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3 2 ( i DÉLIMITATION DES ESPÈCES.
n'offrenUlucuii intérêt à la plupart des botanistes. Les détails dans lesquels
je suis entré ne peuvent avoir qu'un avantage, celui d'indiquer et d'assurer
la marche à suivre pour bien étudier ce genre de questions.
Elle ressemble singulièrement, cette marche, à la méthode relative aux
limites équatoriales. Ce sont les mêmes conditions à examiner: d'abord le
degré de sécheresse, ensuite les sommes de températures au-dessus d'un certain
degré; puis, la durée des neiges, qui abritent plus ou moins longtemps
les petites plantes contre les froids de l'hiver, qui les laissent ensuite profiter
d'une dose variable de la chaleur des saisons subséquentes, et enfin, qui
prolongent plus ou moins, pendant l'été, cette humidité fraîche et modérée
de la pente des montagnes, si favorable à la plupart des espèces. La combinaison
de ces trois causes, selon les localités et selon la nature de chaque
espèce, produit des résultats inattendus, bizarres quelquefois en apparence,
mais qui s'expliquent lorsqu'on examine de près et que les données botaniques
et météorologiques permettent de comparer plusieurs localités.
Pour terminer, je ferai une remarque déjà faite à l'occasion des autres
études concernant les limites des espèces : c'est que, dans aucun cas, il ne
s'est présenté de preuve, ni même d'indice, qu'une certaine température
élevée, je veux dire un certain maximum, comme 20% 25", 3 0 \ etc., eût
un effet quelconque spécial sur les plantes. La chaleur mesurée par les
sommes, c'est-à-dire combinée avec le temps, a suffi pour toutes les explications
relatives à de hautes températures; les maxima, qui se manifestent
rarement et momentanément, ou n'ont aucune importance dans l'état ordinaire
des choses et dans les limites de la nature, ou n'agissent que d'une manière
inaperçue, par conséquent, secondaire.
ARTICLE Vî,
SUR LES RELATIONS DES LIMITES SUPÉRIEURES ENTRE ELLES OU AVEC LES
LIMITES POLAIRES, KT DES LIMITES INFÉRIEURES ENTRE ELLES OU AVEC
LES LIMITES ÉQUATORIALES DES MÊMES ESPÈCES SPONTANÉES,
Une chose a été souvent remarquée comme singulière et difficile à expliquer
: les mêmes espèces ne s'arrêtent pas à des hauteurs relatives semblables
sur diverses montagnes, et elles ne s'arrêtent pas sur les montagnes
dans le même ordre que celui de leurs limites dans la plaine. Wahlenberg,
et plus récemment, M. Ch, Martins (a), ont indiqué des faits de ce genre en
comparant les Alpes avec les monts Carpathes et la Scandinavie, les Alpes
avec la Norwége. Il suffit ordinairement de rapprocher deux listes d'obser-
(a) A n n , s e , n a t . , série, v. X, p. 238, et surtout v. XYin, p. J93.
RELATIONS DKS LIMITES Db^S ESPÈCES SPONTANÉES. 327
valions sur les limites d'espèces pour constater un ordre assez différent, soit
quant aux limites supérieures, soit quant aux limites inférieures, soit
enfin dans la comparaison des limites en altitude avec les limites dans
la plaine.
Voici, par exemple, les limites supérieures de quelques espèces communes
à deux listes publiées. Tune par M. Massot (a), pour le mont Canigou
(Pyrénées), l'autre par M. Sendtner (b) , pour les Alpes bavaroises.
LIMITES SUPERIEURES.
CANIGOU (PYRÉNÉES). ALPES BAVAROISES.
Geranium Robcrlianuni, L 800" '
Pyrus Aria, L 15G0
Corylus Avellana, L 16 2 3
Fag-US sylvaLica, L 10 2 3
Amelanchier vulgaris, Mocncli 1040
Populus tremula, L Iiì4;0
Sorbus aucuparia, L 18 3 8
Sileno inaala, L 1937
Achillea Millefolium, L 23 1 5
Populus tremula, L 1308' "
Geranium Roberlianum. . , 132S
Corylus Avellana, L 4 371)
Fag'us sylvatica, L 1381
Pyrus Aria, L
Achillea Milleiolimii 1531
Sorbus aucuparia, L 1(334
Amelanchier vulg-aris 17 54
Silene inilata, L 'J005
En comparant la liste donnée par M. H.-C. Watson (c) pour les monts
Grampiens, enÉcosse, et les indications contenues dans l'ouvrage de Wahlenberg,
sur la Suisse centrale, je remarque les espèces qui suivent. Naturellement,
j'ai laissé de côté toutes les espèces dont les limites n'étaient pas
indiquées par des chiffres, celles qui se trouvent limitées uniquement par
l'obstacle matériel de la neige perpétuelle et celles qui sont représentées
par des variétés différentes dans les deux pays. Voici les chiffres, en
pieds anglais et français, afin de conserver l'avantage des nombres ronds
donnés par les auteurs.
LIMITES SUPÉRIEURES.
M0NT3 GKAMPiENS. ALPES DE LA SUISSE CENTRALE.
' p . a, p . fr.
Alnus glutinosa, L 9080
Vicia sylvatica, L 4800
Vicia sylvatica, L 1700
Sorbus aucuparia, L 25 0 0
Empetrum nigrum, L 4;000
Vaccinium Myrtillus, L /i'200 Empetrum nigrum, U.- 75 0 0
(a) Compl. rend. Acad, sc., Paris, 18-43, 2® s em. , p. 751,
(b) Flora, 1849, p. 117.
(c) London Journ, of Bot,, 1842jp. 62.
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