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300 DÉLIMITATION DES ESPÈCES
CONTRÉES. HAUTEUR.
DURÉE
du plus long'
jour.
SOMMES
DE 6" OU PLUS.
Silésie . . . .
Carpatlies.
Suisse centrale
Suisse italienne. .
Norwége, 07« Jat. .
. . .
1300"'-
•1884
0
46'' • 1/4
16
4 5 3/4
15 1/2
Un mois
à peu près.
136o'
4100 à '1120
830
700 à 710
4000 environ.
Les diflérences entre les sommes sur les montagnes s'expliquent bien
par l'augmentation des effets du soleil, à mesure que les limites sont plus
elevees, ou les chaînes situées plus à l'orient ou au midi, sous un ciel
plus pur; mais est-ce bien 6" qui est la température initiale à prendre''
La différence entre 1000" en Norwége, près de la mer, et 1360° en Sil
e s i e , à l 3 0 0 - d'élévation, est-elle le résultat d'une insolation plus grande
en Norwége, vu la longueur des jours d'été, ou d'une erreur provenant
peut-etre des 6° pris pour température initiale?
En admettant le minimum de 5", et en se bornant aux points les plus
éloignes, dont la comparaison est la plus importante, on a :
Norwége
Silésie
Suisse italienne
H 2 0 "
1 4 8 0
8 3 5
Les différences se maintiennent à peu près semblables, sans doute parce
que la marche des températures est assez analogue sur les hautes montagnes
de l'Europe tempérée et vers le nord-ouest du continent, tandis que
du côté nord-est le climat devient excessif.
L'impossibilité de déterminer la température minimum utile à l'espèce
empêche donc de fixer la somme absolue de chaleur nécessaire sur la
limite, en plaine. Il reste, toutefois, de ces calculs, une relation entre les
sommes de chaleur aux diverses limites dans le nord et sur les montagnescette
relation varie peu en supposant 6°, ou 5% ou 7«, comme minimum'
La durée presque indéfinie de la lumière pendant l'été, sous le 67e deo-ré
de latitude, produit un effet extraordinaire. L'Abies excelsa se contente
avec cette condition, d'une somme de chaleur, à l'ombre, inférieure à celle
qu'il exige en Silésie à 1300- d'élévation. Cependant l'effet n'égale pas
celui obtenu à SOOO"» environ sur les Alpes.
Ne voulant rien négliger dans cette étude spéciale des limites, je me
suis demandé si la neige ne persisterait pas trop longtemps à la hauteur
où s'arrête l'Abies excelsa sur les montagnes. Le tableau de
LIMITES SUPÉILLEUILES D'ESPÈCES SPONTANÉES. 301
MM. Schlagintweit(?7nier5. phys. Alp.,pl. 9) memontreque ce n'est pasce
qui arrive en Suisse. Au mois de mai déjà, les neiges ont fondu au-dessus de
la limite du Sapin. La chaîne des Carpathes est remarquablement peu couverte
de neige pour sa hauteur (Wahlenb., Carp., p. LXXII). Ce serait plutôt
la sécheresse de l'air en été qui contrarierait la végétation de l'espèce
dansla'région élevée. Quant aux montagnes de Silésie, je ne trouve pas de
documents sur la limite des neiges dans les mois de mai et de juin. Peutêtre
leur abondance est-elle trop grande pour que la chaleur de cette saison
profite complètement au Sapin. D'un autre côté, sur'les montagnes de la
Norwége, et vers le 67" degré au bord de la mer, il doit y avoir une quantité
de neige non moins grande, d'après ce qu'on sait de l'humidité et de
la faible température de cette côte. Ainsi, en définitive, la durée des neiges
ne semble pas jouer un rôle dans la question. Si Pespèce est contrariée sur
les hauteurs de quelques montagnes par une cause étrangère à la température,
ce serait plutôt par la sécheresse de l'air, par l'ardeur extrême du soleil
et le défaut de neiges perpétuelles entretenant une fraîcheur convenable
du terrain. Sur le mont Ventoux, l'Abies excelsa s'arrête évidemment sous
ces intluences. L'espèce manque aux Apennins, à l'Etna et à la Turquie
d'Europe, ce qui confirme ma supposition. L'abaissement de la limite dans
les Pyrénées espagnoles est un fait analogue; cependant la rareté de l'espèce
sur le revers septentrional de cette chaîne, qui est plus humide, fait
soupçonner quelque circonstance locale défavorable, peut-être des pluies
intempestives.
s . Morbus n u c u p a r i a , — Voy. p. 278.
Aboyons d'abord les conditions sur la limite polaire, qui n'a pas été étudiée
dans les articles précédents.
Le Sorbier des oiseleurs existe en Islande, jusqu'au nord, et même sur
des montagnes, dont M. Martins n'indique cependant pas l'élévation
(Végét Féroé, p. 392). Il manque aux îles Feroë (th., p. 372); mais on
le retrouve aux Shetland (Edmonston, Ann. and Mag., VII, p. 291), Orcades,
etc. Il avance en Norwége jusqu'à l'île Mageroë, du cap Nord, sous
16 71"= degré latitude (Martins, Voy. Scand., p. 131); dans la Laponie
orientale jusqu'au 70« degré (Trautv., P/Îan^. geog. FerA., III, p. 13),
d'où la limite traverse le district de Kola, passe au nord-est d'Archangel à
Pustosersk, sous le 67'= degré l/^(tbid.), près des monts Oural, sous le
66^ degré (?:/>.), continue à Obdosk, en Sibérie, sous le cercle arctique, et
plus loin, sous le 6Z1' degré seulement (ib.).
Les sommes de température sur cette limite se présentent comme
suit :