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3 2 EFFETS DE LA TEMPÉRATURE ET DE LA LUMIÈRE SUR LES VÉGÉTAUX.
exposées. Dans le cours ordinaire des choses, les plantes sont souvent en
partie ombragées par des arbres voisins ou par elles-mêmes ; le maximum
de se réduit donc à ou 2% ce qui s'aperçoit à peine.
La différence ne sera pas aussi légère en comparant des pays situés à peu
près sous les mêmes degrés de latitude, mais à l'ouest et à l'est d'un continent.
Au centre de l'Europe, à Genève, les plantes reçoivent du soleil, pendant
la belle saison, une influence chimique et calorifique égale à environ
d'un thermomètre à l'ombre, sauf le cas d'expositions privilégiées ou de
cultures qui auraient lieu uniquement en été. A l'ouest, en Angleterre, ce
sera peut-être ou à l'est, en Hongrie, 2° | ou 3^ Là différence sera
donc de % environ entre l'ouest et l'est, sous des latitudes moyennes, ce
qui, dans un calcul par sommes, ferait 306® pour les cent cinquante-trois
jours de mai à septembre, et /|28" pour les deux cent quatorze jours
d'avril :i octobre. Cette valeur, je dois le répéter, n'est qu'un aperçu approximatif
et pour la période principale de la végétation de mai à septembre.
La difference est plus faible en hiver et plus forte en été.
Elle serait plus considérable, certainement, si l'on comparait des pays
situés sous des latitudes très différentes. L'effet de l'exposition sur l'Etna
est déjà double de ce qu'il est dans les Alpes. Malheureusement il n'existe
aucune série d'observations dans les pays chauds, semblable à celle de
Chiswick, ni relative à des végétaux cultivés au soleil et à l'ombre, dans
le genre de mes expériences faites à Genève. Les usages de l'agriculture
montrent que plus on avance vers le midi, plus on redoute l'action directe
du soleil. Ainsi, en Italie, on mélange des arbres avec les cultures basses.
Il est vrai que le soleil du midi dessèche beaucoup le terrain, ce qui est
plus à redouter que l'effet direct des rayons, quand il ne pleut pas en été.
A défaut d'observations, nous pouvons estimer que dans le midi de l'Europe,
l'accroissement de végétation provenant du soleil direct est pendant
toute la belle saison, en moyenne, comme à Genève pendant les mois d'été,
c'est-à-dire égal à 5" et même 6° additionnels de température. Dans le nord
de l'Europe, l'effet peut se comparer à celui de nos mois de printemps et
d'automne, c'est-à-dire à ou 2" seulement, mais il se prolonge pendant
un nombre d'heures plus grand, et sous les latitudes avancées il agit continuellement
pendant toute la saison de la végétation. Il serait à désirer
qu'on répétât sous diverses latitudes les expériences que j'ai faites, ou des
observations sur le plan de Chiswick. Heureusement pour la suite de nos
recherches, les faits de géographie botanique les plus essentiels à étudier
dans leurs rapports avec la température, par exemple la limite de telle ou
telle espèce, ont lieu sous des latitudes presque semblables. Rarement la
même plante s'arrête sous des latitudes fort éloignées, de sorte que la cor-
T E M P É R A T U R E S BASSES CONSIDÉRÉES COMME NUISIBLES AUX VÉGÉTAUX. 33
rection pour l'effet du soleil pourra souvent être négligée. Cette omission
n'aura de gravité que si l'on compare deux localités : situées à peu près
sous les mêmes degrés de latitude, mais l'une sous un ciel brumeux, l'autre
sous un ciel transparent ; 2° l'une en plaine, l'autre à une élévation un peu
considérable; 3" sous des degrés de latitude un peu différents dans la zone
arctique, attendu l'inégalité des jours qui augmente dans ce cas très rapidement,
et influe beaucoup plus que sous les latitudes inférieures. L'étude
détaillée des limites d'espèces nous en fournira la preuve, et jusqu'à un
certain point la mesure, quant aux effets sur les végétaux.
Du reste, si Ton veut se servir de mes expériences et les répéter sous
d'autres latitudes, pour obtenir une appréciation de l'action solaire sur les
végétaux, il faudra tenir compte de certaines circonstances et résoudre
certains problèmes que je vais maintenant examiner.
ARTICLE V.
DES TKMPÉRATURES BASSES CONSIDÉRÉES COMME NUISIBLES AUX VÉGÉTAUX.
Je ne dirais rien de l'action du froid, si des erreurs ne s'étaient répandues
et conservées dans la science, en dépit d'observations contraires souvent
répétées. Ces erreurs ont pour résultat tantôt de faire attribuer aux
degrés du thermomètre inférieurs à zéro une importance qu'ils n'ont pas ;
tantôt de faire oublier les effets, quelquefois nuisibles, de degrés supérieurs
à zéro, mais compris dans le bas de l'échelle thermométrique. Dans l'un
et l'autre cas on risque, en adoptant ces idées, d'être conduit à des recherches
inutiles ou à des conclusions inexactes dans l'appréciation des
effets d'un climat sur les végétaux.
Ainsi, on a trop insisté, dans l'action du froid, sur la congélation des
liquides et sur la rupture ou la désorganisation du tissu qui peuvent en résulter.
Sans doute la distension des cellules par une transformation de l'eau
en glace, et la contraction des parties solides par un froid rigoureux, doivent
produire dans certains cas des effets mécaniques nuisibles, mais la
réflexion et l'observation démontrent que le froid agit le plus souvent d'une
autre manière. Les cellules ne sont pas toujours gorgées de liquides au point
que la congélation doive les briser, leurs parois étant d'ailleurs d'une nature
élastique. Les parties solides peuvent souvent diminuer de volume
sans se rompre, et nous voyons bien que les fissures dans les troncs d'arbres
par l'action de froids intenses sont des cas peu fréquents. Il y a deux
faits, d'une autre nature, qui dominent toute la question, et qu'on a eu le
tort quelquefois d'oublier,
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