
h u
i . ' i
/ | 5 6 UKPAHTlTlOiX UKS INDIVIDUS DAiNS L'HABITATION DK L'ksPÈCK.
fi.. — Généralement dans les cultures, mais en Sicile
(Guss., Sijn., 11, 202), à la fois dans les champs et dans les lils sablonneux
des torrents « hi loii-eniium alvcis arenosis passim. »
lUaiva nioscliata, L. — En Angleterre, dans les graviers (Bab., Man.,
éd., p. 57) ; au centre de la France, dans les endroits secs sablonneux, au bord
des bois, haies et près (Boreau, Fl. centr., II, p. 29) ; en Sicile, dans les forêts
des montagnes (Guss , Syn.,, II, p. 241).
V a l e r ì a n c l l u olitoriu, Dufr. — En France, dans les terrains cultivés ; en
Sicile, dans les prairies de montagnes et dans les champs (Guss., Syn.,1^ p. 30).
r î t h o s p e r m u m oilicinale, L. — En Angleterre, dans les endroits secs et
pierreux (Bab., Man., édit., p. 221) ; en Suisse, dans les endroits de même
nature, au bord des chemins, des taillis; en Sicile, dans les bois des montagnes
^^ in sylvaticis montos'is. » (Guss.,/. c., I, p. 216).
C c n t a u r c a c.yanus, I.. — Plante caractéristique des champs de blé dans
toute l'Europe tempérée ; en Sicile, dans les prairies montueuses <c m apriois
herbosis montosis. •» (Guss., II, p. 509).
SanibiicH!» iii;;ra, !.. et Sambuci i s Ebulus, L. — Ces deux espècés sont
indiquées en Suède comme rudérales, par Linné [Amoen., IV, p. 83); Wahlenberg(
F/. Suec., I, p. '1 88) les indique près des habitations. Dans le midi de l'Europe,
elles se trouvent dans les haies, sur le bord des champs, quelquefois asse^.
loin des habitations..
T a r a x a c u m oifìcinale, mi u i . — Dans l'Europe méridionale, commun dans
les prés, les bords de chemin, etc. En Suède, seulement au bord des chemins et
dans les cultures (Linn., L c.; Wahl. , FL, II, p. 486).
Uippophae rhaïunoides, lu. — Dans toute l'Europe centrale, on le voit
d'ordinaire parmi les graviers, dans les endroits stériles, au bord des rivières. En
Suède, il n'existe plus que dans les sables et les graviers maritimes (Linné, 1. c. ;
Wahlenb., II, p. 650). -^/¿-^¿T.^ , - '
S a m o l u s Vaierandi, L.—Dans les sables maritimes en Suède (Linné, /. c. ;
Wahlenb., FL, I, p. 137) ; chez nous, loin de la mer, dans les fossés humides.'
C l i n o p o d i um bulgare, L. — En Suède, c'est une plante des fissures de
rochers, d'après Linné {Amoen., IV, p. 87), ce que Wahlenberg [FL] ne contredit
pas. En France et en Suisse, on la trouve au bord des bois, dans les haies,
les clairières. En Sicile (Guss., %h., II, p. 94), dans les broussailles, les haie^
et les forêts.
l l e r m i n i i im Monorchis et Orchiis militari^, — « En Angleterre, dit le
révérend Herbert [Journ. of hortic.Soc., I, p. 46), ces deux orchidées viennent
sur le terrain calcaire plus ou moins sec; au bord du lac de Brientz, en Suisse,
dans des prés marécageux, avec l'Epipactis palustris.
Dans tous ces exemples, il est clair que la nature physique des stations
est changée par l'effet de climats différents. Ce n'est pas l'espèce qui
change de conditions; mais elle trouve, tantôt dans une station, tantôt
dans une autre, suivant les pays, le degré d'humidité, le degré d'isolement
des espèces envahissantes, le degré d'insolation, etc., qu'elle exige
Ì
DU DKGRÊ DE FIOEQUKNCK DES KSPÉCES. ¿ 5 7
pour prospérer. Les plantes qui ont besoin d'humidité peuvent se trouver
en Angleterre ou en Suède, dans des prairies ordinaires, et au midi de
l'Europe, seulement dans des prairies marécageuses ou près des ruisseaux.
Les plantes qui ont besoin d'abri contre le soleil dans un pays méridional,
peuvent se trouver en rase campagne plus au nord. Les plantes méridionales,
vers la limite polaire de leur habitation, s'arrangent d'expositions
en pente, au plein soleil, sur des roches calcaires, par exemple, qui ne
leur conviennent pas vers le centre de leur habitation. Ces variations s'expliquent
d'elles-mêmes. Si elles ne sont pas plus fréquentes, cela tient, je
le répète, au peu d'extension géographique de la plupart des espèces.
ARTICLE lY.
DU DKGRÉ DE FRÉQUENCE DES ESPÈCES.
§ I. DÉFINITIONS ET MOYENS EMPLOYÉS POUR CONSTATER LES DEGRÉS
ET LE MODE DE FRÉQUENCE,
Il ne saurait être question du nombre absolu des individus d'une
espèce, soit dans l'habitation tout entière, soit dans une étendue quelconque
de pays." Aucun calcul ne permettrait d'en approcher, à cause du
nombre immense des individus, et surtout à cause de leur grandeur extrêmement
inégale. Quand on parle en statistique d'une population, ou du
nombre des animaux domestiques, on peut obtenir des nombres absolus et
donner la proportion par lieue carrée; mais pour les plantes, toute appréciation
de nombre est plus ou moins relative, je dirai même plus ou moins
vague. Le fait de la grandeur des individus entre toujours dans l'idée de
fréquence et de rareté. C'est un composé involontaire du nombre des individus,
surtout du nombre i^elatif, et aussi de l'impression qu'ils font sur nos
sens, par leur grandeur, et quelquefois par un aspect dont nous sommes
frappés. Ainsi, dans un district couvert de forêt de hêtre, il est possible
que certaines espèces de mousses soient infiniment plus nombreuses que le
Fagus sylvatica, car sur le tronc d'un seul hêtre, il y a quelquefois des
milliers d'individus de certaines mousses. En arrivant dans un pays tropical,
un botaniste européen peut être frappé de l'aspect des palmiers, au
point de les croire plus communs qu'ils ne le sont. La difficulté de découvrir
une espèce, quand elle fleurit rarement, qu'elle est 'petite ou qu'elle est
peu distincte par ses caractères, fait illusion sur le degré réel de rareté.
La fréquence des espèces est donc une notion peu précise, qui dépend
s
1
^^ i ^