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DELIMITATION DES ESPÈCES.
!ii lloraisoii a lieu dès le mois de mars en Italie, la chaleur ulile dure
de février à tlécembre à Naples et à Nice (a). Elle est exprimée par les
sommes au-dessus de 9o,5, de 580/i° à Naples, et 5330° à Nice (voy.
p. 67). A Rome, la température au-dessus de 9°,5 dure du l"^'' mars au
6 décembre et n'atteint pas 5000°. A Lisbonne, tous les mois de l'année
ont plus de 9",5 en moyenne, et les 365 jours multipliés par la température
moyenne donnent 596/i, qui infirment l'hypothèse, puisque l'espèce
ne croît pas en Portugal.
A Madère, tous les mois de l'année sont supérieurs non seulement à
9°,5, mais à 17" et donnent un produit encore beaucoup plus élevé,
ce qui fait penser que l'espèce pourrait vivre au nord de Madère, s'il se
trouvait dans la direction des Açores quelque île intermédiaire, ou qu'une
hypothèse diiiérente des 9»,5 répondait mieux à la limite. J'ai essayé
celles de 10°, 11", mais elles donnent des résultats moins concordants.
L'exception de Lisbonne tient peut-être à l'humidité trop grande pour
l'espèce; j'en doute un peu à cause de Madère, où la quantité de pluie est
à peu près connue à Lisbonne, et où l'espèce existe. Cependant si la quantité
de pluie est considérable dans les deux localités en hiver, le printemps est
moins pluvieux à Funchal qu'à Lisbonne (b), d'où vient peut-être l'exclusion
du Portugal. L'exception disparaîtrait si l'on venait à constater une cause qui,
))endant trois semaines ou un mois seulement, empêcherait le Mesembryanthenunn
nodiilorum de végéter dans ce pays, au nord des Algarves, car alors
le reste de l'année n'aurait pas une somme de chaleur suffisante pour
égaler le climat de Nice de février à décembre, période supérieure à 10". il ne
serait pas inq)ossible encore qu'on découvrit l'espèce sur la côte du Portugal,
où Brotero ne la connaissait pas. Cette région a été peu visitée et les
llores locales manquent absolument. Une étude spéciale sur le mode de
végétation de la plante lèverait aussi, peut-être, cette difficulté. En attendant
l'hypothèse de 9o,5 de température initiale et d'un produit de 5Z|00
environ, à dater de cette époque, semble celle qui se rapproche le plus des
conditions nécessaires à l'existence de l'espèce.
t
[a) D'après Scliouw^ Climat de VItalie, i, pari. n .
^^''l'ics. jN'ice. Kome.
9,8J 10",00
10,52 10^63
'^i^'^cmbrc 10,9i 9,81 8,G1
8,96 8,27 7, 0 8
{/.) Les quantités sont 4,7-i pouces à Madère, 7,57 à Lisbortrie (Scliouw, C l ima t , dé
U t a l i e , 1, part, i, i». 188, 190). La i)luie est eucure plus aLondanie sur d'autres jioiutb'
du Portugal,
LIMITES POLAIRES DES ESPÈCES SPONTANÉES.
î>. l.^fcopsis varîegaia, L. — Voy, p. 82, et pL II, lig-, 5.
111
11 neurit en Italie depuis le mois de février jusqu'en été (Bertol. F L ital.
11, p. 338). La température des six ou huit premiers mois de l'année semble
donc devoir déterminer les conditions de son existence. Voici comment elle
est répartie le long de la limite septentrionale de l'espèce.
TEMPÉRATURE MOYENNE.
VILLES.
Printemps.
Mars-mai.
Avril
à juin.
Mars
à juillet.
Février.
à août.
. Janvier
à août.
i" Sur la limile ou très près.
^Nicc (a)
• Entre Rome et Florence (a) . . . 10',66
4 8 , 1 1
" 16^74
17,86
16^76
- 17,20
1 5 ' 7 0
15,00
Hors de la Imiie.
1 2 , 7 5
43,30
14,04
14,13
4 2 ,64
12,06
Toulon (c)
18,42
18,70
1 7 , 1 3
16,53
18,16
1 8 , 2 5
16,53
45,80
17,49
17,24
15,74
15,12 •
15.03
15,35
14.04
13,67
Trieste (a) 1 3 , 6 7
1 Ai ^^ ^ ^^
les localités. La limite passe, il est vrai, par des régions mal connues où
nous ne pouvons pas trouver des moyennes mensuelles suffisantes, car
à peine les moyennes annuelles y sont déterminées. C'est dans la période
de janvier à août que les chiflres s'accordent le mieux avec les faits. Il
semble que 15°,7 dans ces huit mois suffisent pour l'espèce, et la seule
e.^ception serait Florence; encore môme est-elle peu considérable si l'on
compare les chiflres. Je ne puis cependant me contenter d'une hypothèse
qui repose sur des données aussi incomplètes. Tout porte à croire qu'il
existe dans la péninsule espagnole et dans l'île de Sardaigne des localités
où les combinaisons de températures mensuelles, et les sommes de températures
au-dessus d'un certain degîé, sont semblables à ce qui existe
dans l'Italie méridionale, sur la côte de Dalmatie ou en Grèce, et cependant
le Lycopsis manque à cette région. Serait-ce une plante venue d'Orient
depuis quelques siècles, non répandue encore dans tous les pays méditerranéens
où elle pourrait vivre? La distribution des pluies, combinée avec
celle de la température, présenterait-elle des obstacles dont l'état actuel de
(a) Schouw, Clim. de l'Italie, pari n.
^ (b) Observations de dix-lmit ans, calculées d'après Valz, dans Humb, Asie^ V. lit, à lu
l'm. Les moyennes mensuelles non indiquées.
_ (c) MahlmaUn, dans Martins, M é l é o r . , p . 18S. Les moyennes mensuelles il'v-soni nas}
mdi(iLiée». '' '
(ci) Sthduw, i b i d . , moyennes cdrrigées, de 1808 à 1880.
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