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à ô à RÉPARTITION DES INDIVIDUS DANS L'HÂBITATION DR L'ESPÈCE.
même, si la limite est déterminée par la fréquence ou la distribution des
pluieS;, il y aura plusieurs endroits trop humides. L'observation montre
que les espèces sont toujours rares près de leur limite, et que, graduellement,
les localités deviennent plus nombreuses.
Il n'est peut-être pas impossible de discerner les plantes qui sont communes
à cause de leur organisation propre, et celles qui doivent cette qualité
à des circonstances extérieures.
Lorsque les espèces d'une catégorie (classe, famille) sont dans différents
pays plus communes que d'autres, on doit penser qua cela tient à leur
organisation. Quand au contraire, les espèces d'une même catégorie sont,
suivant les pays, communes, peu communes, ou rares, cela doit provenir
des circonstances extérieures; du moins, les circonstances locales extérieures
se trouvent avoir plus de force à l'égard de ces espèces que les
circonstances internes, organiques et physiologiques. Ces motifs m'engagent
à examiner dans quelle catégorie se trouvent les plantes les plus communes
de diverses régions.
Je puis me servir pour cela des Flores où l'on a précisé le degré de
rareté et de vulgarité des espèces, car les mots rare et commun y sont
pris assez ordinairement dans le sens de plante peu répandue et très répandue
dans le pays en général, plutôt que dans le sens d'abondantes,
dans les localités où elles existent,
L'Europe nous offre quelques documents utiles à cet égard. Il sera
curieux de les rapprocher du travail de d'Urville sur les îles Malouines,
qui a été le premier dans son genre.
Flore du centre de la France.
M. Boreau, dans sa Flore du centre de la France, a établi six degrés de fréquence
pour les espèces.
^ Le nombre des phanérogames qu'il désigne comme très communes (CC.),
s'élève à 298, sur 1530 (a). Quant aux grandes classes et aux catégories tenant
à la durée, elles se divisent comme suit :
(a) Je n ai releve que les espèces spontanées, en y comprenant celles des champs et
autres cultures, que j aurais peut-être mieux fait d'éliminer. A cet égard, j'ai voulu n
me
conlormer a 1 usage, mais plus loin je montrerai qu'il vaut mieux considérer ces espèces
espèc
comme non spontanées et comme cultivées involontairement.
DU DEGRÉ DE FRÉQUENCE DES ESPÈCES. /i65
CLASSES
ou
CATÉGORIES.
TOTAL
des
espèces.
ESPÈCES
t r è s
commun
e s .
SUR 100
esp.
n o m b r e
des très
comm.
Dicotylédones . . . - 1191 249 21
Monocolylédones. . • 339 49 1 4
Phanérogames. . . . 1530 298 19
417 89 2 1
Bisannuelles 131 31 2 4
Vivaces 819 151 18
Arbrisseaux et arbustes 9 4 16 17
CLASSES
ou
CATÉGORIES.
TOTAL
des
espèces.
ESPÈCES
très
communes.
SUR 100
esp.
nombre
des très
comm.
4 5 9 20
Douleuses 24 O 1 J j
Soit :
Monocnrpiennes . . . 548 120 22
Rltizorarpiennes . . . 819 151
Caulocarpiennes . . 139 2 5 17
24- 2
Les familles qui (a), dans la Flore, ont plus de \ 5 espèces au moins, oifrentles
proportions suivantes d'espèces très communes.
FAMILLES.
TOTAL
des
espèces.
ESPÈCES
très
communes.
SUR 100
esp.
nombre
des très
comm.
FAMUXES.
TOTAL
des
espèces.
ESPÈCES
très
communes.
S U R l 0 0 |
esp.
nombre
des très
comm.
16 6 3 7 , 5 15 3 2 0 , 0
Labiées 6 5 22 3 3 , 8 Graminées 119 2 3 1 9 , 3
24 8 3 3 , 3 Légumineuses . . . . 109 iS 1 0 , 5
Joncées 19 6 : 31,6 Ombellifères 73 11 15,0
29 9 : 31,0 82 1 2 14,6
Caryophyllacées . . . 6 4 18 28,1 Rubiacées 21 3 14,3
Scrophulariacées. . . 54 14 2 5 , 5 1 5 2 13,3
Composées 156 37 23,7 Solanacées 19 2 1 0 , 5
Borrag-inacées . . . . 26 6 2 3 , 1 Liliacées 2 8 2 7 , 2
62 14 22,6 Campanulacées. . . . 1 5 1 6,0
Euphorbiacées . . . . 19 4 21,0 Orchidées 38 1 2,7
Renonculacées. . . . 4 8 10 2 0 , 8 O r o b a n c h a c é e s . . . . 17 0 0,0
Parmi les familles moins nombreuses en espèces, je remarque : les Géraniacées,
qui ont 3 espèces très communes sur 1 4 ; les Polygalées, 1 sur 2 ; les Nymphéacées,
1 sur 2 ; les Papavéracées, 2 sur 7 ; les Résédacées, 2 sur 4 ; les Violacées,
3 sur 9 ; les Pàronychiées, 2 sur 7 ; les Cucurbitacées, 1 sur ; les Lythrariées,
1 sur 3 ; les Dipsacées, 3 sur 9 ; les Apocynacées, 1 sur 3 ; les Verbénacées,
1 sur 1 ; les Primulacées, 3 sur 4 ; les Urticacées, 3 sur 8 ; les Typhacées,
2 sur 5, etc.
Les familles composées d un petit nombre d'espèces dans la Flore présentent
une plus faible proportion d'espèces très communes; mais la différence est peu
sensible. Les i 0 familles les plus nombreuses ont ensemble 863 espèces, dont 4 78
très communes, soit 20,6 pour 1 00 ; les 82 autres familles ont 667 espèces, dont
120 très communes, soit 18 pour 100. Les 45 familles les moins importantes,
ayant en tout \ 14 espèces, offrent 1 9 espèces très communes, soiti 6, 6 pour 100.
(a) Les familles ont été réunies ou divisées comme elles lo sont cUins le Prodromus, li
en est de même dans les tableaux qui suivent,
30
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