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5 9 0 DÉ L IMI TAT IO N DKS ESPÈCES.
certaines que partout ailleurs. Sans doute, à ces grandes élévations sur les
montagnes, les minima absolus sont moins extrêmes, relativement aux
moyennes de janvier, que dans les plaines du nord-est, d'où le Hêtre est
exclu par le froid; mais, en compensation, les chiffres — 6° à — dépassent
le minimum de janvier reconnu possible dans le Nord. La différence
s'explique, ou par cette circonstance d'un climat moins extrême sur
les montagnes, ou par la chaleur que conserve le terrain recouvert de
neige pendant l'hiver, chaleur dont les arbres profitent peut-être un peu
pendant l'hiver, ou enfin par une erreur dans des calculs basés sur
une loi très mal connue en hiver. Par ce dernier motif, et attendu que
la chaleur dont se contente le Hêtre à sa limite peut offrir de l'intérêt, je
vais déduire dés moyennes mensuelles du tableau les sommes de tenipéràture
de 5" ou plus, qui paraissent contribuer seules à la végétation de cet
arbre (ci-dessus p. Ì 79). Pour les montagnes du Midi, à commencer par
le mont Ventoux, c'est le seul chiffre essentiel à connaître, le seul qui fixe
In limite. Je citerai aussi, pour terme de comparaison, les chiffres obtenus
dans le Nord, en plaine :
CONTRÉES.
HAUTEUR
ilo
la limite.
LATITUDE.
DURÉE
du plus long'
jour.
SOMME
de
S«» ou plus
sur
la limite.
r
Ecosse 0 ' " 56" 30' 1 7 ' ' . 1/2 2550"
Norweg-e. . . . 0 60 30 1 8 1/2 2 5 0 0 \
Carpathes . . . 1280 4 9 0 16 1492 (
Suisse orientale. 1 4 9 4 4 7 30 15 3/4 1421 Î
Alpes bernoises 1312 4 6 30 1 5 1/2 1444 ^
Mont Ventoux . 1666 4 4 1 / 4
4 5
1 5 1/4 1467
Etna 2160 3 7
1 4 3/4 1043
OBSERVATIONS.
Ciel brumeux.
L'espèce avanceraiLplus au nord,
ou s'élèverait plus liaut, sans le
froid des hivers.
Isolé, peu étendu, aride.
On ne peut rien conclure de bien positif des sommes concernant la Norvège,
les Carpathes et la Suisse, vu la cause particulière (le froid) qui
limite l'espèce. On remarquera cependant que plus on availce vers le midi,
à une élévation où la faible épaisseur de l'atmosphère augmente les effets de
là lumière et dè la chaleur directe du soleil, moins l'espèce exige de chaleur
mesurée à l'ombre. En Norwége, elle est presque sur la limite où le
défaut de chaleur commence à agir; je croirais même que cette cause et
le froid se présentent solon les années. On ne peut pas deviner si, dans
les Alpes, elle ne s'élèverait pas plus haut, sans les rigueurs de l'hiver.
Le mont Ventoux est une montagne peu favorable aux arbres. L'aridité
et le manque d'espace ont probablement empêché la limite de
s'élever plus haut. Bref, les seuls chiffres vraiment intéressants à
LIMITES SUPÉmEURES D'ESPÈCES SPONTANÉES. 29 1
comparer, parce qu'ils sont à l'abri de toute interprétation équivoque,
sont ceux de l'Ecosse, au bord de lamer, et de l'Etna. On voit qu'un ciel
plus clair, une élévation de 2160"% et une position de 20' plus au midi,
permettent à la plante de se contenter de 10/i3% au lieu de 2550", nonobstant
une diminution dans la durée du plus long jour de 2 heures S/à.
Ceci ne peut s'expliquer que par les effets chimiques et calorifiques du
soleil.
5 . F r a i t i n u s ea:celsîor, — Voy, p. 274.
Le Frêne ne peut pas être limité sur nos montagnes par la rigueur des
hivers. Il supporte en Russie une moyenne de janvier de — 10" à — 11%
qui n'est jamais atteinte aux environs de la hauteur où il s'arrête. Dans les
Alpes orientales, par exemple, en supposant un décroissement, en janvier,
de 1° par 257'% fondé sur la moyenne des Alpes, la température de
janvier serait de 3® à inférieure à celle de Munich, soit environ — li"*
à — 5%
La somme de chaleur qui règle la limite sur les montagnes est intéressante
à connaître. Dans la plaine, en Ecosse, elle est de 2/j50° dès 5" du
thermomètre à l'ombre; enNorwége, avec une lumière plus prolongée et
plus intense, de 1980^ (ci-dessus p. 18/i).
Ala hauteur maximum observée sur les Alpes (l/îSS'"), dans la partie
orientale de la chaîne, on peut estimer les moyennes mensuelles en retranchant
de la température de Munich, dans la période de mai à septembre,
1« par 153"^, et dans les mois d'avril et octobre, par et 178™ (a).
On trouve alors à l / [88^ (962^^' sur Munich), limite maximum :
Tempérai, probable dans les
Alpes onem. , à 1488 m.
Avril 3J
Mai 7, 8
Juin 10, 7
Juillet 11 , 9
Temper. prol)L\ljle daîis les
Alpes orient., à 1488 m.
o
Août 11 , 4
Septembre. 8, 2
Octobre 4, 2
La somme de chaleur de ou plus, d'après ces moyennes, est de
1607% compris entre le 25 avril et le 10 octobre. Les effets chimiques et
calorifiques du soleil, à l'élévation de 1Z|88"' sur les Alpes orientales,
seraient donc plus intenses qu'en Norwége, nonobstant la longueur
moindre des jours. La différence de 1607° à 1980% en donnerait une
sorte de mesure. Cette différence serait même plus grande si Ton calcu-
(a) Moyenne du décroissement dans ces périodes pour la chaîne des Alpes, en Suisse
et dansritalîe septentrionale, ci-dessus, p. 256. Pour Munich, j'ai consulté Dove, Utibe7'
die nicht periocl. Verànder., 1, p. 42, où les moyennes sont pour dix ans.
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