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DÉLIMITATÌON DKS KSPKCKS.
Près delà limite inférieure, les choses se passeni, lou( aulremeiit, du
moins en Suisse. La neige disparaît à Félévation de 600'" à 1000"'entre le
commencement et le milieu de mars (Schlagintw., ibid.), et le terrain se
trouve dès lors exposé aux intempéries jusqu'au mois de décembre suivant.
Déjà, en février, et souvent en décembre, la neige n'est pas épaisse à cette
hauteur. Elle ne peut jouer un rôle que sous le point de vue de l'humidité
résultant de sa fusion. Dans la période subséquente, est-ce la chaleur, la
sécheresse ou les froids accidentels qui arrêteiit l'espèce du côté inférieur?
Voilà ce qu'il faut examiner.
L^ibaissement extraordinaire de la limite aux environs du lac de Come
nous montre (jue Tespèce ne redoute pas beaucoup la chaleur. Elle vient
loucher à la région de Tolivier, c'est tout dire. D'après ce fait, les extrêmes
et les sommes de température au pied des Alpes et des Pyrénées ne peuvent
pas être les causes qui excluent au bas de ces deux chaînes de montagnes.
Restent la sécheresse et certains froids. Autour du lac de Côme, les pluies
sont abondantes, et le printemps, ainsi que l'automne, ont une température
très douce. Malheureusement, on ne possède pas des observations régulières
sur la quantité de pluie et sur le nombre des jours pluvieux au bas
des montagnes de cette contrée, ni même à Come. D'après l'aspect du
pays, l'exemple de Tolmezzo et d'Udine, situées d'une manière analogue, et
la loi générale de l'accroissement de la pluie en approchant des montagnL,
je ne doute pas que le pays ne soit assez humide. D'un autre côté, l'abri du
côté du nord empêche un hiver rigoureux. Sur ce point essentiel, les observations
font aussi défaut; mais la moyenne de janvier est, à Padoue, de
1%8; à Conégiiano, de 2%88, et ces localités sont certainement moins bien
abritées. Il serait utile de connaître les minima moyens et extrêmes des mois
d'hiver, autour du lac de Côme : sans doute, ils ne sont pas aussi rigoureux
que dans la plaine de Lombardie et du côté septentrional des Alpes.
Dans la Suisse occidentale, la sécheresse des mois d'été peut devenir
nuisible au Rhododendron. D'après sa manière de vivre sur les montagnes,
il lui faut de la fraîcheur et de l'humidité autour des racines. Avec ces
conditions, il brave un air sec et un soleil parfois très ardent. Rien ne
l'empêcherait de trouver les conditions dont je viens de parler au-dessous
de 500'" à 660-". Les fissures de rocher ne manquent pas au pied de nos
montagnes, ni les cours d'une eau plus ou moins fraîche découlant de la région
supérieure. Par conséquent, ce doit être le froid de l'hiver, et même les
froids du printemps et de l'automne, qui nuisent à son établissement au-dessousd'une
certaine limite. Plus il descend, moins il est abrité parla neige,
plus il est exposé à des minima rigoureux. A Genève, la movenne de janvier
est de Oo, et l'on a des exemples de ~ à Reme, la movenne de jan-
LDJITKS 1.NFIÎÎUEURES DKS KSPKCKS SPOiN'TA^iKES. 325
vier est de - et Ton éprouve quelquefois — 30", comme au couvent
du Grand Saint-Rernard. Dans les mois de décembre, février, mars,
il peut y avoir aussi des froids très rigoureux, combinés avec l'absence
totale de neige. Si le Rhododendron peut descendre au bord du lac de
Thun, en un point qui est à la hauteur absolue de la ville de Renie, il faut
l'attribuer à des causes locales exceptionnelles. M. Trog père, botaniste
résidant à Thun, que j'ai consulté sur ce point de détail, a eu la bonté de
m'écrire : « D est probable que, par un des moyens nombreux dont la
nature se sert pour propager et distribuer les espèces, la graine du Rhododendron
aura été apportée sur les rochers mal boisés du promontoire
Nase, et comme ceux-ci sont fortement crevassés, les racines: du jeune
arbrisseau ont trouvé dans ces fentes un refuge siir contre la sécheresse et
l'aridité de l'exposition, tandis que les jeunes sapins retenant la neige plus
longtemps, préservent la plante du froid de Fhiver. » Il ajoute que l'espèce
abonde sur la montagne du Gummenalp, qui domine le Nase.
Je regrette de ne pouvoir fixer exactement le minimum de température
qui arrête cet arbrisseau, le plus caractéristique de notre pays, celui dont
les branches ont été choisies pour figurer comme emblème sur nos nouvelles
pièces de monnaie. On me saura peut-être gré cependant d'avoir montré, ce
dont le public ne se doute guère, que le Rhododendron est arrêté sur le
haut de nos montagnes par le manque de chaleur (non par le froid), et
inversement, au pied des Alpes, par le froid des hivers et non par la chaleur
des étés. Lorsqu'on possédera des moyennes thermométriques plus nombreuses
et plus détaillées, en deçà et surtout au delà des Alpes, on pourra
exprimer les conditions sous la forme précise de chiffres thermométriques.
Du reste, le nombre des plantes alpines qui souffrent en hiver des froids
de la plaine ou du bas des montagnes, est assez considérable. On s'enaperçoit
malheureusement dans les jardins botaniques, où Ton est obligé de
couvrir ces plantes de feuilles et de les abriter en hiver, comme des
plantes de pays méridionaux.
§ til. GONCLUSlOiX SUR LA NATURE ET LES CAUSliS DES LBUTES INFÉRIEURES.
Je n'ai examiné que trois espèces au point de vue des limites inférieures.
C'est un nombre insignifiant, sur lequel on ne peut évidemment pas s'iippuyer
pour dire si telle cause agit plus fréquemment que telle autre, et si,
dans telle chaîne de montagnes, ou à l'égard de telle ou telle catégorie de
plantes, les choses se passent d'une manière plutôt que d'une aulre.
L'état actuel des connaissances ne permettrait pas d'arriver à ce genre de
conclusions, puisque les limites inférieures sont rarement connues, se
trouvent en elles-mêmes assez difficiles à constater, et il faut aussi ajouter,
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