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 2 9 6  DÉLIMITATION  DES  ESPÈCES.  
 aux  causes  qui  limitent  l'espèce  n'en  subsistent  pas  moins,  comme  on  va  
 le  voir.  
 Le  chilïre  élevé  des  monts  Carpathes  me  confirme  clans  l'opinion  que  
 les  rigueurs  de  l'hiver  sont  ce  qui  limite  l'espèce  sur  cette  chaîne  demontaernes  
 ;  tout  au  moins,  ce  n'est  pas  le  défaut  de  chaleur.  L'exemple  de  
 quelques  autres  sommités  nous  montrera  bientôt  que  la  sécheresse  n'est  
 peut-être  pas  étrangère  au  phénomène.  
 En  Suisse,  le  froid  est  encore  plus  vif  à  l/i60'"  et  à  1600"'.  Ce  serait  
 dónela  véritable  cause  delà  limite  de  l'espèce;  mais  il  est  bon  de  constater  
 la  faiblesse  des  chiffres  exprimant  la  chaleur  à  l'ombre.  L'espèce  s'en  
 contente  près  de  sa  limite,  les  effets  directs,  chimiques  et  calorifiques  du  
 soleil,  ajoutant,  il  est  vrai,  beaucoup  à  une  élévation  aussi  grande.  On  devrait, 
   à  ce  qu'il  semble,  trouver  sur  le  revers  italien  des  Alpes,  et  plus  au  
 midi,  des  sommes  encore  plus  faibles,  car  l'insolation  y  est  certainement  
 plus  grande.  C'est  cependant  ce  qui  n'arrive  pas.  
 En  Italie  et  aux  Pyrénées,  le  froid  de  l'hiver  ne  paraît  pas  trop  rigoureux, 
   puisque  les  chiffres  sont  inférieurs à  ceux  que  supporte  l'espèce  dans  
 les  Alpes  et  aux  Carpathes.  Cependant,  les  moyennes  d'hiver  étant  peu  
 certaines,  je  n'oserais  affirmer  que  l'espèce  ne  se trouve  pas  limitée  sur  les  
 Alpes  Italiennes  parle  froid,  d'autant  plus  que  l'élévation  de  la  somme  de  
 chaleur  est  extraordinaire,  relativement  à  la  Suisse  et  aux  Pyrénées  Mais  
 pourquoi,  se  contentant  sur  les  Pyrénées  d'une  somme  de  chaleur  aussi  
 faible que  988°,  disons  1000"  ou  1100°,  crainte  d'erreur,  pourquoi  dis-je  
 l'espèce  nes'élève-t-elle  pas  sur  le mont  Baldo,  et  surtout  dans  les  Apennins, 
   à une  élévation  plus  grande  que  les  hauteurs  constatées^  L'hiver  est  
 assurément  très  doux  à  1787",  dans  la  partie  méridionale  des  Apennins •  
 le  froid  ne  peut  y jouer  aucun  rôle;  le  soleil  y  est  intense  et  ajoute  beaucoup  
 a  la  température  calculée;  cependant  la  somme,sur  la  limite,  est  une  
 des  plus  considérables.  Il  doit y avoir  là  une  cause  particulière  de  dépression  
 de la  limite,  et  cette  cause  se  fait  entrevoir  déjà  sur  le  mont Baldo  vu  
 1 elevation  de  la  somme  et  la  douceur  déjà  sensible  de  l'hiver.  Il  semble  
 meme  que  le  revers  méridional  des  Alpes  serait  un  peu  sous  la  même  
 influence.  
 Or,  cette  cause,  je  ne  puis  la  voir  que  dans  l'absence  de  neiges  pernéuelles  
 sur  les  Apennins  et  le  mont  Baldo.  Les  sapins  demandent  un  sol  
 frais,  un  peu  humide,  mais  point  marécageux,  tel  qu'une  fonte  prolongée  
 çle  la  neige  peut  le  leur  donner  dans  les  hautes  chaînes  de  montagnes.  Par  
 1 effet de  leur  position  et  d'une  faible  élévation,  les  Apennins  et  le  Baldo  
 sont  remarquablement  desséchés  sur  les  sommets.  Ce  doit  être  contraire  à  
 la  vegetation  des  sapins,  et  il  n'est  pas  surprenant  que  la  limite  s'y  trouve  
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 LIMITES  SUPÉRIEURES  D  ESPÈCES  SPONTANEES.  297  
 abaissée  au-dessous  du  point  où  la  somme  de  chaleur  serait  encore  convenable. 
