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U'2 UÉPAUTITIOrV DES INDIVIDUS DANS j/ilABlTATION DE L'ESPECK.
V e r a t r i i n i níg-ruin. — En Autriche, il paraît spécial au calcciire ; mais en
Albanie, M. Grisebach [Spicil., IÍ, p. 380) l'indique sur jaspe.
Lii:xuSa — M. Mougeot [Slat. Vosg., p. 376) l'indique pour les
Vosges, sur granite et terrain de transition. MM. ].ecoq et Lamet t e (Ca/,. pl. plat,
centr. Fr.^ j). 340), pour l'Auvergne, sur diverses montagnes d'origine volcanique.
Pour les Alpes du Dauphiné, pas de renseignements.
C a r e v m i i c r o a a a t a . — Le docteur Poech (F/ora, p. 365) confirme la
station calcaire en Autriche. Pas de renseignements sur les localités du Dauphmé.
On l'indique en Corse (Mutel, F/. Fr.^ Ili, p. 377), île où le granite douiine.
Elle est rare et douteuse en Suisse ( ïhurm. , Essai phyt. Juz-a, i l , p, 348).
Nci^lcrîa spluií^roeopliala. — Le docteur Ehrard [Flora, 1 8 49, p. 313)
l'indique, au contraire, comme propre aux montagnes granitiques du midi de
rAIleniagne. L'espèce est fort rar e dans les Alpes françaises (Mutel, Fl.Fr.^ IV),
et manque à la plus grande partie de la Suisse.
La comparaison avec les Vosges, les Alpes móridionaleSj les montagnes
du centre de la France, les Pyrénées^ et quelquefois avec l'Italie et le nord
de l'Europe, au moyen de documents recueillis depuis le Mémoire de
M. de Molli, a diminué notablement l'étendue de ses listes. Sur /lô plantes
propres exclusivement aux sols primitifs (a) de Suisse et d'Autriclie et qui
existent ailleurs, 19 cessent d'être lidèles à ce genre de terrain, sous d'autres
conditions de climat; en eflet, 10 onl été trouvées certainement sur
calcaire, 5 probablement sur le même sol, »3 sur des sols volcaniques,
enfin une sur sol tourbeux. Sur 67 espèces propres au calcaire, 36 ont
été trouvées ailleurs sur d'autres substances, savoir : 26 certainement sur
granites ou schistes micacés, 3 probablement de même, et 7 sur roches
volcaniques ou serpentine.
Fax résumé, quoique les renseignements nous aient manqué sur plusieurs
localités dans lesquelles se trouvent ces espèces, il n'en reste plus que 26
qui soient connues uniquement sur sols primitifs, et 31 sur sols calcaires.
Quelques années encore d'observations plus exactes sur différents points de
l'Europe, et nous verrons certainement diminuer ces chiffres déjà réduits.
Après avoir étudié des documents aussi considérables, relatifs à une
portion assez étendue de^ l'Europe, il est inutile de discuter la valeur des
assertions contenues dans diverses Flores locales, au sujet de plantes
propres à tel ou tel sol, dans tel ou tel district.
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Ainsi (jue dans le comté de Moray, en Ecosse, l'Avena pratensis
semble bornée au calcaire (Ilev. Gordon, ColL l/or., p. iv) ; que dans la
Flore d'Aberdeen (Dickie, p. 12), l'Orchis mascula soit borné au vieux
grès rouge, et PAspleniurn Trichomanes à la serpentine; que dans les oasis
(a) On peut employer sans inconvénient cette expression géologique, parce que tous les
terrains primitifs se composent de roches dans lesquelles la silice domine.
CAUSES LOCALES DÉTERMINANT LES STATIONS, MS
calcaires de la Bretagne, on compte quinze espèces manquant aux solsgrauitiques
de ce même pays (Le Gall, congrès sc., :i8/i9,.v. I, p. 60); que
M. Boreau cite dans les plaines moyennes de la France une douzaine d'espèces
propres aux terrains primitifs {Fl. centr. Fr^^ I, p. 21), et
BI. Lloyd , pour le département de la Loire-Inférieure (FÍ,, p. 2/i),
.'>7 espèces propres au sol calcaire; que dans le sud-ouest de la France,
le Pinus marítima et le Galeopsis ochroleuca ne croissent pas sur calcaire
(Tristan et Des Moul. dans Des Moulins, Deuxième Mémoire sur les causes,
p, 16 et tableau); que M^ Godron {FL de Lorr,, L p, ix) énumère une
soixantaiue d'espèces propres aux sols granitiques et quartzeux en Lorraine,
et un plus grand nombre propres aux sols calcaires ; que M. Ch. Des Moulins
insiste de nouveau (Troisième Mémoire, p. 3/i et suiv.) sur une doumine
d'espèces manquant, ou au calcaire, ou au sol siliceux, dans le sudouest
de la France; que dans plusieurs autres Flores, on trouve des
remarques semblables, ce sont des faits qu'on doit présumer locaux, tenant
presque toujours aux conditions physiques des pays, combinées avec le
mode d'agrégation, ou plutôt de désagrégation des roches dans ces pays.
La preuve en est qu'avec un peu d'étude, avec des comparaisons faites
dans d'autres Flores, quand les espèces ne sont pas absolument rares et
locales, on trouve ailleurs des stations miuéralogiques différentes. Il suffit
même d'un premier coup d'oeil jeté sur les listes des auteurs, et de quelques
connaissances des localités d'un autre pays pour arriver à ce résultat (a).
Je ne veux pas dire que toujours il en soit ainsi; mais plus on examine,
plus on compare les Flores et plus la proportion des espèces pouvant vivre
sur divers sols devient immense, plus, par conséquent, la proportion des
espèces, toujours et en tout pays propres à un certain sol, devient imperceptible.
Ainsi, la substance chimique dominante dans le sol n'est presque jamais,
peut-être jamais une cause d'exclusion pour une espèce; mais dans chaque
localité, dans chaque pays, les qualités physiques des substances minérales,
combinées avec l'existence d'un certain climat, excluent quelquefois
(a) La Lorraine est assez près delà Suisse française, cependant je remarque à un premier
aperçu des listes de M. Godron les Anemone alpina etnarcissiflora, Trollius europoeus,
Aconitmn Napellus, Alchemilla alpina,.Saxifraga Aizoon, Gentiana kitea, etc., etc., données
comme propres aux sols granitiiiues, et qui abondent chez nous sur calcaires. Les
indications des autres auteurs, très exactes pour les pays dont ils parlent, sug-gcrent des
réflexions analogues. L'Avena pratensis, l'Orchis mascula, l'Asplenium Trichomanes,
observés en Écosse sur certaines roches, ne sont pas notés sur le continent comme des
espèces propres à aucun sol. (Voy. Grabowski, l'I. Ob. Schles,\ Lecoq et Lam., Cat. pl.
centr, Fr.); le Galeopsis ochroleuca, d'après une citation de M. Des Mouhns lui-mcme,
se trouve en Bresse sur du calcaire (troisième Mémoire, p. 6), etc. n serait aisé de multiplier
ces exemples.
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