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5 0 EFFETS DE LA TEMPÉRATURE ET DE LA LUMIÈRE SUR LES VÉGÉTAUX.
calorifique lui-même se mélange de deux modes d'actions : celui sur les
parties des plantes exposées au soleil, et celui sur le terrain où vivent les
racinesj terrain dont le rayonnement pendant la nuit, après les journées
chaudes, n'est pas non plus sans importance pour les feuilles, les fleurs ou
les fruits.
L'effet des rayons chimiques du soleil pourrait être indiqué, en partie,
au moyen de l'accélération de la végétation dans les grands jours d'été,
quand on considère des plantes cultivées à l'ombre, sans aucun rayon direct
du soleil, et sous des températures connues. Ces expériences sont difficiles
à aborder, soit parce que les plantes végètent mal sous la lumière
diffuse du jour, soit parce que la température est rarement constante, et
que dans la plupart des serres ou appareils une augmentation de lumière
est accompagnée d'im changement de température. D'ailleurs une portionconsidérable
des rayons chimiques arrive aux plantes, dans le cours ordinaire
des choses, directement avec les rayons calorifiques.
La méthode d'observer la même espèce à l'ombre et au soleil n'est pas
sans quelques déffiuts, tenant à des causes secondaires. Ainsi, d'après des
expériences de M. de Martius (a), des engrais ajoutés au sol retardent la
floraison et prolongent l'existence des plantes annuelles. D'après celles de
MM. Edwards et Colin (6), l'humidité combinée avec une forte chaleur fait
pousser des feuilles plutôt que des fleurs, et même empêche quelquefois de
fleurir; la sécheresse, au contraire, provoque la floraison et hâte la maturation.
Pour les plantes vivaces ou ligneuses l'état antérieur influe sur leur
développement. Enfin, on peut considérer beaucoup de plantes élevées à
l'ombre comme réduites à un état de maladie, qui empêche certaines élaborations,
certaines fonctions particulières de la vie végétale (c). Par tous
ces motifs, je reconnais, avec M. Sendtner(d), que la méthode ne donne pas
une mesure précise et constante des effets du soleil sur les végétaux, mais
elle en approche beaucoup, et dans bien des cas les causes d'erreur peuvent
être négligées.
Reprenons donc, malgré les objections, l'ensemble des faits touchant
l'action chimique et calorifique des rayons du soleil.
Par l'observation des limites d'espèces en altitude du côté nord et du
(a) Sendtner, dans Flora^ 1851, p. 261.
(b) Ann. sc. nat, 2® sér., voL V, p. 1.
(c) M. de Gasparin {Annuaire de la Soc, météor. de France, 10 mai 1853) a constaté
que les feuilles d'un mûrier exposé au soleil avaient fourni 0,45 parties sèches, celles d'un
mûrier à Tombre cueillies le meme jour, 0,27, Des fèves au soleil et à l'ombre s'étaient
développées dans le rapport, en poids, de 100 à 58 ; les premières avaient forme 131 gousses,
les secondes 47 seulement.
^ (d) Flora, 1851, p. 256.
EFFETS DIRECTS DU SOLEIL ET INFLUENCE DE L'EXPOSITION. 31
côté sud des montagnes, l'action directe du soleil sur les plantes, en Europe,
sous les latitudes moyennes degré ), à 1500 mètres environ
de hauteur, est équivalente à 1" de température moyenne. Par l'observation
de plantes cultivées à Genève, sous le degré de latitude
, à 380 mètres d'élévation, la diiférence produite par les rayons
directs du soleil a été de 3%5, pendant la période active de la végétation^
c'est-à-dire de la fm d'avril au milieu de septembre. D'après ces expériences
il semblerait que pendant les mois les plus chauds l'effet peut égaler et
même Q' de température, tandis que pendant les mois de printemps
et d'automne il est réduit à l ' 'ou Du reste, ces quantités varient,
du simple au double, suivant le degré de nébulosité, et probablement de
simple humidité transparente de l'atmosphère, dans chaque mois, de chaque
année.
Les chiffres obtenus par l'observation des espèces végétales â Genève
concordent assez bien avec ceux obtenus à Ghiswick par le moyen de thermomètres
exposés au soleil et au rayonnement, comparés à un thermomètre
à l'ombre. Les effets sont aussi intenses en Angleterre qu'à Genève, de
mai à septembre (3%5), et un peu moins intenses dans les mois d'été
( / r à Ghiswick, à à Genève). Cette diversité s'explique par un
climat moins chaud et moins clair pendant l'été à Ghiswick. Il paraît, en
conséquence, que les observations thermométriques les plus concordantes
avec le règne végétal résultent de moyennes prises entre ies maxima d'un
thermomètre exposé au soleil et les minima d'un thermomètre exposé au
rayonnement nocturne, les boules des deux thermomètres étant couvertes
de laine noire.
Les résultats obtenus à Genève par l'observation de végétaux ne peuvent
pas être considérés comme des bases certaines, même pour Genève. Ce
sont des approximations et surtout des exemples d'une méthode qui
mériterait d'être appliquée ailleurs. Il faudrait répéter ces expériences dans
des pays brumeux, comme l'Angleterre; dans des pays très secs, comme
la Russie méridionale, et principalement sous l'équateur et sous des latitudes
très avancées. En attendant, les chiffres approximatifs obtenus à Genève
serviront à apprécier certains faits.
Je disais, par exemple, au commencement de cet article^ que, chez nous,
les côtés sud et nord dïin même arbre isolé fleurissent et mûrissent à peu
près en même temps; que toutes les vignes se vendangent à peu près à la
même époque dans chaque propriété, etc. La cause en est claire. Pour une
végétation qui se passe surtout au printemps, comme la floraison, ou qui se
prolonge en automne, comme la maturation de la vigne, la chaleur ajoutée
par le soleil s'élève à 3° au plus, dans les cas extrêmes de plantes bieu
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