Ih DKLIMITATION DES ESPÉCKS. LIMITES POLAIRES DES ESPÈCES SPONTANEES. 75
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si elles s'en éloignent, je ne les ai point recherchées par ce motif. Je
n'ai exclu, je le répète, des espèces, et n'en ai choisi d'autres, que pour
arriver à des faits exacts et incontestables, sans m'inquieter de leur nature
phis ou inoins conforme à des vues tlu'^oriques.
Je commencerai par les espèces annuelles, dont les limites, d'après l'apparence,
devaient être régies parles lois les plus simples, mais qui ne sont
guère dans ce cas cependant, ainsi qu'on va le voir. Je passerai ensuite aux
espèces vivaces et ligneuses. Pour cJiaque catégorie j'exposerai d'abord les
faits de délimitation relatifs à chacune des espèces, puis je chercherai à les
expliquer au moyen des données sur le climat (a).
§ 11. ESPÈCES ANNUELLES.
A. Exposition détaillée des limites de quelques espèces.
l . Alyssum calyclnuin, U, @ — Voyez pL 1, fig. 1 {h).
On cite des locahtés en Écosse, près d'Edimbourg et de Arbroath, où celto
plante existe avec toute l'apparence d une plante spontanée, hors des terrains
cultivés et en abondance {English Bot. sappi., t. 2853; Bahinglon, Manual BriL
Bot,,\ 843, p. ^25; Wa t s o n , feof/r. disi. Brit, p/., p. 1 \ 9). Cependant, elle manque
aux Flores d'Écosse qui ne sont pas récentes (Greville, FL Edin., 1 824, Hooker, FL
Scot., 1821), et aux Flores locales du nord de ce pays (Dickie, FL Abredon.-
Gordon, Coli, FL il/omy ; Gordon, 7 ^ 7 . W a t s o n , (7aia/. mss. Rossliire,
Sutherland and Orkney). Elle n'est pas mentionnée en Irlande (Mackay, FL ;
Power, FL of Cork), ni sur la còle ouest do l'Écosse et de l'Angleterre. Une discussion
s'est engagée entre les botanistes anglais pour savoir si elle est spontanée
en Angleterre ; ce qui paraissait douteux dans les cas assez rares quj avaient
été indiqués (Babington, Man., L c.). Le rév. G.-E. Smith [the PhyloL, 1845,
p. 282) soutient qu'elle est spontanée, quoique venant çà et là dans des terrains
qui ont été cultivés et qui sont sablonneux. Il cite plusieurs localités du York-
(a) Les articles qui suivent ont été commencés et presq\ie complètement rédigés à uno
époque où j e n'avais aucune idée arrclce sur le mode d'action delà température. Je m'efforçais
alors de comparer chaque fait de végétation ou de limite d'espèce avec des moyennes
de température. Je cherchais, comme d'autres, à expliquer la végétation par les lignes
isothermes, isotliôres, isochimcnes, c'est-à-dire de moyennes égaies dans l'année, les trois
mois d'été ou d'hiver, je pensais ensuite aux moyennes de quatre mois, de cinq mois, etc.
Je marchais ainsi en tâtonnant et ne parvenais à rien de positif. La force des choses m'a
conduit à examiner les somines de lempéralure utile. J'ai été de plus en plus convaincu
que cette méthode est la seule logique, la seule vraie. Devais-je, d'après cela, retrancher
de mon manuscrit toutes mes recherches et les reprendre surla uonvclle hase uniquement?
Je me suis borné à abréger ce qui couccrne les moyennes, et à mettre en regard les
sommes de température i)résumée utile. La forme analytique au moyen de laquelle j e suis
parvenu à la vérité est conservée. Elle fei-a comprendi e rinsuiïisance des anciennes mé-
Uiodes et la supériorité de la nouvelle, quoique les calculs no puissent pas être exacts ni
complets dans l'état actuel des résumés météorologiipies.
