Hi t • 'I-— y-.- •'•.••' t
ir'-' • " •
312 BKLI^riTATrON DKS ESPÈCES.
liuiUM. line autre, el que, (railleurs, l'action du soleil esl iuconlestablemenl
|)lus forte au midi et sur îles naontagnes élevées, il laul reconnaître dans la
(liflerence des chiffres une preuve et une niesure de cette action à la fois
calorifique et clumique de la lumière.
(^onime preuve, la chose est évidente; comme mesure, il ne laudrail.
pas se lier à un nombre d'espèces aussi restreint, et assurémeîit il y a dans
les chiffres beaucoup d'irrégularités.
Kntre les Alpes de la Suisse occidentale et de la Suisse orientale, je remarque
une différence luiifornie. l^es espèces se contentent de moins de
chaleur, calculée à Tomljre, dans la Suisse occidentale. C'est tout simple :
grâce à une élévation plus grande des limites et à la position un peu plus
méridionale, les effets complémentaires du soleil y sont plus considéra-^
bles. .De même pour les Carpathes comparés aux montagnes de Silésie :
une position plus orientale, au milieu de grandes plaines, doit produire
ime insolation plus grande qui s'ajoute ài a chaleur calculée à l'ombre selon
les procédés ordinaires. Déjà, en parlant de chaque espèce, j'avais indiqué
ce genre d'explications; il devient plus concluant lorsqu'on envisage
une réunion de plusieurs espèces.
Comparons maintenant la zone polaire et les montagnes.
La somme de chaleur observée à l'ombre est régulièrement plus faible
sous des latitudes avancées.
ucx Aquifoiium. — 11 se Contente à Sòndmòr, en Norwége, sous 62° 30'
de 1830% à partir de 7V.omme minimum. — Aux Pyrénées (à 987"^)
de 2/ |00^ — Sur l'Etna (à 1787- ) . . . 1020^ ; moyenne de ces deux montagnes,
environ 2000®.
Abies cxccisa. •—. En Norwége, sous 67 degrés de lat. près de la mer,
1000% de 6° ou plus. — Silésie (à Î300- ) . . . 1360\ --- Carpathes (à
1 5 2 7 " ' ! . . , 1115". — Alpes delà Suisse centrale (à 188/4"')-.. 830\
Alpes du nord de l'Italie (à 2 1 1 1 - ) . . . 705".
sorDus aîiciiparia. — (lapNord, 71 degrés de lat., 520^^de 3' ou plus.—
Silésie (à 1120"')... 1772\ ~ Carpathes (à 162/|-)... Suisse
(à 1660-). . . 1355".
Betiiia alba et afiines. — Cap Nord, 71 degrés de lat., 520° de 3" ou plus.
— Montagnes de la Norwége méridionale, 60 degrés de lat. (à 950"^ envir
o n ) . . . 1300". — De Silésie (à 1300-)... 1308". — De Suisse, en
moyenne, environ^930". — Etna (à 2176- ) . . . 1310".
La Flore de l'île Melville (7/|o /i5' lat.) ne ressemble pas mal à celle qui
environne le couvent du Saint-Bernai'd {Iw^ òiY lat., 2/i85- d'élévation).
(Cependant, d'après les thermomètres obseiTés à l'ombre, le climat de l'île
Melville aurait 225° de chaleiii' ft parlir de 3", 130" :i parlir de 63^,^
^ t
MMÏTKS SUPKRlEimRS D'ESPÈCES SPONTANÉES. 31 3
partir de 5° (a), et celui du Saint-Bernard présente 6/i9" à partir de 3",
589^ à partir de li\ 81" à partir de 5^, etc. L'élévation et la position géographique
du Saint-Bernard entraînent un effet additionnel des rayons
solaires très considérables ; mais la durée des jour s en été compense, pour
les végétaux de l'île Melville, un défaut de chaleur à l'oudn^e, et un défaut
plus grand encore de l'action calorifique et chimique du soleil s'élevanl
fort peu au-dessus de l'horizon.
L'explication des phénomènes ressort de la longueui* des jours d'été,
qui augmente rapidemeni sous les latiludes élevées.
OuiM^ij du pins long jour {b).
Sous 29' (Alpes) 1 r» li. 30'
48'^ Ifì
58° 25' (Ecosse) 18 0
66" 32' 24 0
67"^ 23' L'ii mois.
69^" iO' . . I>eiix mois.
71" 10' (ca]) Nord) OeuK mois ot domi environ,
73'» 39' Trois mois.
78° 31' Quatre mois.
liif^i^.
Au Cap Nord, et surtout à l'île Melville {7f\o /|5'), une plante peut décomposer
du gaz acide carbonique, sans autres interruptions que celles qui
résultent peut-être de causes physiologiques internes, pendant toute la
période où la neige ne recouvre pas le terrain et où la température permet
aux fonctions végétatives de marcher. Klle reçoit aussi, pendant cette période,
une chaleur peu vive, mais continue, par l'influence des rayons
calorifiques du soleil. Ces deux effets, combinés dans une proportion
encore inconnue, diminuent de beaucoup les inconvénients d'une température
observée à l'ombre extrêmement faible.
Les pays situés sous les latitudes de 55 à 58% comme le nord de l'Allemagne
et l'Ecosse, ne sont pas dans des conditions favorables aux végétaux.
La température à l'ombre n'est pas forte, et 1'action directe du soleil
ajoute peu de chose, parce que les jour s d'été ]ie sont pas très longs et que
l'obliquité de la lumière est assez grande. Plus au midi, l'angle d'incidence
est meilleur, les joints ne sont guère plus longs, mais la durée de la végctatioîi
est plus grande. Sur les montagnes, la raréfaction de l'air augmente
les effets du soleil; enfin, vers le nord, à partir de 65 à 66", la
prolongation extraordinaire des jour s d'été produit un effet analogue. L'impulsion
fnvoral)h^ donnée par cette dernière cimse augmente jusque sous
fa) Voy, le tableau des concordances, p. 63.
(6) Mai'te-Brun, Géogr., II, p. 620.
M