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2 6 EFFETS m lA TKMPKRATTJUE ET DE LA LTIMlftRE SUR LES VÉGÉTAUX.
Le soul fail qui résulte clairement, du tableau est l'aecélératiou constante
des pieds cultivi^s au soleil, accélération qui peut se mesurer par les dillerences
suivantes des sonnnes :
. , Du s hi-mém l e Z^ n^rll 1 8 4V. . ilo(rM.iisiios n. « Dlae lma alurfulotironnis. on ù la Dmu asteumrailsi on.
Ibcris ainnra 127" 338" 465"
SinaiMs (liHSCcia 135 105 240
I^i^ella saliva
Neiués l e !24 mai .
Lcpidiiiin sativiiiii 21 131 152
iberis umbellaia 62
Liiunn usiUilissinuuu
Moyenne des cinq csi)ùccs observées complôiemeni 340
La différence moyenne (3Z|0'') représente un certain nombre de jours
d'accélération au soleil, multiplié par les degrés du thermomètre à
rond)re peiulant ces mémos jours, ou, si Ton veut, la somme des tempéralures
moyennes pendant ces jours. Par exemple, pourlMberis amara, qui
a végété du 23 avril au 11 août, au soleil, soit cent dix jours, c'est un
elTot additionnel, pour cent dix jours, équivalent à Zl(55% soit Zi^,2 par
jour.
Kn présentant ainsi, sous forme de degrés du thermomètre à l'ombre,j
et par jour, les effets additionnels, on trouve :
î:. X * SI Du semis De la lloruisou Du semis
f o u i e s le /«tf avr i l IW^'î. ^ iloiaison. à la matuialion. n la nialuralion.
O O ' O
lb(H'is amara 2,2 6,5 4, 2
Sinapis (lissecia 3,8 1,8 2,5
INig-ella saliva -.
Hemén le mai.
Lcpidiiim salivnm 0,4 4,7 2,0
Iberis umbellala 0,8 )> »
Li)ium usitatissimum » »
Les cinq espèces observées complélcmcnt 3,5
Évidemment l'action du soleil augmente du printemps à l'été. Les chiffres
ci-dessus en donnent quelquefois la mesure. Parmi les espèces semées le
23 avril, le Sinapis dissecta a mûri notablement plus tôt que les autres (le
26 juillet, et les autres le 1 1 août et le 18 août) ; l'effet du soleil direct a
été moins important pour lui que pour les deux dernières espèces. Il est
vrai que le Lepidium sativum et le Liuum semés le 2/i mai ont mûri à peu
près en môme temps et ont accusé un effet du soleil direct bien différent;
mais je dois dire (jue l'époque de la maturité des capsules du Linum est
difficile h préciser, de sorte qu'il peut y avoir eu erreur dans la date du lia
au soleil ou à l'ombre. Pour toutes les espèces (sauf le Sinapis), l'effet du
EFFETS nmECTS DU SOLEIL ET INFLUENCE T>E L'EXPOSTTION. 27
soleil est plus faible dans la période du semis à la lloraison, que dans la
période de la iloraison à la maturation, ce qui exprime aussi l'accroissement
des effets du soleil du printemps à l'été.
Les espèces semées le 2/[ mai ont éprouvé par le soleil des effets moindres
jusqu'à la floraison, que les espèces semées le 23 avril. Cette anomalie,
de môme que celle du Sinapis dissecta, qui a éprouvé moins d'effet
du soleil après la floraison qu'avant, vient peut-ôtre d'une circonstance
particulière à l'année 1847, savoir, un temps plus nuageux dans le mois
de juin que dans le mois de mai. Les espèces semées le 23 avril ont
marché vers leur floraison, l'une principalement dans le mois de mai (jusqu'au
28), l'autre dans le mois de mai et jusqu'au 20 juin. Or le ciel,
observé à midi, a été couvert en mai de 0,/| l de son étendue (a), et du
mai au 20 juin, de 0,/i7. Les espèces semées le 2/i mai ont marché
vers leur floraison, l'une principalement on juin (du 2/i mai au 12 juillet),
l'autre principalement en juin et juillet (jusqu'au 12 août). Or le ciel, à
midi, a été couvert en juin et première décade de juillet de 0,52 de sou
étendue, et en juin, juillet et première décade d'août, de 0 ,50. La seconde
période du Sinapis dissecta s'est passée en juin et juillet sons un ciel couvert
pour 0,61 de son étendue, tandis (pie la première période s'est écoulée
en mai, sous un ciel couvert pour 0,/il seulement.
La nébulosité influe beaucoup sur l'action solaire. Pour la mesurer exactement
il faudrait tenir compte do son eilèt de chaque jour, eu égard à la
température du jour. Il faudrait aussi connaître l'eflet des vapeurs aqueuses
([ui interceptent la chaleur tout en conservant la transparence. Il faudrait
surtout savoir dans quelle proportion les rayons calorifiques et les rayons
chimiques, tous deux importants pour les végétaux, sont interceptés par
les vapeurs de l'atmosphère. On l'ignore en partie; d'ailleurs il serait
difficile d'entrer dans ces détails. Évidemment pour la comparaison do
l'action solaire dans différents pays et dans des années ou des mois diflëreuts
dans le môme pays, il convient de tenir compte au moins de l'étendue des
nuages ou du nombre des jours couverts.
Voici un exemple do l'action croissante, et ensuite décroissante, du soleil
sur les végétaux, du printemps à l'automne. 11 est fondé sur deux espèces
qui, malheureusement, se sont trouvées peu propres à la fixation du jour
de la maturité. Malgré cet inconvénient, l'expérience a quelque valeur.
Des graines de Linum usitatissimum et d'Iberis amara ont été semées,
(a) Les observations de Genève, établies sur un très bon pied par M. lo professeur
Plantamour, indiquent quatre Ibis par jour la ])roporliou du iinnanient qui se trouve occupée
par des nuages. C'est une manière bien plus positive que l'emploi des termes do nuageux,
couvertf etc., dont ou se contente ordinairement,
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