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3 0 / | DÉLIMITATION DES lîlSPKCES.
Je tire deces chiflres les sommes de température suivantes, en comptant
les températures de 3« ou plus, supposées seules utiles à l'espèce.
Uurée Sommes de 5o
Hauteur. du plus long jour. ou plus.
Écosse 640"' 18 " - 1267''
Silésie 1120 16 1 / 4 1772
Carpathes I6 2 4 16 14 8 5
Suisse 1660 15 3/4 1355
Si l'on considérait les limites maxima sur les montagnes, au lieu des
moyennes, les chiffres seraient un peu diminués, mais d'une quantité insignifiante
relativement à la différence entre le nord et les montagnes. Ainsi,
pour les Alpes, le maximum est i 800"^ la moyenne de 1660™ ; mais l/iO«'
produisent en été environ de diminution sur les moyennes, et il y aurait
peut-être 155 jours à considérer au lieu de 168, ce qui réduirait la somme
au chiffre de 1188 environ. En Silésie, la réduction serait analogue. Cette
considération est donc sans importance pour les limites en altitude, parce
qu'elle aurait lieu sur toutes. Elle en aurait un peu dans une comparaison
entre les limites polaires et celles en altitude; mais il faut remarquer
cependant que, s'il y avait des îles au Nord de la Laponie et de llslande,
Fespèce avancerait peut-être un peu plus loin, surtout près de l'Islande.
Le doute sur la température minimum à considérer pour l'espèce a plus
de gravité; mais quel que soit le minimum adopté, la différence entre les
valeurs sur la limite polaire et sur les limites en altitude est toujours
énorme. Elle diminue légèrement, en adoptant un minimum très bas,
comme 2" par exemple; mais on risque alors de tomber dans une erreur de
fait bien certaine; car soit dans le nord, soit aux grandes élévations indiquées
sur les Alpes, la neige n'a pas toujours disparu à l'époque où la
moyenne est de (a), et il est difficile de comprendre comment la végétation
d'un arbre pourrait commencer, du moins d'une manière un peu
active, quand le terrain est couvert de neige.
La diminution des chiffres qui expriment la chaleur totale, à l'ombre, est
assez significative en passant des montagnes de Silésie aux Carpathes et
aux Alpes. Elle peut s'expliquer par une insolation plus forte à l'est et au
midi, qui ajoute réellement à la somme de chaleur dont l'espèce profite. En
Écosse, la longueur des jours d'été compense le défaut de chaleur, et permet
à l'espèce de s'élever jusqu'au point où elle ne reçoit plus que 1267«
(a) Voyez le tableau de MM. Schlagintweit, Unters. phvs. Alp., p. 362. En Suisse
lorsque la neige est à 6000 pieds (1949"^), la température est de 2 ^ 5 à cette hauteur :
ainsi, a 300'" plus bas, le Sorbier reçoit alors un peu plus de 3" et n'a plus de neige
autoin- de lui. Les deux phénomènes se suivent de bien près.
LIMITES SUPERIEURES l) ESPECES SPONTANEES. 305
mesurés à l'ombre. C'est à peu près ce que reçoit l'espèce au nord d'Archangel,
sur sa limite polaire, avec des jours plus longs, mais 640 mètres
de moins dans l'épaisseur de l'atmosphère et un soleil moins chaud, vu la
différence de latitude.
Ainsi, les chiffres cadrent Lien entre eux, pourvu qu'on tienne compte
fie toutes les circonstances : élévation, sommes de chaleur observées à
Tombre, latitude, durée de la lumière.
En résumé, on peut admettre les conditions suivantes, comme probablement
nécessaires à l'espèce.
Une somme de 1770^ environ de chaleur ù l'ombre, calculée dès 3% sur
les montagnes de Silésie, à 1120"^ de hauteur; et des sommes qui vont en
diminuant, soit à l'est, à cause de la pureté de l'air, soit au midi, à cause
de la chaleur du soleil et de l'élévation très grande de la limite, soit au
nord, à cause de l'allongement des jours d'été, allongement (jui devient
surtout sensible vers les 66^ à 67*^ degrés de latitude.
Si, dans quelques localités, la neige recouvre encore le terj'ain lorsque
l;i moyenne de 3° commence, la limite de l'espèce se trouverait abaissée,
et la somme nécessaire en apparence se trouverait élevée; mais les documents
font défaut })our s'assurer que cette condition existe en Europe.
î>. B e f u l R a l b a , K. pul t e s c e i i s , B, n a n a (cr). — Voy. p. 279.
O.umnençons par apprécier les conditions de la présence des bouleaux
dans le nord.
Aux îles Shetland et Feroë, le Betula alba existait jadis; mais une exploitation
inconsidérée ou l'envahissement des tourbières par des causes
naturelles ont amené sa destruction. Il est enfoui maintenant dans la
tourbe (Gli. Martins, Veg. Fer., p. 362). En Islande, des pieds existent
encore, clairsemés, dans l'intérieur de l'ile. On sait que les bouleaux
avancent jusqu'au Cap Nord (Martins, Foy. Scand,, p. 131), sous la
forme des B. pubescenset B. nana. Ils manquent au Spitzberg (Beilschm.,
Flora, 1 8/|2, p. Zi86). En Russie, ils constituent des forêts aux environs de
Sjomscha, dans le pays des Samojèdes (Rupr., FL Sam,, p. 52); les
variétés intermedia Wahl. et pendula sont autour de M.eseu (ib.).
Ces dernières localités prouvent que les froids les plus intenses n'ari'ètent
pas le Rouleau. B supporte les hivers d'Archangel, par conséquent,
en Islande et sui* les montagnes du centre de l'Europe, la limite n'est pas
(a) .l'ai été obliy'é de cousidérer Laiitut l'une de ces espèces, tantôt l'autre, suivaiit Ic:^
localitéïi. n eu résulte une comparaison moins bonne que les l'récédentes.
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