   La  pente  méridionale  des Alpes,  exposée  à  un  ardent  soleil,  est  peutêtre  
 dans  la  région  supérieure  d'une  sécheresse  défavorable.  Cette  cause,  
 jointe  au  froid  de  l'hiver,  fait  descendre  la  limite jusqu'au  point  où  l'espèce  
 reçoit  1800O  de  chaleur  à  l'ombre,  avec  une  forte  addition  par  l'effet  du  
 soleil. Les Alpes  suisses  et  les  Pyrénées  françaises ont  seules,  par  l'effet des  
 neiges,  l'humidité  constante  qui  favorise  l'espèce.  Le  Canigou  s'élève  à  
 2785™,  et  la  limite  des  neiges  perpétuelles  est  à  2728'^  dans  les  Pyrénées  
 (a).  Dans  les  Alpes  suisses,  la  chose  est  plus  certaine  encore.  
 Sur  les  monts  Carpathes,  il est  douteux  que  l'humidité  soit  suffisante. La  
 sécheresse  de  ses  sommets  en  été,  dont  parle  Wahlenberg(Carp.,  p.  cvi),  
 se  joint  aux  froids  de  l'hiver  pour  nuire  à  l'espèce,  vers  la  hauteur  de  
 970",  et je  ne  sais  laquelle  des  deux  causes  est  la  plus  nuisible.  Le  peu  
 d'élévation  de  la  limite  moyenne  sur  le  Jura  et  sur  les  Vosges  (1100  à  
 1200"'),  indique  aussi  que  la  sécheresse  de  ces  montagnes,  à  une  certaine  
 hauteur,  arrête  plus  ou  moins  l'espèce.  
 En  définitive,  tous  les  faits  connus  s'accordent  avec  les  hypothèses  suivantes, 
   qu'on  peut,  par  conséquent,  regarder  comme  prouvées,  jusqu'à  
 la  découverte  de  faits  contraires.  
 L'Abies  pectinata  est  arrêté  sur  le  liane  des  montagnes  :  
 l''  Par  les  froids rigoureux  d'environ  —  à —  de  moyenne  hibernale, 
   ou —  /i®,5  à —  6^,5  de  moyenne  du  mois  de  janvier;  c'est  le  cas  en  
 Suisse,  et  probablement  en  Silésie,  d'après  ce  que  j'entrevois  de  faits  
 encore  peu  connus.  
 2"  Par  une  sécheresse  trop  grande  des  régions  supérieures,  pendant  
 l'été,  c'est  le  cas  des  Apennins  et  du  mont  Baldo.  Cette  cause  existe  probablement  
 aussi  sur  les  monts  Carpathes,  sur  le  Jura  et  sur  les  Vosges,  où  
 elle  agit  concurremment  avec  les  froids  trop  rigoureux  de  l'hiver.  Il  est  
 possible  que,  sur  le  revers  méridional  des  Alpes,  elle  se  fasse  sentir  également. 
   
 o''  Par  un  défaut  de  chaleur  qui  se  présente  rarement,  parce  que  les  
 causes  précédentes  l'emportent  presque  toujours.  On  ne  peut  guère  apprécier  
 la  somme  de  température  nécessaire,  puisque  les  exemples  sont  très  
 rares.  La  limite  des  Pyrénées  en  fournit  peut-être  la  mesure  la  moins  
 incertaine  ;  ce  serait  environ  1000"  à  partir  de  6";  mais  ce  minimum  de  
 6"  est  tout  à  fait  hypothétique,  et  la  question  ne  pourra  être  vidée  que  
 par  des  études  spéciales  sur  la végétation  de  l'espèce  dans  cette  région.  
 (a) Humboldt,  Asie  contrale,  v.  111,  tableaux.  
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