2 8 EFFETS DE LA TEMPÉRATURE ET DE LA LUMIÈRE SUR LES VÉGÉTAUX.
en 18/i7, dans la localité du Jardin botanique exposée au soleil, au midi
du mur distant d'un mètre seulement, qui renvoyait de la chaleur. Les
semis ont eu lieu à trois époques successives, semblables pour les deux
plantes. Ils ont été refaits, en iSliS , dans un point du Jardin éloigné
du mur.
P L A N T E S CULTIVÉES AU SOLEIL , SEMÉES A TROIS ÉPOQUES SUCCESSIVES.
DÉSIGNATION.
DATE
du
semis.
DATE
de la
maturation.
DURÉE
totale.
TEMP,
moy.
PRODUIT.
HEURES
de
lumière {b).
NÉBULOSITÉ
à
midi.
Semés en 1847 au soleil, et au
midi d'un mur distant d'un mètre.
Linum A.
Id B.
Id C.
2 3 avril.
2 4 mai.
2 4 juin.
2 août.
7 août.
3 sept.
1 01 jours.
7 5 —
71 —
1 6 , 9 0
1 7 , 7 0
I6O5'
1 2 7 2
1 2 5 7
1 5 3 8
1151
1 0 5 6
0 , 4 9
0 , 4 2
0 , 5 8
Semés en 1848 au soleil, loin de
tout mur.
LINUM 1) .
Id E.
29a\Til.
9 juin.
1 2 août.
7 sept.
1 0 5 —
9 0 —
1 0 , 3 7
1 7 , 8 2
1 7 1 9
1 0 0 4
1 5 9 8
1 3 2 7
0 , 4 8
0 , 4 0
Semés en 1847 au soleil, et au
midi d'un mur distant d'un mètre.
IBERIS AMARA A,
Id B.
ïd 0.
2 3 ami.
2 4 mai .
2 4 juin.
H août.
1 0 sept.
2 6 oct.
110
109 —
1 2 4 —
1 5 , 9 5
1 0 , 7 0
1 4 , 9 9
1 7 5 4
1821
1858 (a)
1 6 0 0
1 0 1 3
1 6 6 9
0 , 5 0
0 , 5 0
0 , 4 7
Il a fallu plus de chaleur totale, mesurée en degrés du thermomètre à
l'ombre, quand la végétation s'est passée en grande partie au printemps
(Linum A), ou en automne (Iberis C), que lorsque la végétation s'est concentrée
essentiellement sur l'été (Linum C, Iberis B). Par conséquent, les
effets additionnels calorifiques et chimiques venant des rayons directs du
soleil ont été plus faibles dans le premier cas que dans le second. Pour en
avoir la mesure exacte, il aurait fallu comparer ces cultures à d'autres, suivies
simultanément à l'ombre. Je l'ai fait pour deux d'entre elles, indiquées
(a) Il y aurait peut-être à retrancher quelques degrés pour le fait que dans le mois d'octobre
la température s'est abaissée quelquefois au-dessous du point exig'é par l'espèce pour
végéter. Le 20 octobre, il y a eu mais la moyenne du jour a été cependant et
en général la moyenne s'est maintenue au-dessus de 9". La correction, si elle est nécessaire,
porterait sur deux ou trois jours seulement.
(b) Il ne s'agit pas ici d'un calcul astronomique, et l'exactitude complète est d'autant
moins nécessaire que l'ombre des arbres éloignés tombe sur les petites plantes le matin et
le soir. Je n'ai donc pas cherché à atteindre avec une précision absolue combien d'heures
l'action directe du soleil s'est fait sentir. Le calcul est fondé sur le tableau des Annuaires
de Genève, indiquant de dix en dix jours le lever et le coucher du soleil. Le jour le plus
rapproché du milieu du mois a été censé exprimer la moyenne du mois.
EFFETS DIRECTS DU SOLEIL ET INFLUENCE DE L'EXPOSITION. 29
ci-dessus; mais le but de cette expérience était plutôt de comparer des
plantes soumises à des chaleurs solaires croissantes.
Gomme l'époque de la maturation du lin et celle de la floraison et de la
maturation de l'Iberis sont difficiles à constater, j e m'attacherai de préférence
au semis et à la floraison du lin, dans cinq circonstances différentes.
S E M I S ET FLORAISON DU LIN AU SOLEIL, A CINQ ÉPOQUES DIFFÉRENTES.
DÉSIGNATION.
DATE
du semis.
LLNUM USITATISSIMUM.
ÎA. 2 3 avril
B . 2 4 m a i .
C. 2/ijiiin.
r
Semés en 1848, au soleil, sansiD. 29avnl.
réverbération d'aucun mur. (E. 9 juin.
DATE
de la
floraison.
DURÉE.
TEMPÉR.
à l'ombre
pendant
ces
jours.
PRODUIT.
HEURES !
de
lumière.
1 4 juin.
1 3 juin.
9 août.
5 2
50 :
4 0
14",05
1 0 , 1 7
1 8 , 0 9
731
8 1 9
8 3 2
7 8 4
7 7 8
7 1 3
2 2 juin.
2 3 juin.
5 4
4 4
1 4 , 0 8
1 7 , 7 4
7 9 3
781
8 2 0
6 6 2
SITE
à midi.
0 , 4 8
0 , 4 6
0 , 4 7
0 , 5 0
0 , 5 0
Les semis faits de bonne heure ont reçu plus de lumière que les autres,
mais on ne s'aperçoit d'aucune accélération provenant de cette circonstance.
L'état plus ou moins couvert du ciel à midi semble avoir plus d'influence,
probablement parce que c'est l'heure où le soleil, étant le plus élevé audessus
de l'horizon, et où les rayons, étant le moins atténués par l'épaisseur
de l'atmosphère, exercent leur action la plus importante. Les expériences
ont compris dans tous les cas les plus longs jours de l'année et ceux où le
soleil a le plus d'ardeur. Quand elles ont commencé en avril, les heures de
lumière devenaient en totalité plus nombreuses, mais l'obliquité des rayons
du soleil diminuait leur importance (a).
Dans ces expériences, de même que dans les faits empruntés aux limites
d'espèces sur les montagnes, il est impossible de distinguer ce qui tient à
l'action du soleil, en tant que rayons agissant chimiquement, et en tant que
chaleur. Ces deux agents ont de l'influence. Les rayons chimiques et cak»-
rifiques, sans cesse mélangés, subissent les mêmes lois en passant au travers
de l'air, mais les proportions suivant lesquelles ils se réduisent dans
des circonstances diverses ne sont probablement pas semblables, et jusqu'à
présent elles sont peu connues, du moins pour les rayons chimiques. L'effet
(a) Nous verrons ailleurs (cîaap. IV) que la durée extrêmement longue des jours d'été
dans les régions arctiques joue un rôle sensible, et permet aux plantes de se passer en
partie de chaleur.