H
- 4
/••r
s iji
1'
Mi
t il M Î ^ Ì!
nwì
i/i (Mdiiu: .. "fjìiwiii' ••
I
1
àhli KÉrAUTlTlON DKS liNUlVlDUS DANS h liAlUTATlOlN -DK L ESPÈCK.
un petit nombre de plantes de telle ou telle nature de sol. Ce résultat
n'est point nouveau. 11 est conforme aux idées émises par mon père
depuis le commencement de ce siècle (a), à la suite de recherches multipliées
sur les stations des plantes de France. Il a été admis d'une manière
plus ou moins expresse par MM. Wahlenberg (F/ . Carp.^ p. LX),
Murray {Edimh, n, fini. Jauni., 1829, p. 139), Dickie {FL Abred,,
p. 12), Aug. de Saint-Hilaire (Ann. se, iiat., XXIV, p. 85), Le Gall
{Congrès se. à Rennes, 18/|9, vol. I, p. 62), etc., plus complètement
encore par M. Thurmann, qui en a fait le but principal d'un ouvrage considérable
^wr la chaîne du Jura, vol. II, Berne, 1849,
et après une étude comparée des végétations de l'Italie méridionale et du
Caucase par M. Wagner (Bol. Zeit., Ì8/|9, p. 356). Venant après
ces auteurs, je ne pouvais prétendre qu'à donner une démonstration plus
complète, plus méthodique, et j'espère y être parvenu.
Les opinions plus ou moins opposées, soutenues par quelques botanistes,
tantôt, proviennent de mauvaises méthodes et de raisonnements mal déduits;
tantôt, sous une apparence de contradiction, se rapprochent beaucoup
plus qu'il ne semble de la manière de voir adoptée ci-dessus.
Les erreurs de méthode et de raisonnement qu'il est bon de résumer afin
qu'on les évite, sont : 1° de s'appuyer sur des espèces rares, ayant une habitation
restreinte, qui sont limitées par des causes géographiques et physiques
très variées, et qui dépendent bien peu du sol minéralogique, car elles ne
suivent pas le sol où on les trouve, même à une très petite distance; 2^" de
prendre pour un fait général touchant une espèce, le fait local de sa station
sur tel ou tel sol dans un pays déterminé ; de rapporter les stations aux
terrains géologiques et non aux sols minéralogiques de diverses natures qui
peuvent exister dans plusieurs formations d'époques différentes; Zi^ de se
fier à l'assertion des auteurs que telle espèce croît sur telle montagne,
dans tel district, et sur une connaissance vague de la nature du sol sur
cette montagne ou dans ce district, tandis que le mélange des sols, leur
juxtaposition et leur superposition, rendent nécessaire de connaître exactement
chaque localité au point de vue minéralogique.
Quant aux assertions des botanistes qui maintiennent l'action chimique
des sols sur les végétaux, il ne faut pas s'en tenir à quelques phrases et à
certains points de leurs conclusions. Tous reconnaissent que la majorité des
plantes phanérogames est indifférente au sol, que celui-ci a pour effet ordinaire,
quand il a un effet, de rendre certaines espèces plus abondantes ou
plus rares, mais beaucoup moins d'exclure positivement une espèce; enfin,
(a) DC., Bici, agric., 1809, v. VI, p. 363 -.Dict. se. nat., 1820, v. XVÎÎI, p. 377.
CAUSAS LOCALES DETERMINANT LES STATIONS. hliò
que les circonstances physiques du climat et les qualités physiques du sol,
combinées avec le climat, ont toujours une influence notablement plus
grande que l'action purement chimique. Ceci résulte en particulier des
Mémoires de M. de Mohl. Cet auteur, en effet, insiste sur l'importance de
l'action physique (Verrn. Sehrift., p. /llO), tout en estimant avoir prouvé
une action chimique au moyen de beaucoup de faits intéressants et d'une
discussion savante. Sans nier le mérite de ses recherches, les démonstrations
ne m'ont pas paru complètes, et l'auteur cite quelquefois des faits que ses
propres principes auraient dû lui faire négliger (a). M. Ch. Des Moulins,
qui a beaucoup contribué à mettre de la précision dans la recherche des
stations minéralogiques, insiste (Troisième Mémoire, p. 12) sur ce que les
propriétés physiques des roches résultent de leur nature minéralogique, et
qu'à ce point de vue, une action des rocheSj au moins médiate, ne peut être
contestée. C'est ce que nous disons aussi, seulement nous sommes moins
disposés que lui à admettre, indépendamment de l'action médiate, une action
immédiate, en vertu des substances dissoutes qui pénètrent dans la plante.
La diversité d'opinion entre les auteurs est donc beaucoup moindre qu'il
ne semble. Elle roule sur une action chimique minime, suivant les uns,
très minime, et jusqu'à présent non constatée, suivant les autres.
Jamais, peut-être, cette action ne sera prouvée, ou démontrée fausse,
d'une manière complète. J'en ai déjà dit une des causes, savoir que les
habitations des espèces sont trop limitées pour qu'on puisse les suivre sous
des climats très divers et constater qu'elles ne peuvent jamais croître sur
tel ou tel sol minéralogique. Un autre motif est que la terre végétale se
trouve partout mélangée, et que les roches elles-mêmes contiennent des
substances variées. On a raison de se défier des observations sur les stations
dans les pays de plaines, où les mélanges de terre résultent d'anciens
cataclysmes et de l'action moderne des eaux, du vent et de la culture ; mais
(a) Ainsi, dans son travail le plus récent {Wurtenb., Naturwiss. Jahreshefte, 1,
p. 78), pour prouver de la manière la plus évidente l'action chimique, il cite le fait qu'en
Wurtenberg le Galluna vulgaris (la bruyère commune) est abondante sur les sols granitiques
, rare et rabougrie sur les sols calcaires, et qu'on la fait disparaître des
champs siliceux où elle abonde en introduisant de la marne calcaire. Or, dans ce dernier
cas, la charrue doit aider singulièrement à l'action chimique, et les autres faits montrent
seulement une préférence de la bruyère pour les sois granitiques en Wurtenberg.
Chez nous elle n'est pas aussi rare sur calcaire, tant s'en faut. M. Grabowski, pour la
Silésie supérieure, M. Fiirnrohr^ pour Ratisbonne, M. Watson, pour l'Angleterre, etc.,
ne disent pas qu'elle soit propre à un certain sol, et M. Mougeot {Stat. Vosges, p. 353)
rindique dans le département des Vosges sur tous les sols. Déjà, dans son premier Mémoire,
M. de Mohl (Verni. Schrlft., p. 403) dit que le Rhododendron ferrugineum est
chétif quand il se trouve sur calcaire ; cela peut être vrai dans la Suisse centrale, mais
près de Genève, sur le Jura, montagne essentiellement calcaire, nous avons de fort
beaux Rhododendron. M. de Mohl a oublié en citant ces exemples le principe d'étendre
les comparaisons à des pays différents, principe qu'il a pourtant contribué à établir.
£
•sii
—
l i F i -,+. m ;l
: f ! •J
}
!I ii
i
' i
.Il
é.
m
-•m