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232 UËLIMITATION UES ESPÈCES.
1° Près de la Imite.
Penzance
Londres
Paris . ! !
Sluttgard
Catlierinenbourg-
2° Hors de la limite.
La Rochelle
Poitiers
Genève
Bude ou Ofen
Odessa : inconnu.
Ponipey. E. New-York (b).
D'après toutes les localités de notre tableau, et elles ont été choisies sans
idée préconçue, il se trouve que l'espèce existe si la quantité de finie dépasse,
dans chaque mois d'été, Zi3 millimètres en moyenne et si le
nombre de jours de pluie dépasse huit. Dans le sud-ouest de la France
la quantité de pluie est insuffisante : à La Rochelle, au mois de juin ; à Poitiers,
au mois d'août. A Genève, c'est le nombre des jours de pluie dans le
mois d'août, à Bude également, et à plus forte raison à Odessa, dont la sécheresse
est grande en été, mais où les observations manquent. L'intérieur de
la Suisse et le midi de l'Allemagne ont des pluies plus intenses et plus fréquentes
que Genève ou Bude, aussi l'espèce y existe-t-elle, même dans les
plames. En consultant les tableaux météorologiques, le seul fait contraire
que j'aie pu découvrir est celui de Casan. Les jours de pluie y seraient {d)
en juin, de 6,8 ; en juillet, 5,8; en août, 5,8, et l'espèce y est cependant
commune ; mais ces chiffres reposent sur quatre années seulement d'observations,
période trop courte pour une moyenne mensuelle de jours de pluie. A
Moscou, les chiffres concernant ces mois d'été sont doubles ou même triples
d'après une moyenne de vingt-sept ans, et il n'est pas probable que la diffé-
(a) De Gasparin, Cours d'agric., II, p. 266.
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^^^^ ^^ ^^I^^lées cFaprès les tableaux des
m T j ^ ^ Dans une aut/e localité^
à l i n ^ ^ ^ ^ P- moyennes d a 1840, 1842 a 1845, sont : juin 8%4, juillet 7%4, août 6%8.e huit ans, 1832, 1834
(d) De Gasparin, ib., d'après Ramtz.
LIMITES ÉQUATOiUALES DES ESPÈCES SPONTANÉES. 233
rence soit aussi forte entre ces deux villes. Je ne puis rien dire sur la limite
elle-même dans la Russie méridionale, entre Kiew et le désert de la mer Caspienne.
Il serait intéressant de savoir si les quantités de pluie y confirment
ce qu'on a observé ailleurs; mais on manque de données météorologiques.
Trois années d'observations à Lougan lat., long. E. Paris),
sur le nombre des jours de pluie (a), indiqueraient, de juillet à septembre,
une sécheresse trop forte pour l'espèce, et ici les chiffres sont vraisemblables
d'après la position géographique. Je doute effectivement que l'espèce
s'avance jusque-là. Kiew, où elle est encore indiquée, est de 2 degrés
plus au nord.
L'absence de l'Alchemilla vulgaris dans le nord-ouest et le centre de
l'Amérique septentrionale est un fait extraordinaire, quand on songe qu'elle
existe au Groenland, au Labrador et en Islande. Je serais presque tenté de
croire qu'elle s'est introduite récemment dans ces pays, et qu'elle n'a pas eu
le temps de se propager encore sur le continent américain. Elle manquait
dans les collections du Labrador qui ont servi au travail de M. Ernest
Meyer {Plant. Labrad. libri III), et à celui de M. de Schlechtendal (Linn.,
1835, V. X), et bien peu de botanistes en ont vu des échantillons. Le cli--
mat d'une grande partie de l'Amérique boréale lui semble favorable. Je
n'ai pas pu découvrir d'observations sur les moyennes mensuelles de pluie
au nord des États-Unis ; mais dans les montagnes de l'État de New-York,
les pluies d'été sont abondantes, et il est probable qu'elles le sont également
dans le Canada et au nord des montagnes Rocheuses. D'ailleurs, dans
ces pays septentrionaux, la fraîcheur de l'air et la prolongation de la fonte
des neiges entretiennent une humidité suffisante, avec moins de pluie et
moins de jours pluvieux que les minima exigés au midi. En Islande, par
exemple, il y a, d'après huit ans d'observations, à Reikiavig, 35,4 millimètres
en juin, les autres mois étant au-dessus des conditions indiquées, et
cette exception unique n'empêche pas l'espèce de vivre. Les observations sur
lesjours de pluie à Pompey, dans les parties élevées de l'État de New-York,
montrent bien pour les mois de juillet et d'août un nombre de jours de
pluie trop faible. En est-il de même plus au nord et sur les montagnes du
New-Hampshire?La neige ne compense-t-elle pas assez cette cause défavorable?
Ce sont des questions que l'état des connaissances ne permet pas
encore de résoudre.
En résumé, la limite méridionale peut s'expliquer, en Europe, par les
seules hypothèses : 1° de 43 millimètres de pluie au moins dans chaque
mois d'été; 2" de huit jours au moins de pluie, en moyenne, dans chacun
(a) De Gasparin, ib.y d'après Kupffer.
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