(b) La planche doit être corrigée pour ce qui concei-ne la limite en Danemark. La ligne
doit passer par le Sclileswig, au nord de Cojienhague, et de là rejoindre celle tracée près
de Koenigsberg; à moins qu'on ne veuiUe considérer cette portion de l'habitation comme
trop récente pour être déiinitive. Quelques localités anglaises ont été constatées depuis le
tirage de la carte.
sliire, du Leicestershire et de l'Essex, c'est-à-dire de comtés orientaux ou du sudosL
de l'Angleterre. On Ta trouvée depuis, mais comme une plante nouvelle pour
la localité, dans un endroit du Devonshire (Jordan, the Phytol., 1 8 4 5 , p. 338), et
dans les comtés do liants et de Norfolk (Wats. , Cyhele, ill). L'éloignement des localités
où on i'a trouvée, son apparition récente, son peu de fixité, sontindiqués assez
clairement dans l'ouvrage récent de M. H.-C. Wat son I, p. '1 35, I I I , p. 382),
et démontrent une introduction encore mal assurée. Elle paraît manquer aux îles
de Jersey et Guernesey (Babingt., Prim., et Piquet, dans Phytologist, 1853,
p. '1093), ainsi qu'à la Bretagne (Aubry, Exerc. bât., Vannes; DG., herb.; Gay,
herb.; Woods,Tomp. boL mag., 11, p .263; Crouan,lettre); mais on l'indique dans
ledcp. del à Loire-lnférieure(Pesneau, cat. 70, Lloyd), et elle est constatée depuis
longtemps dans le nord-ouest de la France (Le ïurquier, Fi. Ro-uen; Brebisson,
Fl. ¿\orm.). M. Le Jolis m'écrit qu'elle manque au dép. de la Manche, et dans
celui du Calvados elle manque au littoral (Hard. Ren. Led., Cat.), ce qui
confirme son absence aux îles de Guernesey, etc., et à la Bretagne.
L'Alyssuin calycinum manquait à la péninsule Scandinave (Uetzius, Prodr. ;
Wahlenberg, FL)] mais depuis quelques années,il s'est introduit dans diverses
localités méridionales (E. Mey. Patze et Elk., Fl. Pre'asH,,^. 392; Hartm. Skand,
PL, p. 1 0), sans qu'on puisse peut -êt r e le regarder comme définitivement acquis
à cette flore. M. Fries (Sanima veg. Scand., ISd-i^p. 30) l'indique en Scanie et
dans les Etats du Danemark, où il comprend le Schleswig. H n'était pas en 1844
autour de Christiania (Blytt, E'I.) ; mais il existait en 1 838 près de Copenhagen
(Drejer, FLexc., p. 2'i8).Onle cite depuis longtemps dans le lîolstein (FL Dan.,
1.1704; NoUe, Nov. Fi. Jlols., ]k 56), enMeckleml)ourg (Detharling, Comp., p. 50).
Il n'est pas spontané en Courlande (Fleischer, FL), mais autour de Koenigsberg
(IJagen, Chloiis, p. 241 etlV), en Lithuanie (Eicliwald,citédansLedeb. , FLIioss.,
1, p. 1 37), à Moscou (Stephen, Mart.). Il manque à Kasan (Wirtzen, cat. Ledeb.,
ib.), quoique sous la môme latitude ; mais il est dans les gouvernements de Pensa
et Simbirsk (Ledeb., L c.) qui sont un peu au midi de Casan. On le cite encore
dans le Caucase et dans les steppes entre le Volga et la rivière Oural (Goebel,
Jieise, II, p. 251). 11 ne paraît pas qu'on l'ait trouvé en Sibérie (Ledeb., EL Ross.]
Turczan. Baikal ; Enum. pl. Schrenk.
La limite boréale sur le continent européen se tient donc assez uniformément
vers le 55^= 1/2 degré do latitude; maison Danemark et dansle midi de la Suède,
^'introduction paraît récente. Les localités voisines d'Edimbourg,sous le 57" degré,
et même celles d'Angleterre, no peuvent guère ôLre considérées que comme le
résultat d'une naturalisation fortuile, qui n'aura peut-être pas de durée, car
1 espèce n'a pas pu s'établir dans les promonLoires de la Bretagne et de la Manche,
dont le climat est analogue et où les graines arrivent sans difliculté des districts
voisins.
2. Uadiola liuoicles, (iincl-, (T) — V\. i, ii^. 3.
Linum liadlola, L.
Cette petite plante, qu'on ne ])eut confondre avec d'autres, parce qu'elle est
unique dans son genre, se trouve en lrlande(Mackay, FL, p. 52) et, jusqu'à l'ex-
Irémité des îles Britanniques, sous le 59" degré, d'après M . Wa t s on {Remarks geog.
distr. Brìi, plants, 1 835, p. 1 '25), entre autres aux îles Orcades (Watson, herb, et
H'.
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