,  pays  montueux.  
 Évidemment  toute  cette  région  est  sur  la  limite,  et  il  est difficile de  préciser  
 les  conditions,  parce  que  des  circonstances  locales  se  joignent  aux  causes  
 générales,  
 La  Suisse  centrale  est  aussi  très  près  d'off"rir les  conditions  nécessaires  
 à l'espèce.  Les  pluies  d'été  y sont  plus  abondantes  qu'à  Genève  et  à  Stuttgard, 
   où  manque  l'espèce,  plus  même  que  dans  diverses  localités  où  elle  
 existe.  D'un  autre  côté,  le  nombre  des  jours  de  pluie  n'y  est  pas  aussi  
 grand,  à  proportion,  et l'élévation  du  sol  au-dessus  de la mer,  ainsi  que  les  
 pentes  ordinaires  au  terrain  en  Suisse,  y  favorisent  l'évaporation  et  l'écoulement  
 des  eaux.  Pour  peu  que  la  sécheresse  se  fasse sentir  en  été,  comme  
 le  printemps  est  froid,  il manque  de la chaleur  totale nécessaire.  J'ajouterai  
 (a)  Malheureusement  les  tableaux  que  j'ai  consultés  ne  donnent  pas  la  quantité  de  pluie  
 à  Munich.  Elle  doit  être  analogue  à  celle  d'Augsbourg'.  
 if«-«.» - /» 4 4 ii  
 n  
 :  -Î  
 fcj.t  — - 
 1  
 TM  
 S'  
 ^  •  
 i  ^